Après avoir exploré dans Fun Home et C'est toi ma maman ? les figures complexes de son père et de sa mère, c'est à la recherche d'elle même qu'Alison part avec ce nouvel ouvrage. Et où mieux se trouver que dans cette passion pour les sports violents, ineptes ou dangereux qui la pousse depuis l'enfance vers les derniers modèles de sneakers, tatamis, skis de fond, moutain bikes et autres instruments de torture ? Mais plus Alison se cultive physiquement, plus sa psyché semble lui faire obstacle. C'est donc du côté des philosophies orientales et des poètes romantiques et transcendantalistes des siècles passés, de Coleridge à Jack Kerouac, que notre exploratrice traque l'illumination. En artiste virtuose et athlète qui-ne-rajeunit-pas, elle parvient à la conclusion que le secret de la force surhumaine ne réside pas dans la vie au grand air et les abdos en plaquette de chocolat, mais plutôt dans le fait d'accepter sa dépendance aux autres, cruciale à la survie mentale. Comme dans toute son oeuvre, humour, culture, introspection et profondeur de vue entrent en fusion pour faire de ce Secret de la force surhumaine une pierre de plus dans le jardin zen d'Alison Bechdel et une nouvelle pépite du roman graphique.
Mon premier Bechdel. Il était temps. Ici le sport est un prétexte à un essai graphique original, une autobiographie introspective sur son rapport au corps, au surpassement mais aussi à l’Autre. Une exploration réussie, à travers les âges et les époques, et qui vient nous donner quelques éléments de compréhension sur le processus créatif qui nous amène à être, aujourd’hui, avec cette bd entre les mains.
Un récit bien séquencé. Quelques égarements un peu longs à mon sens surtout quand les références de l’autrice ne parlent pas à son lecteur mais, on reste quand même embarqué dans la narration. L’humour et le regard sans complaisance que l’autrice porte sur elle-même aident à rendre cet ouvrage un peu nombriliste agréable à lire.
Graphiquement, de belles planches, mise en valeur par le travail de colorisation de sa compagne. Une vie mise en image.
Ne connaissant Alison Bechdel que pour son très pertinent test en trois questions permettant de juger du niveau de sexisme d’un film, j’avais un a priori extrêmement positif sur son œuvre. Pourtant, je ne m’attendais pas à découvrir une histoire aussi sincère, aussi profonde et originale. J’ai été véritablement emportée par ce roman graphique que je n’ai pas lâché pendant plusieurs jours, le savourant par petites gorgées.
Durant son enfance, alors qu’elle cherche le secret de la force surhumaine, Alison Bechdel constate avec désarroi que les femmes au foyer des année 60 ne veulent pas de biceps gonflés... Mais rien n’y fait, son destin lui semble tout tracé : devenir plus grande et plus forte que tout le monde. Cependant, au fil des années, les choses se compliquent et elle se rend compte que, malgré une pratique sportive acharnée, elle n’arrive presque jamais à échapper au flot incessant et indomptable de ses pensées.
A travers son expérience personnelle du sport et plus largement de l’exercice physique, Alison Bechdel livre ici une véritable méditation sur sa quête pour échapper à son propre ego. Dans cet ouvrage très intime et pudique, elle nous parle de sa pratique du ski comme de celle du yoga, de ses réflexions sur le transcendantalisme ou bien encore le bouddhisme mais elle pose aussi une question universelle et passionnante : quel est le véritable lien entre le corps et l’esprit ?
C’est un véritable hymne à la nature, une invitation à relire « Les clochards célestes » de Kerouac mais surtout un trésor d’authenticité. Je l’ai refermé avec un immense sentiment de gratitude et l’envie de remercier Alison Bechdel de m’avoir fait voyager quelques soirées en sa compagnie. C’était un immense plaisir.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Avec la collection "La BD en classe", le Syndicat national de l’édition propose des supports pédagogiques autour de thématiques précises
Découvrez les auteurs, autrices et libraires qui accompagneront le président du jury Jean-Christophe Rufin !
Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Sénèque écrit une ultime lettre, alors qu'il a été condamné à mort par celui dont il fut le précepteur, conseiller, et ami : l'empereur Néron
