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Le pays qu'habitait Albert Einstein

Couverture du livre « Le pays qu'habitait Albert Einstein » de Etienne Klein aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782330103309
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

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  • « Le pays qu’habitait Albert Einstein », c’était surtout son imagination. Apatride, pacifiste, humaniste, Albert Einstein était un rêveur peu attaché à identité nationale et éloigné de toute considération politique. Dans cet essai, le physicien et philosophe Etienne Klein part à vélo sur les...
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    « Le pays qu’habitait Albert Einstein », c’était surtout son imagination. Apatride, pacifiste, humaniste, Albert Einstein était un rêveur peu attaché à identité nationale et éloigné de toute considération politique. Dans cet essai, le physicien et philosophe Etienne Klein part à vélo sur les traces de la vie de ce génie du début du XXe siècle, de son adolescence en Suisse à son exil aux Etats-Unis, peu après l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Il ne s’agit donc pas d’une biographie exhaustive mais plutôt de l’itinéraire d’un scientifique atypique qui, à travers des raisonnements simples et mêmes enfantins, des expériences de pensée, est parvenu à accoucher d’une théorie révolutionnant la physique.

    Comme il l’explique dans les premières pages, l’auteur part pour la Suisse au printemps 2015 pour relier à vélo les villes de Aarau, Mettmenstetten, Zurich, Berne où Einstein a séjourné et s’est battu contre le conservatisme du monde académique. De son adolescence jusqu’à ses trente ans, les idées vont foisonner dans son esprit jusqu’à arriver à maturation pour écrire les fondements de sa théorie de la relativité restreinte en 1905. Dans cette première partie, j’ai déploré le fait que l’auteur soit trop présent dans son récit. Klein fait part de ses états d’âme sur la façon dont les autorités mettent en valeur les lieux où Einstein est passé, fait de nombreuses digressions à coup d’anecdotes, d’envolées philosophiques ou de questionnements personnels. Bref, j’ai trouvé que son égo étouffait un peu le livre dans les cinquante premières pages. Heureusement, dans la suite, l’auteur se recentre sur son sujet et j’ai été embarquée jusqu’à la fin.

    Après la Suisse, l’auteur délaisse son vélo et se rend à Prague, Bruxelles, Anvers et Le Coq-sur-mer. J’aurais apprécié quand même qu’il aborde la vie d’Einstein aux Etats-Unis, ses rapports avec sa femme et ses enfants, dont l’un était schizophrène. L’auteur s’est attaché ici à son cheminement d’idées, à son parcours scientifique jusqu’à la relativité générale. Doctorante en astrophysique, j’ai particulièrement aimé cet angle d’approche de la vie d’Albert Einstein que je connaissais en fait très peu. Physicien, l’auteur sait de quoi il parle et émaille son récit d’analogies scientifiques, de jeux de mots délicieux. À la page 44, il écrit : « N’étant pas un photon, rien ne m’obligeait à suivre une géodésique de l’espace-temps pour rejoindre Zurich et son lac ». Vous remarquerez ici qu’il est nécessaire de posséder une petite culture scientifique afin d’apprécier ces petites réflexions mais cela ne nuit en rien à la compréhension du livre et un parfait néophyte peut, je pense, le parcourir avec plaisir. En effet, toutes les parties théoriques sont exposées de manière très pédagogique, de même que les expériences de pensée qui permettaient à Einstein de réfléchir simplement à la notion de temps, son obsession perpétuelle, d’équivalence ou de vitesse de la lumière. À ce propos, Klein imagine un dialogue imaginaire savoureux entre Einstein et Galilée dans lequel le premier explique au second le principe de relativité grâce à une analogie avec des bateaux. On apprend également que la célèbre phrase « Tout est relatif » est galvaudé et même contraire à la réalité du principe de relativité.

    Un autre passage que j’ai lu avec plaisir est le récit du célèbre congrès Solvay qui s’est tenu pour la première fois en 1907 à Bruxelles et auquel a été convié Albert Einstein suite à ces publications de 1905. Sa rencontre avec les scientifiques les plus connus de l’époque comme Marie Curie ou Max Planck et leur confrontation d’idées était très intéressante et bien écrite. Ils s’exprimaient alors tous dans leur langue, l’anglais n’ayant pas encore été décrété comme langue scientifique universelle.
    Ce sont toutes ces petites anecdotes que j’ai aimés découvrir dans cet essai. L’écriture est simple, l’exposé est clair et on retrouve tout le talent de vulgarisateur d’Etienne Klein. Il explique aussi tous les événements historiques et comment Einstein avait senti l’avènement de la seconde guerre mondiale et sa brève étape en Belgique avant de s’exiler pour toujours aux Etats-Unis. Ici aussi, j’ai appris beaucoup de choses sur sa vie et ses idées très pacifistes. D’ailleurs, l’auteur réhabilite Einstein concernant son implication dans la réalisation de la bombe atomique, le scientifique a été très touché par cet épisode.

    Bref, après un début difficile, j’ai adoré cet essai sur la vie de cet étonnant personnage et je le conseille à tout le monde, scientifique ou non. A travers les questions identitaires que l’auteur pose, ce document s’inscrit parfaitement dans l’actualité et la montée des nationalismes dans l’Europe d’aujourd’hui comme l’a vécue Albert Einstein en son temps et qui l’a poussé à ne jamais revenir sur le Vieux Continent.

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