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Jusqu'où un homme ayant affronté le mal absolu peut-il aller pour ne pas s'effondrer, surmonter sa souffrance et se projeter à nouveau vers l'avenir ? Le Nageur retrace le destin exceptionnel d'Alfred Nakache. Né à Constantine, tôt devenu champion de France et d'Europe avant d'être sacré recordman du monde, ce sportif de haut niveau fut sélectionné pour représenter la France aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 puis à ceux de Londres en 1948 ; mais entre les deux il connut l'épreuve suprême d'une vie. Dénoncé par un rival comme juif et comme résistant à la Gestapo toulousaine, il fut déporté avec sa jeune femme, Paule, et leur petite Annie. D'Auschwitz à Buchenwald en passant par la marche de la mort, il survécut grâce à une volonté et une constitution athlétique hors du commun. Mais à quel prix ? Offrant une époustouflante traversée du siècle, Le Nageur est le récit d'une existence tendue vers un but : l'excellence et le dépassement de soi. Et surtout, en toutes circonstances, tenir, se tenir, résister. Une leçon de vie.
Un destin à la fois tragique et hors du commun, celui d’Alfred Nakache né à Constantine en 1915, un garçon qui craignait l’eau, surmonte sa peur et représentera finalement la France aux JO de Berlin où il sera médaillé olympique de natation. Un juif qui défend les couleurs de la France à Berlin en 1936, quel exploit !
Toute sa vie, Alfred Nakache surnommé Artem se dépassera, nager le sauvera de tout y compris du pire de l’humanité.
Longtemps protégé durant la guerre, s’entraînant clandestinement le jour, dans la résistance la nuit, il sera finalement dénoncé, arrêté et déporté à Auschwitz. Sa résistance physique lui épargnera la mort mais le retour sera terrible car sa femme Paule et sa petite fille Annie ne reviendront pas.
Il domptera son désir de vengeance en nageant et démontrera une résilience exceptionnelle.
J’ai été captivée par ce récit, à la fois une biographie documentée d’un homme exceptionnel et récit historique documenté et passionnant. L’auteur nous transmet son admiration sans borne pour ce nageur inoubliable (surnommé aussi le Nageur d’Auschwitz).
Un récit qui reste en mémoire.
Nous allons côtoyer dans ce superbe récit un sportif hors-norme, le suivre dès son enfance en Algérie jusqu’à son décès en 1983 dans le port de Cerbère en Pyrénées-orientales, alors qu’il boucle comme chaque jour son kilomètre à la nage. Tout gamin, à Constantine, Alfred Nakache avait dû lutter contre sa phobie de l’eau… avant de devenir champion de France et d’Europe et d’être sacré recordman du monde.
Il a 28 ans quand il est arrêté avec sa femme Paule et Annie, sa fille de deux ans et demi. Terrible image d’Alfred dirigé vars la file de droite à l’arrivée à Auschwitz du convoi 66 alors que sa femme et sa fille sont dirigées vers la file de gauche, la file qui mène directement aux chambres à gaz, ce qu’il apprend bien plus tard.
Il revient à la fin du printemps 1945, seul, dans l’état qu’on imagine, parvenant à reprendre malgré tout le chemin de la piscine. Il participe en 1948 aux Jeux de Londres, premiers jeux après ceux de Berlin de 1936, tout un symbole ! Alfred Nakache rêve bien sûr de vengeance contre les délateurs, des membres du club toulousain… sans avoir de preuve irréfutable. En homme digne il va privilégier le doute et s’attacher à une résilience compliquée.
C’est un récit parfaitement mené, basé sur une bibliographie impressionnante. Historien et romancier reconnu, Pierre Assouline réussit à tirer de l’oubli un homme à la vie exceptionnelle, de celle qui force le respect, la juste mémoire d’un sportif ayant connu la gloire à l’égal d’un Zidane ou d’un M’Bappé, brusquement plongé dans l’horreur du racisme, de l’antisémitisme.
A travers la vie de ce nageur, l’auteur donne la parole à toutes celles et tous ceux qui dérangeaient (ou dérangent), que ce soit par leur opinion, leur religion, et dont l’existence en tant que telle est remise en cause directement : Tenir, se tenir, résister. En toutes circonstances et plus encore par mauvais temps. Lisez ce livre qui illustre parfaitement ce que chaque homme renferme en lui de dignité face à l’indignité des lâches et des bourreaux.
Chronique complète sur Blog Clesbibliofeel...
Une biographie foisonnante de détails et de faits réels.
Si je le revois, je le tue , première phrase du livre, leitmotiv répété presque comme un mantra. Car Alfred Nakache a de quoi en vouloir à Cartonnet, son rival de compétition qui a dénoncé à la Gestapo Nakache, sa femme et sa fille.
Sélectionné pour représenter la France aux Jeux olympiques de Berlin en 1936 il fut déporté à Auschwitz où il survécut grâce à sa solide constitution contrairement à sa femme et sa fille qui ont été gazées à leur arrivée.
Lorsqu'il revient de déportation il n'est plus que l'ombre de lui même. Il nage pour surmonter sa peine réussira à se qualifier aux jeux de Londres en 1948. Un destin exceptionnel.
Un livre un peu trop factuel pour moi qui ne suis pas une lectrice de biographie...
Dans le milieu de la compétition, sportive notamment, la rivalité est un phénomène courant qui agit parfois comme un stimulant naturel que l’on peut donc qualifier de positif. Or, quand ce booster est attisé par des événements politiques comme c’est le cas dans « le nageur », peut-on encore parler de rivalité positive ?
Alfred Nakache, juif né à Constantine est arrivé en France en 1933. L’eau n’était pas son élément favori, puis il suffit qu’une circonstance de l’enfance le force à explorer ce milieu jusqu’à ce que, en 1936, il représente la France aux Jeux olympiques de Berlin. Il ne pratiquera pas le salut olympique bras tendu.
En compétitions, dans un style toujours plus élaboré, il nage face à Jacques Cartonnet, né à Boulogne-sur-Mer. Deux styles, deux hommes aux idées antagonistes qui se révéleront sous la période de l’Occupation. Pétain abolit le décret Crémieux. Cartonnet rejoint la milice. Nakache est déporté avec son épouse et leur fille à Auschwitz puis à Büchenwald.
Transportée par l’écriture de Pierre Assouline, je participais aux pires moments, m’émouvait à chaque page devant le courage et la volonté déployée par Alfred Nakache, dénoncé à la Gestapo par la presse antisémite et sans doute, selon l’auteur, par Cartonnet. Ajoutés à l’histoire personnelle de cet homme, ces « détails » de l’Histoire que je ne connaissais pas ont rendu cette lecture bouleversante.
"Si je le revois je le tue" répète Alfred Nakache comme un mantra. Qui est ce « le » qui l'obsède ? Ce « le » n'est autre que Jacques Cartonnet, un concurrent dans les bassins et un collabo de la pire espèce qui serait responsable de sa déportation, de celle de sa femme, de sa fille de deux ans et de la mort de ces dernières.
L'internement à Auschwitz est la période charnière autour de laquelle se structure le récit de Pierre Assouline, excellent biographe de Gaston Gallimard, d'Albert Londres ou encore de Rudyard Kipling.
Pour Alfred Nakache, il y a l'avant et l'après l'horreur absolue.
Né en 1915 à Constantine au sein d'une communauté juive soudée menacée par un antisémitisme récurrent, « Alfred est de ces enfants qui ont peur de l'eau ». Il faudra attendre l'adolescence pour qu'il triomphe de sa frayeur et nage comme un poisson dans l'eau.
Il est tellement doué qu'il est envoyé à Paris, puis à Toulouse où il accumule titres et records ainsi qu'une grande popularité non seulement en raison de ses prouesses sportives mais aussi pour sa jovialité, sa simplicité et sa bonne humeur.
Cette première partie qui dissèque les techniques de nage m'a plutôt ennuyée.
À propos de la deuxième qui évoque la captivité de plus d'un an d'Alfred Nakache, une question se pose : les mots sont-ils assez forts pour exprimer ce qu'ont enduré les déportés auxquels on a dénié toute humanité ?
Contrairement à sa femme et à sa fille qui furent gazées à leur arrivée, Alfred a survécu grâce à des conditions de détention plus favorables liées à son statut d'infirmier et à sa solide constitution de sportif de haut niveau.
Il « quitte enfin le camp, persuadé que jamais le camp ne le quittera ». De retour en France, délesté de dizaines de kilos et « auréolé » du qualificatif ignoble de « nageur d'Auschwitz », il peine à faire surface, brisé par les mois passés dans l'enfer nazi. Pis, il est inculpé pour complicité d'homicide volontaire, accusé d'avoir frappé ses codétenus, et le titre de « déporté-résistant » lui est refusé alors qu'il s'est engagé pendant l'occupation dans un réseau de contre-propagande.
Et le fantôme de Jacques Cardonnet évaporé à la Libération ne cesse de le hanter.
Renouer avec sa passion lui permettra-t-il d'estomper ses peines :
« Nager pour ne pas couler » comme l'écrit joliment Pierre Assouline qui, en brossant le portrait d'un homme pris au piège de la folie des hommes, incarne le destin tragique de millions de Juifs.
EXTRAIT
- En tout rescapé des camps, il restera toujours un personnage tragique.
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-le-nageur-pierre-assouline-gallimard/
Une bio tout en détail sur l'acharnement de nakache. Un homme qui a souffert de cette période antisémite qui vous glace encore. Quelle histoire nous est contée sur un fond connu mais pas toujours vu sous l'angle du sport et des jeux olympiques. J'ai vraiment tout aimé, et j'ai découvert une autre bataille.
La rivalité sportive mène parfois au pire, surtout en période de guerre et d’Occupation ! Le nageur juif Alfred Nakache, arrivé en France de Constantine en 1933 pour s’imposer multiple champion, en fait la terrible expérience lorsque, engagé dans la Résistance et dénoncé par Jacques Cartonnet – un autre membre de l’équipe française de natation, lui aussi recordman confirmé mais enrôlé dans la Milice et ardent propagandiste antisémite –, il est déporté à Auschwitz avec sa femme et sa fille âgée de deux ans, aussitôt gazées. Il survit, réussit à se remettre à niveau malgré les séquelles, et, même si un autre homme depuis sa participation aux Jeux Olympiques de Berlin, revient tel un phénix défendre les couleurs françaises à ceux de Londres. Quant à lui condamné à mort par contumace pour collaboration, Cartonnet est arrêté à deux reprises en Italie, mais chaque fois évadé, n’est plus jamais retrouvé.
Ecrivain confirmé en même temps que biographe émérite, Pierre Assouline excelle à faire palpiter la vie sur l’ossature d’une parfaite rigueur biographique. Aussi, quelle figure de roman que cet Alfred Nakache ! Phobique de l’eau, on lui apprend à nager parce que prescrit dans le Talmud. L’enfant vainc sa peur lorsque, pour s’épargner une raclée de son grand-père, il réussit à plonger pour récupérer ses chaussures jetées à l’eau par des galopins. A défaut de style à ses débuts – lors de sa première compétition, il finit même dans le couloir de nage du voisin –, sa force et son entraînement acharné dans les bassins lui valent bientôt le surnom d’Artem : le poisson en hébreu.
Il est acclamé champion à une époque où la persécution contre les Juifs ne cesse de croître, et, le premier camp de concentration déjà ouvert depuis trois ans à Dachau, il porte haut les couleurs de la France aux Jeux Olympiques de Berlin. Interdit de souiller l’eau des piscines françaises par sa « youtrerie », « ce vil personnage » qui, selon une certaine presse, « relève pour le moins du camp de concentration », continue jusqu’en 1942 à battre les records et à maintenir sa popularité auprès de la majorité du public. Finalement « déporté politique » pour « propagande antiallemande », il doit sa survie à son exceptionnelle condition physique, à son mental de résistant – il devient le « nageur d’Auschwitz » parce qu’un jour contraint par ses gardiens de plonger dans le bassin de rétention du camp, il les défie ensuite en continuant à venir y nager à leur insu –, et aussi à son affectation à l’infirmerie plutôt qu’aux kommandos de travail. Comble du comble, cela lui vaudra après-guerre des soupçons de servilité envers les Allemands. Il se sera même jamais reconnu déporté-résistant comme ses camarades de combat.
Avec un sens du détail qui nous en apprend encore à chaque page sur ces terribles années trente et quarante, en particulier sur la France antisémite, sur les enjeux politiques des Jeux Olympiques de Berlin et sur l’inconcevable réalité des camps de concentration, Pierre Assouline rend un hommage aussi saisissant que bouleversant à cet homme hors du commun si injustement oublié, un homme-poisson qui vaut l’occasion à l’écrivain de passages magnifiques sur l’art de nager et de vivre.
Histoire vraie et sans fioriture d'Alfred Nakache, nageur français originaire de Constantine, multi champion de France, participant aux JO de 36, multi recordman de nage.
La magnifique plume de Pierre Assouline se prête mieux que toute autre à conter une histoire aussi incroyable et terrible. Loin de la légende romantique qu'en ont fait certains (cf. Le nageur d'Auschwitz), Assouline nous raconte l'histoire brute et sans concession de cet homme déporté dans les camps sur dénonciation d'un jaloux. Il en est revenu, mais pas sa femme et leur fille de 2 ans, exterminées dès leur arrivée dans le sinistre camp. Mais ça, il ne le saura que bien plus tard.
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