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Le racisme revisité ; Madagascar, 1947

Couverture du livre « Le racisme revisité ; Madagascar, 1947 » de Octave Mannoni aux éditions Denoel
  • Date de parution :
  • Editeur : Denoel
  • EAN : 9782207245873
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Il n'est pas d'approche neutre du racisme.
Les analyses psychologiques qu'en ont inspiré, dans les années 50, la mauvaise conscience occidentale et les guerres de libération nationale furent souvent guidées par l'idéal moral ou l'engagement politique. C'est d'une place de maître ou d'esclave... Voir plus

Il n'est pas d'approche neutre du racisme.
Les analyses psychologiques qu'en ont inspiré, dans les années 50, la mauvaise conscience occidentale et les guerres de libération nationale furent souvent guidées par l'idéal moral ou l'engagement politique. C'est d'une place de maître ou d'esclave qu'on tient un discours sur la différence. Loin de vouloir échapper au dilemme, Octave Mannoni montre, par la voie de la psychanalyse, comment les images que le colonisateur s'est fabriquées par avance du colonisé, nient celui-ci : " Le Nègre, c'est la peur que le Blanc a de lui-même.
" En effet, où est l'Autre dans cette image de soi qui fomente une phobie sans colmater la haine ? Octave Mannoni veut moins pour fendre le mal qu'analyser le mécanisme de dépendance unissant le colonisé au colon par l'écran imaginaire que chacun a dressé entre lui et l'autre, par la place symbolique où le premier installe le second, si sa culture l'y incite. C'est pourquoi la perspective anthropologique est ici essentielle, autant que les circonstances qui motivèrent cette réflexion : les " événements de 1947 " qui, à Madagascar, annonçaient un processus de libération politique.
Après coup, Octave Mannoni le reconnaît implicitement : on ne saurait lutter contre le racisme avec de bonnes intentions. Et les croisades invoquant les fétiches sacrés des droits de l'homme, de la démocratie, de l'universalisme ou du pouvoir de la raison pourraient bien masquer la culpabilité occidentale comme son désir d'avoir le dernier mot. C'est une décolonisation de soi-même qui s'impose, toujours à recommencer.
Face à la recrudescense actuelle du racisme, on mesure la portée de cette exigence.

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