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Les nuits d'été

Couverture du livre « Les nuits d'été » de Thomas Flahaut aux éditions Editions De L'olivier
Résumé:

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Avis (15)

  • Thomas Flahaut né en 1991 à Montbéliard travaille et vit à Lausanne. Il publie en 2017 son premier roman, Ostwald. En 2018, il bénéficie d’une bourse d’écriture de la Fondation Leenards.
    Les nuits d’été est un roman d’apprentissage. L’auteur donne à entendre le temps d’un été les voix de trois...
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    Thomas Flahaut né en 1991 à Montbéliard travaille et vit à Lausanne. Il publie en 2017 son premier roman, Ostwald. En 2018, il bénéficie d’une bourse d’écriture de la Fondation Leenards.
    Les nuits d’été est un roman d’apprentissage. L’auteur donne à entendre le temps d’un été les voix de trois enfants d’ouvriers, des amis d’enfance qui ont grandi dans le quartier HLM des Verrières. Medhi a arrêté l’école après le collège, quand il ne fait pas la saison, il aide son père sur les marchés, Louise entame une thèse de sociologie sur les transformations du pays de Montbéliard, son frère jumeau Thomas vient d’échouer à l’Université. Ils ont 25 ans. Medhi et Thomas, comme leurs pères avant eux, travaillent l’été, de nuit, chez Lacombe, de l’autre côté de la frontière, dans le Jura suisse. Les parents rêvaient pour leurs fils d’un avenir meilleur. Les fils rêvaient de fuir cet univers. Le roman soulève la question de l’héritage social, de la reproduction, de la servilité. Il dépeint dans un récit réaliste, très bien écrit, souvent avec poésie, la difficulté des jeunes à trouver une place dans la société, dans une errance parsemée de désillusions, d’alcool et de shit, difficulté qu’accroît la communication cahotique avec leurs parents.
    Medhi et Thomas sont « opérateurs », leurs pères étaient ouvriers. Thomas Flahaut s’interroge à travers ses personnages sur l’évolution du monde ouvrier ;les mots sont importants, être « ouvrier » c’était exercer, dans un corps façonné par la tâche, un métier noble qui pouvait conduire à devenir propriétaire, l’ouvrier était lié à son entreprise par un sentiment d’appartenance dont il était fier, actuellement des mots savants , des euphémismes pour des emplois sans qualification, désignent les postes tels que « opérateurs » « logistique » occupés par des intérimaires nombreux la nuit chez Lacombe, contraints de se plier à la pénibilité pour gagner de l’argent. Ce sont eux les premiers touchés par la fermeture de l’atelier C chez Lacombe.
    L’auteur questionne également l’identité des transfrontaliers, ceux de la nuit, des « invisibles » pour les Suisses.
    Les nuits d’été raconte une histoire délicate et poignante, qui dit la naissance d’un amour pur dans un univers de désillusions. Un beau livre à dévorer.

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  • L'usine qui façonne le paysage, les emplois pérennes des pères qui ne sont plus que des emplois intérimaires pour la génération de leurs fils... les aînés qui veulent croire en l'opportunité offerte à leurs enfants par les études, les fossés qui se creusent entre les générations et entre ceux...
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    L'usine qui façonne le paysage, les emplois pérennes des pères qui ne sont plus que des emplois intérimaires pour la génération de leurs fils... les aînés qui veulent croire en l'opportunité offerte à leurs enfants par les études, les fossés qui se creusent entre les générations et entre ceux qui partent à l'université et ceux qui restent...
    Sa place difficile à trouver dans la dureté de l'existence.
    Le temps d'un été, celui du démantèlement de l'usine suisse qui emploie beaucoup de transfrontaliers, 3 jeunes gens (Thomas et Louise, les jumeaux, Medhi l'ami et petit ami) vont être au cœur de cette tourmente,de ces tourments. Ces nuits d'été dures à la tâches, propices à l'amour et aux excès, intraitables...
    Un second roman réaliste et intéressant....

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  • Difficile de chroniquer ce livre car à la fois riche et déroutant... Le thème des délocalisations plus ou moins sauvages des usines en France que les nouveau propriétaires étrangers, après avoir encaisser un maximum d'aide, démontent, plus ou moins discrètement, ou délocalisent c'est surtout le...
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    Difficile de chroniquer ce livre car à la fois riche et déroutant... Le thème des délocalisations plus ou moins sauvages des usines en France que les nouveau propriétaires étrangers, après avoir encaisser un maximum d'aide, démontent, plus ou moins discrètement, ou délocalisent c'est surtout le sort de ces intérimaires ou ouvriers attachés à leurs outils de production qui sont proprement débarqués sans solution ...  mais aussi leurs histoires personnelles. C'est autour de Miranda, le prénom donné à l'outil de production de ce petit groupe, que tout se joue et se délite.
    Ici c'est la région du Doubs, frontalière de la Suisse qui sert de cadre à ce récit âpre, précis taillé au scalpel. Le narrateur Thomas va nous faire vivre avec hargne, précision l'histoire de vie d'amies et d'amis enfance (Mehdi, Louise, Thomas) profondément attachés à leur région qui y vivent dans l'urgence et sans projection sur leur avenir. Pour les uns, échecs scolaires et universitaires dont les parents espéraient tant qu'ils sortiraient de ce milieu ouvrier pour un meilleur avenir, pour d'autres la survie et la volonté d'un père que son fils lui succède dans son affaire précaire de rôtisserie sur les marchés. Mais de fait c'est une fresque sociale sur quelques mois, les caractères de chacune et chacun sont parfaitement rendus, l'amour des ouvriers pour leur outil de travail, les cadences imposées, le manque de perspective professionnelle, les petits boulots et les moments trop rares de complicité, de tendresse et d'amour, de drame aussi alors que la rédemption se présente d'une génération sacrifiée souvent.Sensibilité, connaissance du contexte, discours social bien rodé, révolte plus ou moins contenue, comme souvent Thomas Flahaut fait partager sa rage et ses combats à ses lecteurs avec talent. Il n'y trouve tout de fois pas son propre apaisement.

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  • Loin de l'insouciance et de la légèreté qu'évoque son titre, Les nuits d'été est une grande fresque sur la puissance et la fragilité de l’héritage social. Thomas Flahaut écrit le roman d’une génération, avec ses rêves, ses espoirs, ses désillusions. Il dépeint la brutalité du monde ouvrier en...
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    Loin de l'insouciance et de la légèreté qu'évoque son titre, Les nuits d'été est une grande fresque sur la puissance et la fragilité de l’héritage social. Thomas Flahaut écrit le roman d’une génération, avec ses rêves, ses espoirs, ses désillusions. Il dépeint la brutalité du monde ouvrier en déclin face aux exigences du capitalisme. Rendement et délocalisation sont devenus les maîtres mots. L'auteur brosse le portrait d'une certaine jeunesse, celle de la classe ouvrière, qui malgré les études et la volonté de s'élever socialement, reçoit en héritage un statut. Les nuits d'été c'est en somme une histoire de trajectoire sociale, mais aussi de combats, d'amitié et d'amour.

    La plume poétique de Thomas Flahaut mêlée à un style abrupt, font de ce roman, non pas une diatribe contre le capitalisme, mais un livre mélancolique et sociologique sur les difficultés qu'ont les jeunes à se projeter tant personnellement que professionnellement. Les nuits d'été est un roman social criant de réalisme, porté par des personnages poignants ancrés dans la société actuelle. Portraits d'une génération désenchantée.

    https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/05/mon-avis-sur-les-nuits-dete-de-thomas.html

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  • S’il fait lourd sur les nuits d’été du côté de Montbelliard, ce n’est pas uniquement parce que, là comme ailleurs, la canicule pèse de tout son poids. Non, il n’y a pas que la chaleur pour empêcher Thomas, Louise ou Mehdi de dormir. Il y a le travail, d’abord, que l’on s’en va, comme tant...
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    S’il fait lourd sur les nuits d’été du côté de Montbelliard, ce n’est pas uniquement parce que, là comme ailleurs, la canicule pèse de tout son poids. Non, il n’y a pas que la chaleur pour empêcher Thomas, Louise ou Mehdi de dormir. Il y a le travail, d’abord, que l’on s’en va, comme tant d’autres, comme leurs pères avant eux, chercher, nuit après nuit, de l’autre côté de la frontière, dans cette usine nichée au bout d’une route dont les virages sinuent entre des sapins à l’accent suisse. Il y a ce sentiment curieux, ensuite, qui grandit et bouscule un lien d’éternité, une presque fratrie dont il faudra timidement redessiner les contours. Et puis il y a l’angoisse, la peur rampante qui rôde, et monte, et enfle, qui rajoute à la sueur de la nuit travaillée ou de la lumière des jours d’été les suées froides et mauvaises de la mauvaise conscience ou des mauvais lendemains à venir. Les nuits d’été de ces trois jeunes gens sont jalonnées de leurs doutes : sont-ils à leur place ? Sauront-ils la trouver sans trahir ce qu’ils sont ni ceux dont ils portent les espoirs et la fierté ? Y a-t-il seulement une place pour eux dans ce monde si mouvant qui semble s’effacer devant leurs pas ?
    J’avoue avoir été très touchée par ce deuxième roman de Thomas Flahaut dont je découvrais, par cette lecture, la plume généreuse et poétique, au service d’une thématique à priori peu encline à développer ni l’une ni l’autre de ces qualités. On y sent passer le souffle d’un Bernard Lavilliers chantant « Je voudrais travailler encore » et l’âme d’un Joseph Ponthus, chantre respectueux et douloureux des travailleurs A la ligne. Dans ce texte, dont le temps d’écriture fut arraché à celui de plusieurs gagne-pain cumulés avant même la genèse de son premier roman, ce jeune auteur très engagé invite ses lecteurs à s’interroger sur des paradoxes perpétués de génération en génération autour des notions de travail, de transmission, de solidarité. Il y offre son propre regard, encore éclairé de l’intérieur par les étoiles et les fantômes des nuits d’été qui furent les siennes là-bas, dans cette région de fromages et de frontières, d’usines et de sapins, et c’est beau, très beau.

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  • HELENA
    “O weary night! O long tedious night,
    Abate thy hours”

    HÉLÈNE
    « Ô nuit accablante ! Ô longue et fastidieuse nuit,
    Abrège tes heures »

    William Shakespeare, Le songe d’une nuit d’été, traduction de Jean-Michel Déprats

    « Thomas, sans outil de travail, est réduit à compter les...
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    HELENA
    “O weary night! O long tedious night,
    Abate thy hours”

    HÉLÈNE
    « Ô nuit accablante ! Ô longue et fastidieuse nuit,
    Abrège tes heures »

    William Shakespeare, Le songe d’une nuit d’été, traduction de Jean-Michel Déprats

    « Thomas, sans outil de travail, est réduit à compter les heures qui passent. Compter les heures est plus long que de les laisser filer derrière soi, absorbé par les répétitions digestives de la machine. Il n'a rien d'autre à faire que contempler son reflet dans la paroi de Plexiglas encore intouchée de la Miranda de Mehdi. Thomas, tu as maigri. Louise le lui a dit cet après-midi. Les dégâts se voient maintenant dans toute leur ampleur. »

    Vous qui ouvrez ce roman oubliez l’atmosphère légère et mutine des nuits d’été que l’on imagine chaudes, lascives et langoureuses, harmonie de bonheur sensuel et d’amours éphémères. Les nuits d’été auxquelles nous convie Thomas Flahaut sont l’envers du bonheur, et le tranchant des premiers mots qui ne forment même pas une phrase « Fer brûlé et plastique fondu » plante le décor et suffit à ôter toute illusion. L’été de ce roman, le 2e de l’auteur après Ostwald (Éditions de L’Olivier, 2017), sera « noir comme la nuit ».

    Le Doubs frontalier avec le Jura suisse. La Suisse. Celle de l’usine. De l’atelier C. De la Miranda. Voilà où vont se passer les nuits d’été de Thomas Ledez, étudiant en échec, qui a méthodiquement, scrupuleusement raté tous ses examens au point que l’université lui refuse le renouvellement de son inscription. La fois de trop. Comment diable cet « étudiant qui jurait […] de ne jamais foutre les pieds dans cette usine à laquelle son père avait fait don de sa santé et de sa joie », va-t-il s’y prendre pour annoncer au daron et à la daronne que ses nuits seront celles de l’usine Lacombe pour faire « le métier de son père, un métier solide, quand toute sa vie d’avant n’était qu’un grand et orageux nuage » ? C’est bien simple, il ne le fera pas. Pas tout de suite.

    Le « grand et orageux nuage » n’a réussi à prévenir ni les espoirs vaincus, ni l’horizon flou, ni l’avenir, lui, bien tracé par le déterminisme social de ce coin de France. Les Nuits d’été est le roman d’une génération qui veut fuir Les Verrières pour un ailleurs dont elle perçoit mal les contours, mais qu’elle a élu en opposition à ce qu’elle connaît, et qui finalement se retrouve prise en tenaille entre un idéal rêvé et la vie, la vraie :

    « Pour les darons, grandir, ça a été apprendre à rester à sa place. Pour Thomas et Louise, grandir, ça a été apprendre à fuir. S’enfuir d’ici ne serait pas une mauvaise chose. Ce serait la seule fuite raisonnable de l’été. »

    À travers ses trois personnages touchants et attachants, Thomas et sa jumelle Louise, tous deux 25 ans, et Mehdi l’ami d’enfance, Thomas Flahaut trace, le temps de quelques semaines d’été, au fusain noir, le portrait mélancolique d’une jeunesse perdue à un moment charnière de son existence, quand le passé ne peut plus être un refuge et quand l’avenir précaire n’est qu’interrogations.

    Les Nuits d’été, ce ne sont pas que les fêtes organisées dans la forêt où l’on s’écroule à bout d’alcool et de fatigue, c’est avant tout l’usine. Et l’usine, ce sont les « objectifs [...] conçus pour être inatteignables. Quand, malgré tout, on est près de les rattraper, ils grimpent subitement », c’est le vacarme incessant, car le silence qui succède à l’usine, c’est encore l’usine (excusez-moi de plagier Guitry sur Mozart). L’écriture de Thomas Flahaut où s’essoufflent les juxtapositions rend très bien la fatigue compacte qui hébète les « opérateurs » et use les corps :

    « La nuit devient une longue et unique phrase formée de verbes qui ne se conjuguent qu’à l’infinitif, charger, surveiller, contrôler, attendre, enfiler, plier, rompre, ouvrir, fermer, attendre, décapsuler, enfiler, renverser, ramasser, vider, remplir, interrompre, relancer, attendre, décharger, vérifier, déposer, envelopper, pousser, descendre, traverser, actionner, charger, sortir, monter, charger, surveiller, contrôler, attendre. Jusqu’à la pause de une heure du matin. »

    Les Nuits d’été, c’est « un univers aride où la douleur est repoussée sans cesse au bout de l'opération, au bout de la nuit, au bout de la semaine, au bout de la saison, jusqu'au congé annuel, jusqu'à la retraite, jusqu'à l'accident. »

    Ce roman n’en est pas vraiment un, en ce qu’il n’est pas que fiction. En puisant dans sa propre expérience (le personnage principal ne s’appelle-t-il pas Thomas ?), Thomas Flahaut lui a donné la force documentaire d’une chronique pour dire l’absurdité de ces corps qui maigrissent et s’épuisent à fabriquer des stators dont nul ne sait à quoi ils serviront, pour dénoncer le démantèlement d’usines en vue de leur délocalisation, pour rendre compte de ces vies d’usine qui ne lâchent rien et « gardent au fond des poches une poignée de poudre à canon bien serrée dans un poing bien réel et bien dur qui, un jour, que [les chefs suisses] en soient sûrs, se retournera contre eux. » Beaucoup de choses dans ce roman – solidarité, entraide, odeurs, bruits, fatigue, cadences, anéantissement, etc. - dessinent un lignage fort avec les feuillets d’usine d’À la ligne de Joseph Ponthus (La Table ronde, 2019 ; Folio, 2020), auxquels on pense, immanquablement et qui, eux aussi, pour d’autres raisons à la fois semblables et autres, ne sont pas un roman (lisez-le !).

    Les Nuits d’été interroge la place de chacun, dans la société, la famille, les relations amicales. Une place qu’interroge au sens strict Louise, doctorante en sociologie à l’université de Besançon. Elle a choisi de présenter une thèse sur cette vie ouvrière qui ne peut s’enraciner nulle part puisqu’à cheval entre deux pays. Peut-être sa manière à elle de ne pas oublier ? de ne pas se couper complètement du monde ouvrier d’où elle vient ? Une place qu’essaient de trouver tant bien que mal Thomas et Mehdi, qui passe ses nuits à l’usine et ses jours à aider son père à vendre des poulets rôtis sur les parkings des grandes surfaces.

    Qu’il est malaisé ce passage à l’âge adulte qui se heurte à la réalité sociale ! Qu’elle est nostalgique et lucide la radioscopie de cette région en perdition ! Et enfin, qu’il est beau et mélancolique le portrait de ces trois jeunes gens impuissants à se hisser à la hauteur des rêves que leurs parents ont eus pour eux, leur incompréhension mutuelle finissant de les éloigner au moment où, paradoxalement, les fils mettent leurs pas dans ceux du père !

    « De ce silence est tissée toute la relation qu’il entretient avec son fils. Depuis quand ? Thomas s’est parfois posé la question. D’aussi loin que puissent remonter ses souvenirs, le daron a toujours été bavard dans des situations où lui-même ne parvenait pas à dire un mot. »

    Selon moi, au-delà de la dénonciation des nouveaux diktats économiques qui précipitent la désagrégation de bassins industriels entiers, réduisant à une peau de chagrin tout un tissu économique et social, ce roman est celui de la frontière et du passage. La frontière franco-suisse évidente parce que physique et géographique, mais aussi la frontière entre adolescence et âge adulte, entre complicités d'enfants et amours de jeunes adultes, entre insouciance et dure réalité, entre convictions et désillusions, entre attentes et résultats, entre idéal et concrétude. Et enfin, celle, précaire car chaque jour menacée, entre les membres d’une famille qui ne semblent plus faits pour se comprendre et que l’on aimerait voir réconciliés.

    Les Nuits d’été est le roman du crépuscule et du désenchantement, celui d’« un monde qui a aboli le soleil par le sommeil, un monde où n'existe que la succession infinie des nuits d'été. »
    Le 2e roman de Thomas Flahaut est authentique et dense, porté par une écriture sobre et sincère qui l’empêche de tomber dans la démonstration et le réquisitoire lourdauds. Je sais que l’époque est à l’envie de douceurs réconfortantes pour beaucoup d’entre nous, moi y comprise. Paru l’été dernier, ce roman lent, qui raconte la fin d’un monde où la nuit s’infiltre partout et où même les amours sont malheureuses, s’y prête peu. Ce serait quand même dommage de passer à côté de ce beau récit.

    2e roman, lu pour la session 2021 des #68premieresfois
    https://www.calliope-petrichor.fr/2021/04/09/les-nuits-d-été-thomas-flahaut-éditions-de-l-olivier/

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  • Après avoir abandonné la faculté, Thomas retourne dans son quartier natal du Jura pour travailler de nuit cet été là avec Mehdi, son ami d'enfance dans une usine transfrontalière. Il retrouvera aux Verrières sa soeur jumelle, Louise, qui prépare quant à elle thèse portant sur les ouvriers...
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    Après avoir abandonné la faculté, Thomas retourne dans son quartier natal du Jura pour travailler de nuit cet été là avec Mehdi, son ami d'enfance dans une usine transfrontalière. Il retrouvera aux Verrières sa soeur jumelle, Louise, qui prépare quant à elle thèse portant sur les ouvriers transfrontaliers.
    Dans ce deuxième roman et au travers de ces trois personnages centraux Thomas Flahaut dépeint une classe sociale populaire et les réalités auxquelles elle doit faire face.
    L'espoir d'une vie meilleure que l'ancienne génération est-il encore possible?...

    #68premieresfois

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  • Ce roman est une fine évocation de la classe ouvrière d’aujourd’hui, l’usine où les opérateurs ont remplacé les ouvriers, ce qu’est l’héritage social, ce que signifie être transfuge sociale, comment fonctionne les rapports de domination...
    Le tableau bâti autour de ces notions pourrait sembler...
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    Ce roman est une fine évocation de la classe ouvrière d’aujourd’hui, l’usine où les opérateurs ont remplacé les ouvriers, ce qu’est l’héritage social, ce que signifie être transfuge sociale, comment fonctionne les rapports de domination...
    Le tableau bâti autour de ces notions pourrait sembler indigeste ou intimidant car partial ou lourdement idéologique. Cela n’arrive pas car l’auteur orchestre un récit à la fois plein de douceur et d’attention aux personnages : deux amis d’enfance engagés comme saisonniers dans l’usine suisse où leurs pères ont sué avant eux, et la sœur de l’un d’entre eux étudiante en sociologie et axant sa thèse sur le travail frontalier qui façonne la vie de la Franche-Comté depuis des générations.
    Il parle de ce que fait le travail sur les corps et les esprits. J’ai souvent pensé à Joseph Pontus et son « A la ligne » lorsque Thomas Flahaut évoque le bruit, la fatigue, les corps qui souffrent. Mais j’ai aussi pensé à Annie Ernaux et son écriture sans effets de manches.
    Dans « les nuits d’été », il est aussi grandement question du passage à l’âge adulte, avec les rêves et les désillusions propres à la fin de l’adolescence : la fin de l’insouciance, les choix qui s’opèrent (souvent par défaut), les ami.e.s qu’on garde ou qu’on perd, la famille dont on s’éloigne...
    Au final, j’ai aimé ce vrai beau roman d’apprentissage, poignant et profond.

    Ce livre a été sélectionné par les 68 premières fois et voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.

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