On s'amuse toujours autant à découvrir les réinterprétations des dieux grecs et de leurs univers respectifs
« On s'est tous retrouvés à la gare de la Part-Dieu vers sept-huit heures. Maman avait son rendez-vous en début d'après-midi et elle n'avait qu'une peur, le rater. Le GPS annonçait cinq heures de route. On est partis avec la Peugeot à sept places. Papa et Maman devant, et nous, les quatre enfants, derrière, comme à la belle époque. Il ne manquait que les scoubidous et les cartes Panini.
Papa a toujours eu une conduite assez brusque mais alors là, on aurait dit qu'il le faisait exprès. De la banquette arrière, je voyais Maman, à l'avant. Elle ne disait rien mais, à chaque fois que Papa freinait, ou accélérait, son visage se crispait. J'en avais mal pour elle.
À un moment, il y a eu une énorme secousse, c'est sorti tout seul, je n'ai pas pu me retenir, mais c'est pas vrai ! Il va tous nous tuer ce con ! » Édith se sait gravement malade. Elle a convaincu son mari et leurs quatre enfants de l'accompagner à Bâle, en Suisse, où la mort volontaire assistée est autorisée. Elle a choisi le jour et l'heure. Le temps d'un dernier week-end, chacun va tenir son rôle, et tous vont faire l'expérience de ce lien inextricable qui soude les membres d'une famille.
Dans un road trip tendre et déchirant, Carole Fives dresse avec délicatesse le tableau d'un clan confronté à l'indicible et donne la parole à ceux qui restent.
« De l'humour, de l'émotion et une profondeur qui n'empêche pas la légèrté : avec de tels atouts Le jour et l'heure sonne vraiment juste. » Paris Match
Un dernier voyage pour Edith qui, accompagnée de son mari et de ses quatre enfants part en suisse pour déclencher sa mort assistée. Réminiscence des voyages effectués ensemble autrefois au quatre coins du globe, ce voyage n’a pas la même légèreté, mais, la famille est unie et complète pour entourer d’amour l’être cher qu’on va devoir quitter. Chacun des voyageurs s’exprime tour à tour pour décrire sa situation professionnelle, familiale et son appréciation de l’évènement qui les réuni. L’ensemble des récits successifs s’agrège pour constituer un tout narratif très direct et factuel, l’émotion est palpable mais doit rester en retrait pour ne pas altérer la décision d’Edith. Un sujet lourd à évoquer, mais, l’amour, la tendresse et l’humanité déployés dans ses pages constituent une ode à la vie.
La route du grand départ
Retrouvez ma chronique complète et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant :
https://www.aikadeliredelire.com/2023/09/netgalley-lu-approuve-le-jour-et-lheure.html?m=1
Pour ma part,
Éclatant. Quelle fluidité, lu en deux temps trois mouvements; je n'en attendais pas moins de la part de l'auteure dont j'ai déjà lu le très beau Quelque chose à te dire.
J'ai adoré faire la connaissance d'Édith, une femme attachante et organisée dans tous les sens du terme, à travers le regard de son mari Simon et de ses enfants Audrey, Anna, Théo et Jaja.
J'ai autant apprécié faire la connaissance de ces derniers en pénétrant leurs réflexions existentielles, leurs réserves et bien sûr leurs soucis quotidiens respectifs dont je vous laisse le soin de découvrir en lisant le roman.
Elles et ils soutiennent le choix maternel de vouloir partir dignement en pleine possession de ses moyens mais bien que cette virée familiale au grand complet soit la dernière , demeure l'éternelle question : et après ça ? Est-ce que la vie continue comme si de rien n'était ?
"Ils ont beau dire ce qu’ils veulent, faut pas se voiler la face, pour moi, c’est un suicide assisté. C’est comme si ta mère se tuait sous tes yeux tout en te demandant de lui faire des bisous. Et accompagner sa mère dans un suicide, ça laisse des traces."
Pour ainsi dire, la diversité des réactions et des points de vue seront bel et bien au rendez-vous.
Sur fond de la question ultra controversée du suicide médicalement assisté, ce roman fait la part belle à la famille et surtout à la liberté ultime de choisir sa mort, le jour et l'heure.
Clin d'œil aux pensées écologiques de Jaja et aux actions d'aide aux réfugiés d'Anna : j'ai adoré leur façon de nous rappeler ces sujets-là , plutôt inattendu dans un tel contexte. Pour se dire qu'au final, tout est lié.
+ À lire, le portrait d'une famille altruiste et engagée ainsi que le témoignage original sans tabou d'une euthanasie active orchestrée dans les moindres détails, de l'autre côté des Alpes.
L’euthanasie est un thème dans l’air du temps. Plusieurs auteurs l’ont abordé ces dernières années. « Le jour et l’heure » pourrait juste être un livre de plus, déjà vu. Il est beaucoup plus que ça !
Carole Five apporte un point de vue original qui permet de traiter le sujet par un nouveau prisme. Son récit ne se concentre pas sur la personne malade mais sur son entourage. Elle s’intéresse aux gens qui seront toujours là après.
Chaque chapitre parle d’un des membres de la famille. Le lecteur assiste aux différentes réactions face à une telle situation. Par le biais de leurs souvenirs, on en apprend beaucoup sur le passé et l’avenir de cette fratrie.
Accompagner cette grande tribu dans ce voyage est une expérience déconcertante. A la fermeture du livre, vous allez forcément vous demander : « Comment je réagirais si j’étais à leur place ? ». Dans cette histoire, le drame est inévitable, irréversible et chacun l’appréhende à sa manière.
L’autrice fait preuve d’une grande délicatesse dans le portrait de ses protagonistes, sans pour autant les épargner. Leurs récits sont bruts, dénués de complaisance. Ils sont juste terriblement humains face une tragédie qu’ils ne maîtrisent pas. Cette approche réaliste des faits, ni tout noir ni tout blanc, fait la force de ce texte. Il devient un témoignage bouleversant, dans lequel chacun pourra se reconnaître.
J’ai eu la chance de côtoyer Carole Fives lors d’un jury du Prix Orange du Livre et je vous confirme qu’elle est une personne adorable et bienveillante. Cette manière d’être se ressent d’ailleurs dans ses écrits. Ce court roman est une nouvelle pierre à son œuvre. Elle continue de scruter l’être humain dans sa nature profonde pour essayer de mettre en lumière toutes ses fragilités. Et moi, je continue d’être un fervent lecteur de son talent !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/09/18/877-carole-fives-le-jour-et-lheure/
C’est une famille excitée et tonitruante qui prend place dans la voiture familiale. Pourtant le but du voyage n’a rien de réjouissant. Le père est au volant, et les quatre enfants accompagnent leur mère en Suisse, comme elle l’a décidé depuis qu’elle se sait atteinte d’une maladie incurable et qu’elle refuse de laisser l’évolution naturelle se faire, pour que tous gardent le souvenir d’une personne disposant de toutes ses capacités. Il s’agit d’un choix mûrement réfléchi et approuvé par les proches, dont la plupart ont embrassé des carrières médicales.
Le lecteur suit donc le périple plutôt joyeux, en tout cas pas larmoyant du tout. Pourtant ils ont tous conscience de l’issue et du vide que laissera cette mère, grand-mère et épouse adorée.
Ce court roman sur un sujet aussi grave a le mérite de ne pas être plombant grâce à la légèreté accordée aux personnages, qui parviennent à comprendre cette décision irréversible de leur mère. Les points d’achoppement se créent sur des détails, comme le lieu de dispersion des cendres !
Fort bien écrit, avec une langue accessible et vivante, comme c’est toujours le cas avec Carole Fives, ce récit m’a vraiment séduite.
138 pages Lattès 23 Août 2023
Quelle serait notre réaction face à la découverte d’une maladie incurable et quelle décision serions-nous capable de prendre pour éviter une fin de vie dégradée ?
Dans la famille d'Edith, presque tout le monde est médecin. Elle aussi a pris la voie du médical mais a choisi une autre orientation après quelques années de pratique et, de retour sur les bancs de la fac, elle est devenue avocate.
Condamné par une maladie dégénérative, elle choisit le suicide assisté et décide, avec lucidité et détermination, du jour et de l’heure de sa mort.
Accompagnée de ses 4 enfants et de son mari, elle entreprend son dernier voyage vers la Suisse, où l’attendent les bénévoles d’une association pour la Mort Volontaire Assistée.
Ce roman choral est un road trip où chacun se remémore ses choix de vie et s’interroge sur ceux de leur mère et épouse.
Autant j’ai trouvé cette famille très unie passionnante, avec son humanité, son amour pour les autres et son sens de l’entraide, autant je ne peux approuver la démarche d'Edith.
Je ne remets pas en cause sa décision que je trouve très courageuse. Ce qui me choque, c’est d’exiger la présence des siens à ses côtés, dans un ultime adieu. L’amour qu’elle leur porte aurait voulu qu’elle fasse cet acte seule. Comment ne peut-elle pas craindre, en exigeant la présence de ses enfants à son propre suicide, de les condamner à regretter cette complicité avec le risque qu’ils en gardent de la culpabilité ?
Le roman de Carole Fives est bien écrit, avec son style percutant et ses chapitres courts, mais je l’ai trouvé éprouvant et je le referme avec un certain soulagement.
A l’heure où des décisions sur la fin de vie vont être inéluctablement prises dans notre pays, il est intéressant de se poser la question du partage de nos décisions intimes et quelque soit le choix de chacun, une ouverture du débat sur ce sujet me semble essentielle.
Rentrée Littéraire 2023 Parution le 23 Août Editions JC LATTES
Si les quatre enfants adultes du couple formé par Edith et Simon se retrouvent en voiture avec leurs parents pour ce qui pourrait ressembler à un départ en vacances, c'est pour une raison beaucoup plus grave.
Edith a développé une maladie dégénérative, un sous-groupe de Parkinson. Ce qui va l'amener d'ici peu à l'état de légume avec de grandes souffrances. Sentant l'échéance proche, Edith a décidé de quitter la vie tant qu'elle est encore consciente.
Elle a convaincu, après de longues discussions, ses quatre enfants et son mari de l'accompagner en Suisse où tout va pouvoir se passer dans une forme d'apaisement et surtout de légalité.
" Ce qui était fou, c'est qu'il y avait une parole tout à fait libre par rapport à ce qui allait se passer. La mort venait s'inscrire dans nos vies, comme quelque chose de très naturel, on a même parlé de l'après, du retour. Et de l'enterrement à venir. "
Carole Fives aborde dans ce court roman le thème de la fin de vie, du suicide assisté avec beaucoup de délicatesse. Chaque court chapitre donne la parole successivement à chacun des membres de la famille.
Ce n'est jamais lourd ni pesant. Au contraire, il y a beaucoup d'amour, de tendresse, d'humour à certains moments.
J'ai été profondément touchée par ce roman qui suscite la réflexion.
Je remercie Cultura et les Editions JC LATTES pour cette belle découverte.
J'avais découvert Carole Fives avec "Quelque chose à te dire" (2022) dont j'avais aimé l'atmosphère de manipulation, la tension malsaine que l'auteure installait par petites touches.
Avec "Le jour et l'heure", elle change totalement de registre et de tonalité. Édith, son mari, Simon, et leur quatre enfants adultes partent en Suisse pour accompagner Édith dans sa mort volontaire assistée en Suisse. Ces dernières 48h ressemblent un peu aux vacances lorsqu'ils étaient plus jeunes mais cette fois, ils ne rentreront qu'à cinq.
J'ai longtemps hésité à me lancer dans ce roman par peur de trop de pathos, de pleurs; mais Carole Fives évite totalement cet écueil et nous offre une dernière réunion de famille, où règnent, par moment, les rires, des instants de bonheur qui sont savourés car ce sont les derniers.
Chaque protagoniste, sauf Édith, prend alternativement la parole, en des chapitres très courts de 2-3 pages. C'est l'occasion pour chacun de se remémorer le passé heureux et aussi de faire un point sur sa vie. Le portrait d’Édith en femme forte, libre, pleine d'amour pour sa famille est magnifique. Celui de Simon l'est tout autant dans son soutien à sa femme dans sa décision et dans son accompagnement jusqu'au bout en un ultime geste de communion avec elle.
Le roman défend la liberté de choisir l'heure de sa mort dans un dernier acte de courage et d'amour, pour éviter à ses proches le spectacle d'une terrible agonie; l'acharnement thérapeutique est rejeté et l'auteure déplore que les médecins ne sachent pas parler de la mort proche aux patients qui réclament pourtant la vérité.
L'écriture très simple mais tout en sensibilité de Carole Fives m'a touchée et me donne à réfléchir à un sujet encore tabou, très clivant et qui fait l'objet actuellement de réflexions intenses dans l'optique de faire évoluer la loi Léonetti.
#Lejouretlheure #NetGalleyFrance
C’est Le jour et l’heure, c’est aujourd’hui que sort le dernier roman de Carole Fives, le 23/08/23
Un livre lu presque en apnée, tellement il est fort et condensé.
En quelques pages, Carole est coutumière des livres assez courts, j'ai fait connaissance avec toute une famille Audrey, Jeanne, Théo, Anna, les enfants et les parents, Simon et Edith, dans un roman choral.
Tous les personnages s'expriment sauf Edith, la mère qui est très malade car c'est elle qui occupe toutes les pensées et qui est le lien entre tous, vers quoi tend la fin de ce roman, plus vrai que nature.
Je trouve qu'il n'en faut pas plus pour créer une atmosphère. j'ai trouvé que c'était juste comme façon d'aborder la fin de vie, c'est dur comme sujet, c'est tabou mais c'est si bien écrit.
Par petites touches, j'ai retrouvé les thèmes chers à Carole, la peinture, la sculpture (visite d’un musée d’art moderne à Bâle) et aussi ce livre aborde le monde médical et l'urgence écologique.
Un livre qui interroge notre rapport à la mort, à la vie, le choix de mourir, le droit à mourir : un sujet d’actualité mais qui interpellera toujours ! et cela parle aussi les liens familiaux car les enfants sont grands, sont eux-mêmes parents, la force de Carole est de réussir à créer une atmosphère en quelques lignes, on en sait plus sur chacun.
Oui c’est une histoire triste avec une certaine gravité qui plane sur les personnages mais c'est aussi la vie ce moment de partage intense !
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