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Le Mortainais:La Croisee Des Chemins

Couverture du livre « Le Mortainais:La Croisee Des Chemins » de Jean-Louis Cuche aux éditions De La Selune
  • Nombre de pages : (-)
  • Collection : (-)
  • Genre : (-)
  • Thème : Non attribué
  • Prix littéraire(s) : (-)
Résumé:

Le Mortainais : la croisée des chemins.Le Mortainais, c'est, en pratique, 9 cantons, 7 communautés de communes, 77 communes, sans oublier des dizaines et dizaines de syndicats de tout poil . C'est 953 élus locaux qui administrent 44025 habitants. Cette population est-elle mieux administrée que... Voir plus

Le Mortainais : la croisée des chemins.Le Mortainais, c'est, en pratique, 9 cantons, 7 communautés de communes, 77 communes, sans oublier des dizaines et dizaines de syndicats de tout poil . C'est 953 élus locaux qui administrent 44025 habitants. Cette population est-elle mieux administrée que les 40500 habitants de la ville de Cherbourg-Octeville qui le sont par un maire et un conseil municipal de 35 membres ? La réponse est évidemment négative. Que cette réalité institutionnelle soit un des effets de l'histoire, on en conviendra. Cette extrême balkanisation rurale présente divers effets négatifs. Le premier est le coût de fonctionnement, celui, par exemple, des 77 mairies qu'il faut chauffer, éclairer, les différents outils qu'il faut entretenir, les secrétaires qu'il faut payer cela pour un service rendu de parfois une ou deux demi-journées par semaine. Plus dramatique dans ses effets est l'absence de fait de démocratie dans le monde rural : toute tentative pour structurer un projet pouvant avoir un effet bénéfique pour la collectivité territoriale, peut se heurter à « la dictature du Non », imposée par les plus petites communes. On a une première vision du monde rural du Mortainais quand on examine la ventilation des investissements, la période de 1998 à 2002 servant d'exemple. Sur cette période de 5 années, 36,5% des sommes investies le furent pour des bâtiments communaux et 31,8% pour la voirie communale. Ecoles et sports recevaient 10,9% du total, travail et économie 9,7% et loisirs, culture, tourisme 4,8%. Ces chiffres montrent assez brutalement combien des démarches d'investissement étaient tournées vers la satisfaction de souhaits immédiats et combien peu fut apporté à la préparation du futur (écoles ou économie). Ces choix ne sont sans doute pas étrangers à la très forte modification de la démographie dans le Mortainais : en bref, les jeunes partent et on ferme école, puis collèges et les vieux viennent y passer leur retraite et on inaugure des maisons de retraite. Connexe aussi, l'impôt sur le revenu des foyers imposables du Mortainais était (période 1998-2002) de 52% inférieur à l'impôt moyen payé en Basse Normandie. Croisée des chemins ? Deux choses l'une. Le monde rural se restructure et, en pratique fait disparaître l'étage « commune » du mille-feuille pour se réorganise sur la base de communes cantons (loi de 1971), elles-mêmes pouvant s'associer (loi de 1992) pour créer un véritable « pouvoir rural », expression et perspective qui ne plairont pas nécessairement à un pouvoir jacobin de Paris. Etape indispensable pour élaborer, structurer, budgétiser et appliquer des choix bénéfiques au Mortainais en l'occurrence. Option plus probable : le monde rural va rester dans sa léthargie historique et va continuer à mourir, entre autres, par réductions des dotations de l'Etat.

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