Il se dit « chrétien philosophe », non « philosophe chrétien ». Francis Guibal, de l'université de Strasbourg, tient à la distinction. S'il affiche clairement ses convictions chrétiennes, il revendique en même temps la liberté de les soumettre à l'épreuve de la raison Il s'agit ici d'une réflexion philosophique, toujours soucieuse, par conséquent, de cohérence et d'exposition raisonnables, mais qui s'efforce de mettre l'accent sur le rapport constitutif qui lie ce travail de réflexion à ce qui le précède et le provoque, et notamment à des écritures qui témoignent d'expériences et de traditions d'existence autrement signifiantes.
Le propos central est de montrer que nous avons besoin aujourd'hui, plus que jamais, de prendre effectivement en compte ce qui nous vient du monde et de l'inspiration bibliques, mais en laissant cet héritage passer au crible d'un jugement capable de conjuguer l'écoute la plus ouverte et la responsabilité la plus exigeante.
On se tient donc résolument sur le plan d'une réflexion anthropologique dont la vigilance accepte d'accueillir les témoignages prophétiques de la transcendance afin d'affronter plus justement les défis nouveaux qui nous viennent de l'histoire.
Liberté raisonnable (philosophique) et inspiration croyante (biblique) pourraient sans doute gagner à se rencontrer et à se confronter sur le sol d'une existence qui peut venir à soi qu'en se mettant à l'épreuve du ou des dialogues avec ce qui la précède, l'entoure et l'excède. Telle est en tout cas la conviction que ce travail s'efforce d'exposer et de faire partager.
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