Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Lost Highway (1996) est à l'image de l'hôtel où échouent Fred (Bill Pullman) et Renee (Patricia Arquette), hôtel perdu au bout d'une autoroute surgie de nulle part, investi par des morts ou des disparus qui refont surface : le film a tout d'un purgatoire. Purgatoire pour les personnages égarés qui n'arrêtent pas de passer les frontières de mondes incompatibles. Purgatoire pour les corps en souffrance, dont Lynch affiche la vulnérabilité pour mieux exploser/explorer les textures (il fait alors oeuvre de plasticien, en s'inspirant de Francis Bacon).
Purgatoire pour la raison, qui ne peut pas se rattacher à une narration
suivie, à un ordre spatio-temporel logique un ordre avant tout fantasmatique. Purgatoire pour le spectateur, embarqué dans une traversée audiovisuelle intense le confrontant à la violence physique et psychique, livré à une expérience sensorielle de chaque instant.
Purgatoire, enfin, pour le cinéaste qui atteint là une forme de pureté artistique. Bréviaire vertigineux de la perception, Lost Highway plonge dans l'intimité de l'image pour amener la sensibilité à s'ouvrir : un programme que Lynch prolonge admirablement dans Mulholland Drive, en déplaçant l'action au sein d'Hollywood même.
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