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L'enclos du vent

Couverture du livre « L'enclos du vent » de Rougé Erwann Et Bal aux éditions Isabelle Sauvage
Résumé:

L'enclos du vent : ici se dessine un territoire, clos très paradoxalement - peut-on circonscrire le vent ? N'est-ce pas plutôt le livre en soi, cet espace ?, où va-et-vient entre l'image et le mot, recherche de l'image sous la paupière comme du mot sous la langue jouent « le même affût pour... Voir plus

L'enclos du vent : ici se dessine un territoire, clos très paradoxalement - peut-on circonscrire le vent ? N'est-ce pas plutôt le livre en soi, cet espace ?, où va-et-vient entre l'image et le mot, recherche de l'image sous la paupière comme du mot sous la langue jouent « le même affût pour l'intime », « un étrange abandon // le frêle de quelque chose / inattendu ».
Les poèmes sont organisés en quatre parties, ou plutôt quatre temps, ponctués par des séries de photographies distinctes. D'abord la forêt, des arbres-écrans verticaux ou barrés par la masse d'un reflet, clos sur eux-mêmes, photographies « bougées » (dansées, pour reprendre le mot de Magali Ballet), aux tonalités noires, brunes et vertes ; puis une série rouge, flamboyante, morceaux de corps (bouche, clavicule, visage de profil ou tête en bas, main, torse...) ; une autre série de paysages de dunes, crêtes, arbres isolés : un espace ouvert (voire un chemin), un horizon, le ciel ; enfin, des arbres en bosquets ou isolés, mais ronds, massifs, des plans plus larges, la nuit (?) bleu profond, « insolite lumière ».
Aucune de ces parties n'est cependant repliée sur elle-même, la « blancheur de cendre » de la « série rouge » rappelant la brume et les teintes des premières photos, ou à l'inverse, « le sel et le carmin d'une herbe » les colore autrement, comme, dans la troisième partie, « la langue lape / on ne sait quoi d'inespéré // laissé sur une peau » semble rappeler le corps rouge de la seconde. Croisements entre images et mots comme par variations, vibrations. Photos et texte sont empreints de fragilité, d'extrême attention au sensible, on y sent le toucher, la respiration, quelque chose de charnel ; tout passe par le corps : les yeux, la peau - Erwann Rougé parle d'« intuition d'un vertige », de « tressaillement des lueurs, des plis et des creux » à propos des images de Magali Ballet, mais on peut aussi bien l'appliquer à sa poésie. Ici, « aucune frontière / ne trace de ligne // entre faille et faille // l'oiseau s'appuie sur l'air / à ce qui parle bas // autour d'une fragilité de plus ».
L'oiseau en métaphore, filigrane (qui parcourt toute l'oeuvre d'Erwann Rougé), traverse du corps et du paysage : « là-basle vent tient une plume / entre deux eaux // pour tout nommer / tenir l'air - toucher l'aile // cette commotion d'aimer // à coup de bec / ou presque ».

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