« Comme c'est étrange, à 29 ans, d'avoir le coeur qui flanche. Entre début avril et fin juin, j'ai passé 48 jours à l'hôpital. Jours de grande souffrance physique et mo- rale, de peurs multiples, de solitude, de tristesse, de frustrations, de colère. Dès que mon état l'a permis, j'ai demandé que l'on m'apporte un carnet et un stylo.
Écrire pour soulager mon coeur, pour me libérer, pour revenir au monde, pour avancer. » Dans ce journal, Katia Ghanty raconte une histoire hallucinante, celle de 48 jours entre la vie et la mort, 48 jours d'une souffrance qui reste encore aujourd'hui incompréhensible. En mars 2016, à la suite d'une grippe, elle est emmenée à l'hôpital dans un état très critique. Son coeur est très affaibli, elle est en danger de mort, et les premiers soins et traitements ne suffisent pas : les médecins décident de la brancher, en urgence, sans anesthésie, à un appareil assurant une circulation du sang extra-corporelle. Elle sera raccordée pendant 6 jours, sans être séda- tée, à cette machine, puis passera près d'un mois et demi à l'hôpital, entre rechutes et surveil- lance, services de réanimation, cardiologie et soins intensifs.
D'une écriture au scalpel, elle raconte au plus près ces jours et ces nuits où elle entend par- ler de sa mort, où ceux qui sont penchés sur elle se dévouent sans compter pour la ramener à la vie, mais où aussi la maladie se joue des hommes et des femmes en blanc.
Dans ce témoignage, on navigue entre la série Urgences où tout s'affole, les machines à comp- ter les battements du coeur, les visages de ses proches, et une sorte de voyage de retour d'une mort « imminente ».
Une vraie claque! J’ai l’habitude d’emmener mes livres partout mais celui-là il a été littéralement greffé à ma main pendant 2 jours ! Ce livre est tellement criant de vérité, il est bouleversant, il parle de la mort et de la fragilité de la vie, d’un combat, d’une souffrance effroyable et aussi d’une résilience incroyable.
Ce livre montre très bien le travail formidable des équipes soignantes, leurs compétences, la douceur et le respect de certaines infirmières ou aides-soignantes, le professionnalisme de certains médecins…mais il montre aussi le côté obscur : le manque de personnel, la fatigue des soignants, le non-respect du patient par des petites phrases ou gestes anodins, le ton hautain ou les silences angoissants de certains médecins, les locaux vétustes, la promiscuité avec les autres patients…
La plume de l’auteur est hyper addictive. Les faits s’enchainent et on vit tous les évènements à travers les yeux, les pensées et le ressenti de Katia. On assiste avec un regard amusé à ses blagues de merde (c’est pas moi qui le dis hein! mais je dois avoir aussi un humour à la con car ça m’a bien fait marré !), à ses pensées les plus noires, à son ras le bol, à ses moments de joie ou sa tristesse intense. Elle nous explique très clairement ce que la grippe a fait à son cœur, on comprend bien les symptômes, les sensations que ça lui procure. Katia écrit sans filtre, elle parle de tout, en complète sincérité, des moments gênants (et mon dieu que j’ai eu de la peine que les patients puissent être traités comme ça à l’hôpital…) comme des autres. Rien n’est épargné au lecteur car rien ne lui a été épargné à elle non plus. Ce livre devrait être lu par tous les soignants pour, juste un instant, se mettre à la place des patients. Mention spéciale d’ailleurs au retour des médecins qui ont sauvé Katia. Vous découvrirez ce que le livre leur a apporté et c’est très émouvant aussi.
Je remercie Katia de m’avoir proposé de découvrir son roman et moi je vous le dis…c’est une putain de nana cette fille! Courrez lire son livre, c’est une vraie leçon de vie!
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