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Né à la fin du règne de Louis XV, le général Drouot meurt un an à peine avant le début de la Seconde République. Quelle extraordinaire destinée pour ce fils de boulanger devenu aide de camp de Napoléon, gouverneur de l'île d'Elbe, aide-major général de l'armée à Waterloo ! Qu'on ne s'y trompe pas, Drouot serait resté inconnu des historiens si, après une quinzaine d'années au service de son arme, l'artillerie, il n'avait été remarqué par un autre artilleur, celui qui allait le surnommer « le Sage de la Grande Armée ». C'est à Wagram, répondant aux ordres de Napoléon, qu'il se fait reconnaître par tous, amis ou ennemis, comme étant dans la lignée des grands officiers d'artillerie. Sur un front de mille cinq cents mètres, il entraîne une batterie de cent deux pièces à la manière d'une charge de cavalerie, foudroie les rangs autrichiens et ouvre une brèche aux cuirassiers de Nansouty, assurant ainsi le succès final. Sans le citer dans le Bulletin de la victoire, l'Empereur ne l'oubliera pas dans les jours qui vont suivre. À la valeur militaire, il faut ajouter les qualités d'intégrité et de fidélité dont Drouot ne s'est jamais départi. Refusant de se laisser corrompre quand il était inspecteur des manufactures d'armes, droit et ferme lors de son procès à la Seconde Restauration, il refuse tous les honneurs que lui offre ce nouveau régime.
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