Dans le cadre de la collection « Ma nuit au musée », Leïla Slimani a accepté de passer une nuit au musée de la Pointe de la Douane à Venise, qui expose des œuvres contemporaines (Fondation Pinault).
Malgré ses expériences antérieures et les conseils d’un ami, elle n’arrive pas à se glisser...
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Dans le cadre de la collection « Ma nuit au musée », Leïla Slimani a accepté de passer une nuit au musée de la Pointe de la Douane à Venise, qui expose des œuvres contemporaines (Fondation Pinault).
Malgré ses expériences antérieures et les conseils d’un ami, elle n’arrive pas à se glisser dans la peau d’une « visiteuse hédoniste », mais « les musées continuent de m’apparaître comme des lieux écrasants, des forteresses dédiées à l’art, à la beauté, au génie, et où je me sens toute petite » dit-elle. Dans ces lieux clos où elle se sent enfermée, prise dans « un piège littéraire », lui reviennent les souvenirs de son enfance au Maroc, petite fille condamnée à la bienséance qui rêvait de liberté.
De son ressenti de prisonnière, s’éveillent ses souvenirs avec son père, l’amenant à établir un parallèle entre l’incarcération de ce dernier condamné suite à un scandale politico-financier et sa présence dans cette pseudo-geôle à Venise.
En cheminant avec des artistes peintres, musiciens, poètes et écrivains, l'autrice s’évade dans une longue méditation introspective, se rapproche de son pays natal, pensent aux conséquences des conflits entre les hommes, prend conscience de la richesse artistique. « Peut-être est-ce cela la mission de l’artiste ? Exhumer, arracher à l’oubli, établir ce dialogue diabolique entre le passé et le présent. Refuser l’ensevelissement ».
Eblouie par la vision de toutes ces œuvres d’art, émue par le récit de précieux moments de sa vie, l’écriture légère et pudique de Leïla Slimani pose le point d’orgue sur cette musique italienne qui s’achève tout en douceur. « Ecrire, c’est jouer avec le silence, c’est dire, de manière détournée, des secrets indicibles dans la vie réelle »… et c’est tout simplement très beau.
J'aime beaucoup la dernière phrase "Écrire, c'est jouer avec le silence....." et j'en prends note !