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La femme et le robinet de cuisine de Paul Solveig fuient. Pour sa femme, il ne peut rien faire, pour le robinet, il appelle un plombier tchèque. Au cours de son intervention, ce dernier laisse échapper une ancienne photographie de sa mère, disparue dans sa Moravie natale pendant la période communiste. Cet étrange cliché, d'une grande beauté formelle fascine Paul. Son épouse partie, son robinet réparé plus rien ne le retient à Paris. Aussi le jeune homme quitte la France pour retrouver cette femme, avalée derrière le rideau de fer il y a plus de trente ans et l'artiste qui l'a ainsi immortalisée. Il atterrit alors dans la petite ville de Blednice, au coeur de la Moravie, pour poursuivre sa folle quête. Il croisera là-bas, une serveuse cinéphile, un artiste contemporain un peu en retard sur le contemporain, un ancien de la police politique entre autres personnages farfelus. Il va surtout découvrir un pays, une langue, des paysages. Le silence des carpes est un roman drôle souvent, aigre-doux parfois, mélancolique aussi. C'est surtout une magnifique ode à la République Tchèque, à sa culture, à son cinéma et à la folie de ses habitants.
Il y a des périodes, comme ça, où rien ne va.
Non, je ne vous parle pas de celle que l'on vit en ce moment (!) mais de ce que subit un certain Paul Solveig : sa femme le quitte et le robinet de la cuisine fuit. Oui, difficile de placer ces deux faits sur le même plan me direz-vous, n'empêche qu'un robinet qui goutte, ça peut mettre les nerfs en pelote! Et puis, allez trouver un plombier, vous… Mission quasi impossible… C'est un certain monsieur Boulay, enfin plus exactement son beau-frère qui se présente enfin. Il a un léger accent : il est tchèque. Jusque là tout va bien… Sauf qu'il va malencontreusement laisser tomber une photo. Oui, une photo un peu floue d'une très belle femme… Notre Paul apprend, en restituant la photo audit plombier, qu'il s'agit de sa mère disparue dans sa Moravie natale pendant la période communiste… Paul est intrigué et comme sa vie part à vau-l'eau, il se dit que c'est peut-être un signe : et s'il partait ? Oui, s'il se lançait à la recherche de cette femme? Pourquoi ? Ben pourquoi pas ? Où ça ? Ben en Moravie voyons ! Bon, ok, la Moravie, c'est un peu nulle part (comme la Pologne hein). Laissons à Paul et à son humour pince- sans-rire le soin de résumer la situation : « Je savais que je partais pour longtemps, résolu à me consacrer aux chose essentielles, et j'avais pour cela un projet à ma mesure : retrouver dans un pays à la langue inconnue la mère d'un faux plombier exilé qui figurait sur une vieille photo floue. »
Et si l'aventure commençait précisément là où on ne l'attend pas : à Blednice au coeur d'une région qui va se révéler follement attachante, d'une très grande richesse culturelle et d'une beauté telle qu'on aurait plus qu' envie d'aller y faire un tour nous aussi !
Après l'excellent « La certitude des pierres » (voir chronique sur le blog), Jérôme Bonnetto nous régale avec ce roman désopilant, rocambolesque, pétri d'humanité et d'amour, de tendresse et d'humour… Ajoutez à cela une petite dose de mélancolie slave qui achève de nous faire succomber...
Un VRAI délice !
Je recommande vivement !
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