Signé Ticianus, le tableau exposé au Louvre, L’Homme au gant est attribué à Titien. Prêté en 2001 pour une exposition à Genève, l’historien d’art remarqua une différence chromatique entre l’initiale et la suite du nom...
Se pourrait-il qu'un tableau célèbre soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne ? Un égal du Titien ou du Véronèse ? Né à Constantinople en 1519, Elie Soriano a émigré très jeune à Venise, masqué son identité, troqué son nom contre celui d'Elias Troyanos, fréquenté les ateliers de Titien, et fait une carrière exceptionnelle sous le nom de Turquetto : le "Petit Turc". Metin Arditi retrace le destin mouvementé de cet artiste, né juif en terre musulmane, nourri de foi chrétienne, qui fut traîné en justice pour hérésie.
Signé Ticianus, le tableau exposé au Louvre, L’Homme au gant est attribué à Titien. Prêté en 2001 pour une exposition à Genève, l’historien d’art remarqua une différence chromatique entre l’initiale et la suite du nom...
Cela fait longtemps que les aficionados de Metin Arditi attendent que son destin d’écrivain parvienne à la hauteur de ses romans, petits bijoux d’écriture et d’inventivité.
L'auteur nous relate l'histoire d'Elie un jeune garçon juif né à Constantinople en 1519 doué pour le dessin mais sa religion et son rang social l'empêche de dessiner. Suite à diverses rencontres et à la mort de son père, il embarque pour Venise car il sait que là bas il pourra développer son art et pourra être apprentie. Arrivé à destination - malgré son jeune âge 10 ans - son talent et un mensonge - il se fait passer pour un Chrétien Grec - il entre en apprentissage chez Titien. La deuxième partie, Elie a une quarantaine d'années, il a une très bonne situation et est reconnue pour son talent, il est au sommet de sa gloire mais suite à une somptueuse commande ses origines vont refaire surface et cela marque le début de sa chute.
J'ai aimé ce livre, l'auteur nous fait rêver en nous relatant l'ambiance du bazar de Constantinople puis on continue de rêver avec les œuvres à Venise.
L'écriture est simple et l'utilisation du latin ou de l'arabe rend l'oeuvre plus vivante, plus réelle.
Pour les amoureux de peinture. Ou pas!
Un des mieux réussis de livres de Metin Arditi à mon avis.
Et rien n'empêche de prolonger le plaisir en allant saluer "L'homme au gant" au Louvre.
D'un détail sur un tableau, il a fait une magnifique histoire, si bien construite qu'elle pourrait appartenir à l'Histoire. Le Turquetto est un juif élevé au milieu des musulmans qui représentera mieux que personne l'humanité du Christ. Un plaidoyer pour la tolérance.
XVIeme siècle. Constantinople et Venise, deux villes majeurs de cette époque. Deux capitales d'empire. Ça c'est le décor. Le héros est un peintre, le turquetto, juif de Constantinople qui exprimera tout son génie artistique en émigrant un peu brutalement vers la Sérénissime. Il sera admiré jusqu'a être condamné. Je ne vais pas tout raconter mais au final n'est-ce pas un livre sur la tolérance ou plutôt l'absurdité de l'intolérance ? Le talent de ce peintre est reconnu par ses contemporains jusqu'au jour où l'on découvre ses origines... C'est aussi un livre qui traite de la force de l'art et de ce qu'il apporte à l'humanité. Même si il est condamné certains cherchent à sauver l'homme en tant que peintre et ses tableaux avec.
C'est bien écrit, c'est beau. J'ai beaucoup aimé lire ce livre. Et au vu des autres critiques je ne suis pas le seul!
Génial! L'aventure du talentueux et mystérieux "Turchetto" qui fuit Constantinople pour pouvoir vivre son art en toute liberté à Venise. Beaucoup mieux que le livre pourtant très médiatisé de Mathieu Enard qui raconte l'épopée inverse de Michel Ange venant travailler pour Bajazet. Ici, un plaisir visuel constant au-delà de l'absence d’œuvres aujourd'hui, une curiosité et frustration énorme de ne jamais connaître la cène profane mais des images et émotions pénétrantes, magnifiques, qui quelques mois après la lecture, m'habitent toujours. A lire absolument!
Le Turquetto c'est l'histoire d'un génie de la peinture sacrifié sur l'autel de l'intolérance : ressuscité par Metin Arditi, l'auteur de "L'homme au gant" revêt une nouvelle identité, celle d'un peintre juif qui pour pouvoir exercer son art a bouleversé sa vie et celle de ses proches.
Fallait-il tourner le dos à son père et à ses racines pour avoir le droit de peindre ? Fallait-il mettre en péril la vie de sa femme et de sa fille afin d'avoir le droit d'exercer son génie ? Au 16e siècle, leur religion interdisait aux juifs de peindre ou de dessiner tandis qu'en Italie, il était impensable qu'un juif exécute des peintures sacrées, quel que soit le talent du peintre...
Metin Ardit décrit avec minutie les souks de Constantinople et évoque à Venise une Eglise intolérante, ambitieuse et décadente. J'ai personnellement regretté que les personnages, et en particulier celui du Turquetto, ne soient pas plus fouillés...
L’Art est un révélateur. Il rend visible l’invisible. Une fois de plus, j’en ai eu la preuve à travers ce roman, consacré à la peinture vénitienne de la fin du XVIe siècle. Prenant comme point de référence, une constatation scientifique au sujet d’un portrait du Titien, Metin Arditti recrée le parcours d’un juif naturellement doué pour le dessin, devenu le plus grand peintre de Venise, en se faisant passer pour un chrétien grec. Et donc, loin des clichés historiques, nous retrouvons ce monde fait d’apprentis, de maîtres, de commanditaires et d’esthètes. Un monde d’ambitions, de déceptions et de frustrations. Mais parfois, également de respect, d’amour et d’amitié.
Ce n’est pas pour rien que les premières victimes de tout pouvoir totalitaire sont toujours des intellectuels et des artistes… Ils font réfléchir en renvoyant à la société sa propre image : parfois complaisante, souvent critique, voire déformée. Le rôle de l’artiste est donc non pas de servir la soupe au public mais bien de lui secouer les neurones. Ainsi la technique du Turquetto s’est-elle mise au service de l’Église et de la noblesse pendant des décennies, mais quand un certain événement se produit, elle devient son arme pour « tuer » son ennemi.
Le tout se double d’une réflexion sur le rapport des trois religions du Livre avec l’image, toujours conflictuelle.
Enfin, la série de portraits typés où les humbles ont une grandeur d’âme perdue par les nantis, est assez jouissive…
Par contre, l’historien d’art (désolé, déformation professionnelle) a fortement réagi en lisant (page 144) que « le plafond était orné d’une fresque immense qu’avait peinte Tiepolo ». Ce chapitre se déroule à « Venise juin 1576 » (page 141). Or, Giambattista Tiepolo, le peintre rococo, est né à Venise, le 5 mars 1696. Donc le lieu est bien exact ; par contre, l’époque est complètement erronée. Mais à part cet anachronisme pictural, ce roman est une excellente introduction à des lectures plus sérieuses sur le Titien, le Tintoret ou Véronèse.
Magnifique !! J'ai totalement accroché à cette histoire qui nous entraine à Constantinople et Venise à l’époque de la Renaissance. L’auteur décrit les lieux, les gens avec le regard d’un peintre et donne une folle envie de prendre la route pour voir les décors, de visiter les musées pour retrouver les tableaux des grands maitres de l’époque.
On croit totalement à l’existence de ce peintre fictif tellement le scénario est bien monté. Il retranscrit et utilise fort à propos les conflits politiques de ces deux cités, la place accordée aux Juifs et aux autres de part et d’autre de la Méditerranée. Il aborde aussi avec adresse les relations complexes qui unissent art et pouvoir
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Dernière réaction par passionlectrice il y a 8 jours
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