On trouvera dans cette édition critique cent quaranteoecinq lettres de Guy Patin écrites à Charles Spon entre janvier 1649 et février 1655. Trois grands sujets y sont abordés. Le premier a trait au gouvernement de la France à l'époque de la Fronde et à la vision qu'en eut l'épistolier. Les mouvements de révolte que Guy Patin eut alors l'occasion d'observer dans la capitale, les intrigues et l'agitation factieuse, les incessants combats militaires qui jalonnèrent ces années de révolte contre l'autorité, en constituent fort logiquement un des sujets principaux. Il s'agit ensuite de médecine : entre les années 1650 et 1655, l'épistolier fut élu doyen de la Faculté de médecine et se trouva, de par cette fonction, au coeur d'une grave crise sur l'usage de remèdes chimiques. C'est en effet au cours de ces cinq années qu'éclata la querelle de l'antimoine, médicament composé en partie d'arsenic dont les effets pouvaient être tout aussi bien pernicieux qu'excellents. Enfin, de nombreuses lettres témoignent de la passion de Guy Patin pour le monde de la librairie. Ses lettres fourmillent de renseignements sur les libraires de la capitale, sur les impressions en cours, sur le problème des contrefaçons et sur ses propres acquisitions, tout en offrant un tableau très exact de la situation de la Communauté des libraires, imprimeurs et relieurs au moment de la Fronde.
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