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Les contes défaits

Couverture du livre « Les contes défaits » de Oscar Lalo aux éditions Belfond
  • Date de parution :
  • Editeur : Belfond
  • EAN : 9782714473868
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Les Contes défaits est un livre sur la mémoire, l'enfance et la résilience.
Un homme contemple le puzzle de sa vie et réalise qu'il y manque une pièce. Cette pièce correspond à la faille, la blessure, le manque que nous ressentons tous et n'avons de cesse d'enfouir. Un jour, le moment vient... Voir plus

Les Contes défaits est un livre sur la mémoire, l'enfance et la résilience.
Un homme contemple le puzzle de sa vie et réalise qu'il y manque une pièce. Cette pièce correspond à la faille, la blessure, le manque que nous ressentons tous et n'avons de cesse d'enfouir. Un jour, le moment vient d'enquêter sur cette pièce manquante.


Direction l'inconnu dont je n'ai rien à craindre, l'inconnu dont j'ai tout à attendre. Et aucun inconnu ne me fait plus peur. Mes bagages sont prêts. D'ailleurs je n'en ai plus. Je ne fuis pas, et en m'avançant je m'élève.


La Presse " Pour son premier roman, Oscar Lalo prend le ton de l'autofiction poétique. On rit d'abord aux mots trouvés. Dans une langue aussi précise qu'inventive, Oscar Lalo compose toute une palette d'humiliations. " Éric Loret -;
Le Monde des livres " De quoi devenir instantanément adulte ou demeurer indéfiniment enfant. Et, pour le lecteur, rester sans voix. " Marianne Payot -;
L'Express " Un style original, bousculé et bousculant. Et l'on est heureux, ensuite, d'avoir poursuivi cette lecture riche, et profonde. Et utile. " Jean-Claude Vantroyen -;
Le Soir " Funambule sur les arêtes des mots, dans Les Contes défaits, son premier roman, Oscar Lalo insuffle vie et épaisseur aux ombres et à la complexité. " Annie Franck -;
La Nouvelle Quinzaine Littéraire Les Prix Littéraires Sélectionné par les jurys de 10 prix littéraires, Les Contes défaits et le premier roman d'Oscar Lalo. Il a obtenu le prix Plume d'argent 2016 lors de la 9ème Édition du Chapiteau du Livre de Saint-Cyr-Sur-Loire.


Liste des prix:
Plume d'argent - lauréat Prix littéraire des Grandes Ecoles - sélectionné Prix Bibliomedia 2017 - sélectionné Prix Prem1ère - sélectionné Prix Jean-Claude Brialy - sélectionné Prix Marie-Claire Blas 2018 - sélectionné Prix Emmanuel-Roblès de Blois - sélectionné Lecture en tête - Festival du premier roman de Laval - sélectionné Prix de la Fondation d'entreprise La Poste - sélectionné Prix Lettres frontière suisse romande Rhône-Alpes - sélectionné L'oeil du libraire Une plume extraordinaire ! D'une écriture absolument sublime, Oscar Lalo évoque un sujet difficile.
Alexia -; Libraire Fnac, Metz Un très bon premier roman d'Oscar Lalo. L'auteur ne tombe jamais dans la facilité et nous capte dès les premières pages pour ne plus laisser sortir de ce livre jusqu'à la fin.
Damien Steiner -; Cultura, Terville Usant d'une langue pudique et poétique, avec dans ses mots des cachettes et des tiroirs, Oscar Lalo fait vibrer les choses et les gestes tus, les hontes pas encore bues.
Muriel Gallot -; L'Intraquille Plazza, Besançon Dans ce premier roman, Oscar Lalo parvient à décrire l'enfer. Et pourtant, il est impossible de décrocher de ses mots choisis avec pudeur qui nous emprisonnent dans l'histoire.
Julie -; Libraire Decitre, Grenoble

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Avis (11)

  • Je vous livre quelques éléments de l'histoire :

    Le narrateur et son frère prennent le train. La séparation avec les parents est traumatisante. Le coeur serré, ils s'en vont vers le home d'enfants. Pendant tout l'été, ils vont y passer leurs vacances. Les parents leur vantent le mérite qu'ils...
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    Je vous livre quelques éléments de l'histoire :

    Le narrateur et son frère prennent le train. La séparation avec les parents est traumatisante. Le coeur serré, ils s'en vont vers le home d'enfants. Pendant tout l'été, ils vont y passer leurs vacances. Les parents leur vantent le mérite qu'ils ont, eux, de pouvoir faire leurs valises et s'offrir de nouveaux horizons. Mais les enfants, eux, savent ce qu'ils vont y vivre. Tous les ans, ils s'y retrouvent, et tous les ans, ce sont les mêmes actes terribles qu'ils y subissent. Bienvenue au camp des menaces et "baisers trompettes".

    Oscar LALO, pour un premier roman, n'a pas choisi un sujet simple, c'est certain. Mais il a su mettre les mots sur des actes ignobles qui marqueront à jamais la vie de jeunes garçons.

    Il décrit la vie quotidienne au home d'enfants qui aurait pu être un petit coin de paradis mais se révèle, en réalité, être un lieu d'enfermement où les prédateurs ont leurs proies à leur merci. Sous couvert de payer cher ces vacances, Madame la Directrice et son mari mettent en place une stratégie machiavélique et aveuglent les familles.

    Oscar LALO use de phrases courtes mais ô combien percutantes. Elles sont cinglantes comme le fouet et permettent en quelques mots de prendre conscience de la gravité des faits.

    Oscar LALO, c'est un magicien des mots, il arrive à décrire des silences, exprimer un profond sentiment de solitude et traduire des moments d'errements aussi. Il instille une tension extrême avec la description minutieuses des instants qui précèdent le passage à l'acte, l'installation de l'homme sur le lit et son étalement progressif pour maîtriser parfaitement sa victime.

    Mais plus que tout encore, c'est cette description de l'état suivant de l'enfant de déconnexion totale avec son environnement extérieur qui m'a bouleversée.

    Le poids des mots aurait pu devenir insoutenable et rendre la lecture totalement inabordable mais là encore, c'est sans compter le talent de l'auteur. Oscar LALO use d'une plume poétique à l'envi pour évoquer l'indicible.

    Et bien le narrateur, lui, se ressourcera dans la voie de l'écriture. C'est en écrivant que les vannes s'ouvriront et que le flot d'amertume, de haine, de rancoeur s'évacuera. Là aussi, avec les mots de Oscar LALO, il est aisé de mesurer à quel point elle va permettre au narrateur de se libérer :

    De nombreux romans parlent de la résilience, de cette capacité de l'individu à surmonter un terrible traumatisme, tracer une voie pour continuer son chemin. Mais Oscar LALO a sa manière à lui, toute singulière.

    Avec ce roman, l'auteur nous offre une magnifique leçon de vie, il met un peu de lumière dans ce qui n'est qu'horreur, souffrance et douleur. Sa plume est remarquable et la voie des contes pour enfants, pris pour cible, est une idée ingénieuse pour montrer à quel point une enfance peut être bafouée.

    Juste sublime !

    http://tlivrestarts.over-blog.com/2017/06/les-contes-defaits-de-oscar-lalo.html

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  • J'ai littéralement dévoré ce livre qui m'a pris aux tripes des les premières pages
    Sujet difficile et phrases magnifiques pour décrire l'innommable

    J'ai littéralement dévoré ce livre qui m'a pris aux tripes des les premières pages
    Sujet difficile et phrases magnifiques pour décrire l'innommable

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  • Je ne sais pas vraiment quoi dire de ce roman dont la lecture est rapide, mais néanmoins saisissante.
    C'est une histoire poignante et poétique, qui conte l'abus, les séquelles, la rigueur/la douceur, sans pitié, l'impossibilité de parler quand on grandit dans un milieu aisé, l'abandon, et par...
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    Je ne sais pas vraiment quoi dire de ce roman dont la lecture est rapide, mais néanmoins saisissante.
    C'est une histoire poignante et poétique, qui conte l'abus, les séquelles, la rigueur/la douceur, sans pitié, l'impossibilité de parler quand on grandit dans un milieu aisé, l'abandon, et par dessus tout : l'impossibilité de se construire sur de telles bases.
    L'écriture est délicate autant que le sujet est dur. Elle est rythmée par des chapitres courts et des jeux de mots bien sentis. O. Lalo maîtrise la langue, c'est une certitude, et cela suffit à vous conseiller vivement ce livre!

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  • J’ai rencontré Oscar Lalo à la foire du livre de Brive. Il a été vraiment accessible et plein d’entrain pour son première expérience dans le monde de la littérature. J’ai donc ouvert cet ouvrage avec une grande envie même si je n’en connaissais pas le propos.

    Le roman débute dans les...
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    J’ai rencontré Oscar Lalo à la foire du livre de Brive. Il a été vraiment accessible et plein d’entrain pour son première expérience dans le monde de la littérature. J’ai donc ouvert cet ouvrage avec une grande envie même si je n’en connaissais pas le propos.

    Le roman débute dans les souvenirs du narrateur, à l’époque où il allait dans un camp pour enfant. Étant moi aussi parti en colonie dans ma jeunesse, j’ai ressenti de la nostalgie dans les premières lignes. Mais ce doux sentiment s’est très vite effondré lorsque l’histoire commence à se durcir et qu’elle tombe dans des thèmes plutôt difficiles.

    Alors ce roman nous parle de l’enfance et de son innocence. L’enfant ne connaît pas les règles, ne différencie pas ce qui est bien de ce qui ne l’est pas et se laisse donc facilement influencer. Pour l’adulte que le narrateur est devenu, la gravité des actes ne fait aucun doute, mais il les partage avec ses yeux d’enfant. Tout est alors beaucoup plus flou et tellement plus candide. On constate grâce à ce texte que certains faits peuvent être vécus comme un conte au regard d’un enfant (d’où le titre !), alors qu’il s’agit en réalité d’un drame aux conséquences terribles.

    Le thème de la résilience est aussi au centre de cette tragédie. Longtemps après les faits, le narrateur reste victime de son silence. Il explique comment son traumatisme est resté enfermé en lui, sans échappatoire. Les évènements ont bouleversé sa vie et rien ne semble lui permettre de tourner la page. C’est le parcours de cet homme torturé qui doit traverser les obstacles avec son fardeau.

    Sans jamais tomber dans l’outrance ou dans le pathétique que pourrait engendrer ce genre de sujet, Oscar Lalo nous livre une œuvre intimiste, toute en délicatesse. C’est un roman court mais d’une grande puissance. Je suis ressorti bouleversé de cette lecture qui sort de l’ordinaire par sa forme et qui a su m’ouvrir les yeux sur la maltraitance et ses répercussions, quand le mal va bien au-delà du préjudice physique.
    Toute mon admiration pour M Lalo qui avec ce premier roman d’une finesse rare, offre au lecteur un concentré d’émotions et nous secoue les tripes.

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  • A vrai dire, je ne m’attendais pas du tout à découvrir une histoire aussi terrible : est-ce le mot « conte » qui me laissait imaginer tout autre chose ? Ma surprise n’en a été que plus forte lorsque j’ai découvert un narrateur détruit, vide, un homme incapable de devenir un adulte, ne sachant ni...
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    A vrai dire, je ne m’attendais pas du tout à découvrir une histoire aussi terrible : est-ce le mot « conte » qui me laissait imaginer tout autre chose ? Ma surprise n’en a été que plus forte lorsque j’ai découvert un narrateur détruit, vide, un homme incapable de devenir un adulte, ne sachant ni aimer ni être aimé. « Je suis sans fondations. Ils m’ont bâti sur du néant. Je suis un locataire du vide, insondable et sans nom, qui m’empêche de mettre le mien. »
    Quel événement est à l’origine de cette impossibilité d’être ?
    Alors qu’il était enfant, le narrateur partait en vacances dans un « home », espèce de colonie de vacances sur laquelle régnait en maître une femme-tyran qui terrorisait tous les gamins en imposant des lois absurdes : ne pas courir, ne pas sauter, ne pas se cacher, ne pas parler, ne pas crier, ne pas se salir, ne pas tomber malade, ne pas être en sueur… Evidemment, ce n’est pas tout à fait comme cela qu’un enfant imagine ses vacances mais il vaut mieux se taire que d’être frappé.
    Cependant, le pire n’était pas la femme mais l’homme, le mari de la Thénardier : lui ne frappait pas, il caressait, longtemps, trop longtemps…
    Mais, comment peut-on se plaindre d’une caresse ? Il était si gentil, ce directeur, il écoutait les enfants, les réconfortait. Lui, au moins, on pouvait le tutoyer. Alors, les enfants abusés se taisaient pour ne pas lui faire de la peine.
    Si dans les contes, les méchants sont les méchants, la réalité s’amuse à brouiller les pistes… Derrière le berger, se cache peut-être le loup…
    Alors, quand la main de la mère lâche celle de l’enfant au moment de monter dans le train, c’est la panique : « Ce sont nos parents qui nous conduisaient au train. A qui se plaindre quand c’est la police qui vous livre ? » Les parents n’y voient que du feu : la brochure vantant les mérites du « home » présentait les enfants attablés devant jus d’orange, croissants et pots de confiture. Et puis, « c’était cher, donc ça soulageait la conscience de nos parents qui se débarrassaient d’autant plus aisément de nous. »
    Malgré quelques tentatives d’opposition, l’argument parental tombe comme un couperet : « « Tu comprends, y a rien à faire. » C’était vraiment ça la force de ce lieu : nos parents n’avaient rien à faire. Ils étaient comblés. Quant à nous, dès lors que nos parents n’avaient rien à faire, nous n’avions rien à dire. »
    Mais à soixante-cinq ans, le narrateur, seul face au puzzle de sa vie, constate qu’il lui manque une pièce. Et pourtant, apparemment, il a, comme on dit, « réussi sa vie ». Apparemment seulement, car à l’intérieur, tout est creux, tout est vide. « Je suis un post-it qui ne colle plus. » Pas d’identité réelle, une vie qui consiste à faire semblant, à imiter, à s’agiter. « Je me suis inventé mille vies car je n’en vis aucune. » Il est un homme « éparpillé » comme le suggère le dessin de la couverture où l’on voit une tête qui semble s’effriter en une multitude de points. Son unité est perdue. Il est « défait » au sens militaire du terme, vaincu, écrasé. L’enfant abusé est en morceaux, en pièces. Adulte, il restera comme émietté en dedans.
    Seule l’écriture peut encore l’aider : « Et c’est ainsi qu’en calligraphiant la laideur, j’ai tracé des lignes de vie que je ne connaissais pas. » Minces lignes de fuite pour quelqu’un qui a besoin de dire son passé, de nommer ce qui l’a détruit.
    Un texte très fort, écrit avec beaucoup de pudeur et de retenue : en effet, tout est suggéré, murmuré, parfois même comme dissimulé derrière des jeux de mots qui sont autant de feux de détresse tirés à l’horizon d’une vie gâchée par des gestes déplacés, des parents aveuglés et égoïstes, un entourage absent.
    Un sujet sensible traité avec beaucoup de délicatesse…

    http://lireaulit.blogspot.fr/

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  • « Ce qui m’st arrivé ne m’est pas arrivé. Ce que je sais, c’est que c’est arrivé à d’autres, et qu’eux non plus ne le savent pas. Ma vie est un conte qui n’existe pas. Un conte inventé qui, depuis, me hante. Un conte impossible : ni fée, ni citrouille, ni carrosse. Un conte vide. »
    D’une...
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    « Ce qui m’st arrivé ne m’est pas arrivé. Ce que je sais, c’est que c’est arrivé à d’autres, et qu’eux non plus ne le savent pas. Ma vie est un conte qui n’existe pas. Un conte inventé qui, depuis, me hante. Un conte impossible : ni fée, ni citrouille, ni carrosse. Un conte vide. »
    D’une écriture pudique, presque distanciée et avec beaucoup de délicatesse, le narrateur raconte l’indicible, dont il ne s’est jamais remis.
    « On croyait que notre mère savait tout et ne tarderait pas à apparaître, elle qui nous disait si souvent : "Une maman ça voit tout." Non. Et l'homme le savait. Il lui suffisait de faire bonne figure à la gare. Son innocence naturelle séduisait. Les Thénardiers ne ressemblent jamais aux Thénardiers. « L’araignée commence par tisser sa toile. » Ces vacances qui auraient dû être une fabrique à beaux souvenirs ont détruit le narrateur et beaucoup d’autres petits garçons, presque tous en fait. Oui l’araignée tissait bien sa toile et la mère laisse partir ses enfants avec plaisir. « Ce sont nos parents qui nous conduisaient au train. A qui se plaindre quand c’est la police qui vous livre ? »
    Le pire c’est que cela se reproduisait à chaque séjour et que les « anciens » devenaient des « dominés-dominants ». « Dans un monde réel, mon silence me condamnait à une peine théoriquement égale à celle des autres participants. Mais nous savions tous que le monde du home s’appuyait sur la non-assistance à enfants en danger. »
    Le narrateur est détruit. « Je suis sans fondation. Ils m’ont bâti sur du néant. Je suis un locataire du vide, insondable et sans nom, qui m’empêche de mettre le mien. Raison pour laquelle j’endosse à l’envie n’importe quelle identité. La mienne, je l’ignore. Dans les deux sens : je ne la sais ni ne la veux. Je joue mieux la vie des autres. »
    La construction du livre, chapitres courts, phrases courtes, pas de pathos, juste des mots, des ellipses qui parlent de l’indicible sans jamais le montrer, sans jamais le décrire. Pas de voyeurisme dans ce livre, tout est suggéré et ce n’en est que plus fort.
    Dans le livre, la colonie de vacances s’appelle home d’enfants jeu de mots terrible avec l’homme d’enfants. « On m’a privé d’enfance comme d’autres de dessert. Sauf que l’enfance c’est l’entrée et le plat principal. A cause de l’homme d’enfants, je suis un homme enfant. Un enfant trop grand et un homme trop petit. » Les petits garçons n'avaient pas de fées à leurs côtés dans ces contes défaits
    Un superbe premier roman qui prend aux tripes, qui fend le cœur, mais qui est d’une dignité exemplaire.
    La couverture de ce livre est très parlante ; Le gamin se « défait » de la tête

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  • "Les contes défaits est un livre délicat. A écrire, et sans doute à lire." Ainsi, est écrite la dédicace que m'a faite Oscar Lalo. Délicat, certes, mais quelle claque ! "On croyait que notre mère savait tout et ne tarderait pas à apparaître, elle qui nous disait si souvent : "Une maman ça voit...
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    "Les contes défaits est un livre délicat. A écrire, et sans doute à lire." Ainsi, est écrite la dédicace que m'a faite Oscar Lalo. Délicat, certes, mais quelle claque ! "On croyait que notre mère savait tout et ne tarderait pas à apparaître, elle qui nous disait si souvent : "Une maman ça voit tout." Non. Et l'homme le savait. Il lui suffisait de faire bonne figure à la gare. Son innocence naturelle séduisait. Les Thénardiers ne ressemblent jamais aux Thénardiers. (...) Parfois, la main de l'homme s'appropriait l'un d'entre nous en lui caressant les cheveux, l'épaule ou la jambe. Sensation d'isolement quand cela se produisait. Nous nous demandions où était son autre main. Nous nous demandions où était celle de notre mère." (p.21/23) Tout est écrit comme cela, rien n'est dit et tout est compris aisément. Les mots peuvent être inventés, néologismes si besoin est, les jeux de mots servent le texte -comme le titre par exemple (dans le même genre, mais beaucoup plus léger, j'aime bien la chanson de Dyonisos, Tes lacets sont des fées). Les chapitres sont courts, très courts. Les phrases itou. Parfois un mot, un seul. Pas de superflu Oscar Lalo va droit au but même s'il prend des chemins détournés puisque les agressions ne sont jamais décrites, juste suggérées. C'est ce qui est fort et paradoxal : comment peut-on aller au plus profond, directement, sans fioriture, sans jamais tomber dans des descriptions ou des énoncés clairs et nets ? Comment aller au plus direct en prenant des chemins détournés ? C'est là, tout le talent de l'auteur dans son premier roman.

    Un livre fort et prenant que je n'ai pas pu lâcher de la journée. On dirait presque un témoignage -et je déteste le genre, mais pas là-, puisque le roman est écrit à la première personne, mais pas un truc trash, voyeur et dégueulasse -voilà, c'est ça que je hais-, non, un roman dur et poétique, un thème particulièrement difficile et particulièrement bien abordé et traité. J'aurais pu citer moult extraits tant ils sont marquants : "En groupe, on se partageait la solitude. Quand un enfant avait les yeux dans le vide, c'est que l'homme était passé par lui. Un jour ou l'autre. Dans les couloirs du home, nous étions disponibles sans recours. A sa merci. Nous le savions." (p.85)

    J'en fais l'un de mes coups de cœur, même si j'ai trouvé la quatrième et ultime partie un peu longue, moins percutante que les précédentes. Ne vous éloignez pas de ce roman à cause du thème abordé et de sa violence contenue, vous passeriez à côté d'un excellent roman.

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  • Oscar Lalo narre dans les contes défaits un premier roman poignant, sur une enfance volée.
    C’est l’histoire d’un enfant qui passe avec son frère et sa sœur ses étés dans un camp de vacances, le « Home d’enfants ».
    Alors que l’enfance devrait être synonyme d’insouciance et de légèreté, et le...
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    Oscar Lalo narre dans les contes défaits un premier roman poignant, sur une enfance volée.
    C’est l’histoire d’un enfant qui passe avec son frère et sa sœur ses étés dans un camp de vacances, le « Home d’enfants ».
    Alors que l’enfance devrait être synonyme d’insouciance et de légèreté, et le home d’enfants un lieu dédié à leur bien être, étés après étés, dès leur montée dans le train, les enfants savent ce qui les y attend : l’autorité, la peur, et pour certains la maltraitance. Sans compter avec les non-dits, à l’intérieur comme à l’extérieur du camp de vacances. Cette enfance brisée de façon sournoise mais indélébile, empêchera le protagoniste de devenir adulte.
    Oscar Lalo livre ici un texte très discret et pudique : les sévices moraux imposés par la directrice à travers sa méthode pédagogique sont certes décrits avec minutie. Mais les sévices physiques imposés par le directeur ne sont pas détaillés, juste suffisamment suggérés : un parti-pris que j ‘ai trouvé très élégant. L’enfant d’ailleurs ne se plaint jamais. Il est au contraire silencieux. Oscar Lalo exprime seulement le cheminement de son mal être, jusqu’à l’âge adulte, et son enquête alors pour retrouver la directrice et espérer pouvoir enfin se construire.
    Un livre fort, empreint de beaucoup de finesse, une très belle écriture : un auteur probablement à suivre.

    https://accrochelivres.wordpress.com/2016/09/11/les-contes-defaits-oscar-lalo/

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