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Le pigeon

Couverture du livre « Le pigeon » de Patrick Suskind aux éditions Le Livre De Poche
Résumé:

Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d'une bonne vingtaine d'années qui n'avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n'aurait escompté... Voir plus

Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d'une bonne vingtaine d'années qui n'avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n'aurait escompté que pût encore lui arriver rien de notable, sauf de mourir un jour.
Et cela lui convenait tout à fait. Car il n'aimait pas les événements, et il avait une véritable horreur de ceux qui ébranlaient son équilibre intérieur et chamboulaient l'ordonnance de sa vie.

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Articles (1)

  • Paris, des siècles de lumières
    Paris, des siècles de lumières

    Chaque ère a marqué Paris de son sceau. De la Révolution française à la Belle Epoque, de Mai 68 au Paris d'aujourd'hui, les événements joyeux ou tragiques ont battu le pavé de cette capitale captivante pour la façonner encore. Des Catacombes aux transformations haussmaniennes, des Halles de Baltard aux architectures les plus récentes, Paris est un perpétuel mouvement, propice aux agissements les plus inattendus. Alors, curieux, offrez-vous un ticket pour une jolie ballade, rendez-vous station Gaité !

Avis (7)

  • Depuis plus de 30 ans, la vie de Jonathan Noël est immuable, sans aspérité, sans surprise, sans excès et sans imprévus, sans rien du tout en fait. Il occupe un poste de vigile dans une banque, occupe une chambre de bonne à Paris, vit chichement et ne s’octroie que de petits plaisirs et encore,...
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    Depuis plus de 30 ans, la vie de Jonathan Noël est immuable, sans aspérité, sans surprise, sans excès et sans imprévus, sans rien du tout en fait. Il occupe un poste de vigile dans une banque, occupe une chambre de bonne à Paris, vit chichement et ne s’octroie que de petits plaisirs et encore, très occasionnellement. Mais ce matin là, l’imprévu va s’inviter sur le pas de sa porte, sous la forme d’un pigeon qui est entré par un vasistas resté ouvert. Ce pigeon, à ses yeux, symbolise le désordre, l’imprévu, et donc le danger. A partir de là, de cette simple rencontre, tout vacille dans le quotidien ultra rangé de Jonathan, au point de presque mettre sa vie en danger. Patrick Süskind est surtout connu comme étant l’auteur du formidable (mais très dérangeant) « Le Parfum ». Il signe ici un roman très court, qui ne se déroule que sur quelques heures mais presque aussi édifiant. On a d’abord du mal à comprendre le mode de vie de Jonathan, et donc aussi du mal à appréhender en quoi un simple pigeon peut perturber ce quinquagénaire. Mais l’explication est peut-être à chercher dans les premières pages celles qui évoquent la jeunesse de Jonathan : ses parents qui sont raflés en 1942 et qui le laissent seul, aux mains d’un oncle qui va régenter la vie de ce jeune homme au-delà de l’acceptable. Avant cet évènement funeste Jonathan n’était surement qu’un enfant comme les autres mais l’imprévu (= la rafle) va faire basculer sa vie. Une fois sa vie remise sur des rails bien droits, il fuira l’imprévu jusqu’à l’arrivée du volatile, qui probablement réveille tous les souvenirs et les peurs enfouies. En tous cas c’est comme cela que je comprends ce roman, mais c’est une interprétation toute personnelle. Süskind nous emmène dans les pas de Jonathan, nous fait toucher du doigt son désespoir et même si on a du mal à le comprendre, on est en empathie avec ce drôle de type qui subit sa vie plus qu’il ne la vit. Il passe à côté de l’existence tout en étant parfaitement serein, et même heureux. Le bonheur du vide, la sérénité de la répétition, de la mesure, de la prudence, Jonathan personnifie à l’extrême cette tendance qui existe en chacun de nous, dans des doses variables. La fin est conforme à ce qu’elle doit être, ironique et sans jugement moral, juste dans l’ordre des choses. « Le Pigeon » est un petit roman étonnant, qui se picore en quelques heures et qui confirme que décidément, Patrick Süskind aime les destins brisés et les personnages excessifs mais qui restent toujours, malgré tout, parfaitement crédibles.

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  • Nous connaissons tous Le Parfum et il est dommage que celui-ci fasse peut-être un peu d'ombre au reste de l'oeuvre de Suskind. J'ai adoré ce livre parce qu'il emmène le lecteur aux frontières de l'absurde. Il y a dans ce livre de l'angoisse métaphysique et beaucoup d'humanité.La littérature...
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    Nous connaissons tous Le Parfum et il est dommage que celui-ci fasse peut-être un peu d'ombre au reste de l'oeuvre de Suskind. J'ai adoré ce livre parce qu'il emmène le lecteur aux frontières de l'absurde. Il y a dans ce livre de l'angoisse métaphysique et beaucoup d'humanité.La littérature encore une fois pour nous éveiller à ce que nous sommes, aujourd'hui c'est une priorité !

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  • Un texte moins connu que "le parfum" mais tout aussi troublant, mêlant humour, tendresse et férocité. Le personnage central nous surprend mais il nous ressemble souvent, dans notre crainte de quitter la zone de confort rassurante dans laquelle nous évoluons, mais également dans le labyrinthe des...
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    Un texte moins connu que "le parfum" mais tout aussi troublant, mêlant humour, tendresse et férocité. Le personnage central nous surprend mais il nous ressemble souvent, dans notre crainte de quitter la zone de confort rassurante dans laquelle nous évoluons, mais également dans le labyrinthe des sentiments contradictoires qui fait notre quotidien, avec plus ou moins de bonheur. A lire pour la justesse du ton et des mots, pour des descriptions très fines des relations humaines et de leur complexité.

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    • Gaelle Bourgine le 12/01/2015 à 13h52

      Bonjour Michèle,

      Je suis super contente que tu post cette critique. Le Pigeon est un livre que j'ai adoré, évidemment nous connaissons tous Le Parfum et il est dommage que celui-ci fasse peut-être un peu d'ombre au reste de l'oeuvre de Suskind. J'ai adoré ce livre parce qu'il emmène le lecteur aux frontières de l'absurde. Il y a dans ce livre de l'angoisse métaphysique et comme tu le dis beaucoup d'humanité.La littérature encore une fois pour nous éveiller à ce que nous sommes, aujourd'hui c'est une priorité ! à très bientôt

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  • Jonathan Noël est très touchant. Grâce au talent de l'auteur on partage ses phobies aussi absurdes soient-elles en apparence et on plonge au plus profond de ses traumatismes d' enfance .C'est une remarquable étude sur le quotidien , la névrose, la peur de l'autre et le sens de la vie .
    J'ai...
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    Jonathan Noël est très touchant. Grâce au talent de l'auteur on partage ses phobies aussi absurdes soient-elles en apparence et on plonge au plus profond de ses traumatismes d' enfance .C'est une remarquable étude sur le quotidien , la névrose, la peur de l'autre et le sens de la vie .
    J'ai entendu parler de ce roman lors de l'émission spéciale de la grande librairie et curieuse comme je le suis ,j'ai lu ce livre très court avec infiniment de plaisir et je vous invite à en faire autant .Vous ne serez pas déçu .

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  • L’imprévu n’a pas de place dans la vie de Jonathan Noël. Les ennuis, il connait, il a déjà donné : des parents déportés, une épouse qui l’a quitté, alors, maintenant à la veille de la retraite il n’aspire qu’à une chose : la tranquillité.
    Cette tranquillité sera mise à mal par l’intrusion d’un...
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    L’imprévu n’a pas de place dans la vie de Jonathan Noël. Les ennuis, il connait, il a déjà donné : des parents déportés, une épouse qui l’a quitté, alors, maintenant à la veille de la retraite il n’aspire qu’à une chose : la tranquillité.
    Cette tranquillité sera mise à mal par l’intrusion d’un pigeon sur le palier de notre ami.
    Pris de panique, il s’enfuie.
    J’ai lu avec un grand plaisir ce court roman de Patrick Suskind, avant tout pour la qualité de l’écriture. L’auteur réussi à travers un fait anodin à faire monter l’angoisse de son personnage.
    De plus, j’ai ri lors de cette lecture car je me suis souvenue qu’il y a quelques années, je m’étais enfui en courant du studio que j’occupais en vacance sur la Côte d’Azur en découvrant qu’un lézard avait osé s’y inviter !
    Je n’y suis revenu que quelques heures plus tard, tremblante, à la recherche de l’intrus qui Dieu merci avait eu le temps de prendre la fuite.
    Bref, les phobies peuvent être perturbantes et fortement déstabilisantes parfois ce que parvient parfaitement à démontrer Patrick Suskind.

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  • Paru un an après "Le Parfum", "Le Pigeon (Die Taube)" est un court roman de Patrick Süskind qui raconte en un peu moins de cent pages la manière dont un pigeon va bouleverser la vie d'un homme. Cet homme s'appelle Jonathan Noël, un quinquagénaire dont la vie est rythmée par des habitudes...
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    Paru un an après "Le Parfum", "Le Pigeon (Die Taube)" est un court roman de Patrick Süskind qui raconte en un peu moins de cent pages la manière dont un pigeon va bouleverser la vie d'un homme. Cet homme s'appelle Jonathan Noël, un quinquagénaire dont la vie est rythmée par des habitudes strictes et un repli sur soi exacerbé. Cet homme, qui semble souffrir d'autisme, va remettre en cause toute son existence, ses convictions, sa vie parfaitement huilée à cause d'un volatile qui, en souillant son couloir, va l'obliger à sortir de sa coquille et à revoir son jugement sur la vie.



    Œuvre absurde, "Le Pigeon" nous place au centre d'une histoire déroutante, une impression renforcée par le fait que l'on est la plupart du temps dans les pensées de Jonathan Noël. Les idées qui traversent son esprit fusent en tous sens, profondément humaines comme les souvenirs de son enfance ou la colère injustifiée envers ses pairs qu'il ne connaît même pas, mais parfois violentes voire scatophiles à l'instar des passages qui évoquent le clochard qu'il observe - et envie souvent - depuis de nombreuses années. Aussi folles que puissent paraître les réactions du personnage principal, cette idée qu'un élément en apparence futile puisse provoquer une telle remise en cause n'est pas si surprenant qu'il n'y paraît si on suppose que ce changement brutal était en fait en gestation. Sauf que dans le cas du roman de Patrick Süskind, le détachement de Jonathan Noël trouble autant que celui de Meursault dans L'Etranger d'Albert Camus puisqu'il ne nous est jamais justifié.



    On nous parle brièvement du passé du personnage, mais jamais des conséquences - si ce n'est sur son mode de vie - que cela occasionne sur sa vie d'adulte. On sait qu'il a été marié, qu'il a eu un enfant et pourtant dans ce moment de lucidité, jamais il ne pense à eux, préférant se consacrer exclusivement à lui-même. En exacerbant à fond l'interprétation, on peut supposer que ce pigeon lui renvoie une image de lui-même qu'il rejette - la liberté, l'absence de contraintes familiales, de responsabilités vis-à-vis des autres - mais finira finalement par accepter. La fin du roman est d'ailleurs surprenante puisque Jonathan Noël retourne finalement à la vie bien rangée qu'il avait, préférant se résoudre à ses choix et à cette vie sans surprise, mais entièrement dédiée à sa petite personne. Si bref soit-il, "Le Pigeon" interpelle, pousse à la réflexion sans pour autant créer d'empathie avec le personnage ; un curieux cocktail au final, mais une œuvre singulière qui séduira sans mal ceux qui ont dévoré "Le Parfum".

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