Sur cette société française d'aujourd'hui, peut-on porter un regard subtilement naïf? Articuler quelques questions: certains personnages historiques ont-ils joué un rôle déterminant ou la force des choses ne leur a-t-elle laissé qu'une latitude d'action dérisoire? Le poids du passé est-il tel que notre société reste bloquée entre ses souvenirs reconstruits et un avenir possiblement américain? Existe-t-il _ malgré les péripéties politiques et les confrontations sociales _ une strate supérieure de la classe dominante qui capte pouvoirs et privilèges et se perpétue sous des masques blancs, roses, voire rouges? Le Parti communiste constitue-t-il pour les trois quarts des Français cet ennemi de l'intérieur par rapport auquel ils se situent? La France est-elle insérée dans l'Américanosphère?Telles sont quelques-unes des questions auxquelles cet ouvrage tente de répondre. A l'ère des spécialistes, l'auteur ose prétendre à une saisie des ensembles. Premier tome d'une série qui voudrait décrire la production de l'événement, ce livre austère et insolent s'adresse à celles et à ceux qui, au-delà de l'anecdote et de la diversité phénoménale, cherchent à saisir les règles des jeux multiples qu'ils perçoivent comme spectacles mais où ils sont joueurs: il n'existe pas de pur spectateur dans ces jeux français qui, loin du Palais Royal, se déroulent sur la scène hexagonale.Gérard Vincent, né le 29 juillet 1922, est professeur d'histoire contemporaine à l'Institut d'études politiques de Paris et auteur de plusieurs ouvrages, notamment Le Peuple lycéen (Gallimard 1974), Les Français 1945-1975: chronologie et structure d'une société (Masson 1977).
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