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Le radeau de la Méduse

Couverture du livre « Le radeau de la Méduse » de Jonathan Miles aux éditions Zeraq
  • Date de parution :
  • Editeur : Zeraq
  • EAN : 9791093860046
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

De bon matin le 17 juillet, alors qu'ils prenaient leur minuscule dose de vin, ils aperçurent une voile. La joie les sortit de leur délire et ils firent tout pour attirer l'attention du bateau. Il était si loin qu'ils voyaient à peine le haut des mâts de ce qui, par la suite, s'avéra être un... Voir plus

De bon matin le 17 juillet, alors qu'ils prenaient leur minuscule dose de vin, ils aperçurent une voile. La joie les sortit de leur délire et ils firent tout pour attirer l'attention du bateau. Il était si loin qu'ils voyaient à peine le haut des mâts de ce qui, par la suite, s'avéra être un brigantin. Ils fixèrent des chiffons de couleur au cerclage allongé d'un baril et un homme fut hissé en haut du mât pour lancer des signaux. Pendant une demi-heure, les estomacs restèrent noués par l'angoisse de l'attente. Certains imaginaient que le bateau s'approchait, d'autres qu'il s'éloignait, jusqu'à ce qu'il disparaisse réellement sous l'horizon. L'excitation retomba, laissant place à une atroce désolation. «Maintenant j'erre et m'égare toujours. Je cherche vainement à m'appuyer; rien n'est solide, tout m'échappe, tout me trompe.» Théodore Géricault En juillet 1816, la frégate française la Méduse fait naufrage au large des côtes du Sénégal. Cent quarante-sept désespérés vont chercher refuge sur un radeau qui sera abandonné en mer pratiquement sans vivres. Pendant douze jours, les survivants se déchirent, s'entretuent, se mangent les uns les autres. À l'aube du 17 juillet, quinze seulement sont sauvés ; ils ont survécu au terrible carnage dû à la désorganisation, à l'incompétence des commandants et alimenté par le désespoir fou des naufragés. Théodore Géricault décida d'utiliser ce fait divers cru pour un tableau qui allait changer l'idée de la peinture. Lui aussi naufragé de l'existence, accablé par une histoire d'amour sans espoir, pendant neuf mois il va s'enfermer dans son atelier et travailler sur l'immense toile de cinq mètres par sept. Mais la peinture, qui décrit aussi la tragédie de la Restauration, la désillusion de l'ère napoléonienne, le triste renoncement à l'enthousiasme révolutionnaire, se heurte à la banalité de la pensée commune, à l'horreur du scandale, et conduit le peintre à une fin précoce.
Histoire emblématique de commandants mesquins, de victimes sacrificielles et d'artistes héroïques, l'affaire du Radeau de la Méduse semble trouver dans l'époque actuelle un parallélisme parfait qui en fait non pas le compte-rendu d'un fait divers du XIXème siècle, mais plutôt une anticipation féroce et visionnaire de notre temps.

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