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Le droit chemin

Couverture du livre « Le droit chemin » de David Homel aux éditions Actes Sud
  • Date de parution :
  • Editeur : Actes Sud
  • EAN : 9782742795642
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Epoux incompris, père dépassé, et fils préoccupé d'un père octogénaire rebelle originaire d'une famille juive de Chicago, Ben Allan, professeur de littérature à l'université de Montréal épris de poésie, rencontre le démon de midi en la personne d'une jeune artiste déjantée qui lui ouvre les... Voir plus

Epoux incompris, père dépassé, et fils préoccupé d'un père octogénaire rebelle originaire d'une famille juive de Chicago, Ben Allan, professeur de littérature à l'université de Montréal épris de poésie, rencontre le démon de midi en la personne d'une jeune artiste déjantée qui lui ouvre les portes de son bizarre royaume hanté de psychopathes divers. Entre épopée burlesque et roman initiatique, David Homel brosse le portrait grinçant d'une société contemporaine en crise, ayant fait le choix de l'amnésie comme de l'illusion. Professeur à l'université de Montréal et spécialiste de la littérature française de la seconde moitié du XIXe siècle, Ben Allan, la cinquantaine, est un universitaire frustré qui, faute d'attirer les foules estudiantines dans son domaine de prédilection, se voit contraint, d'année en année, de prodiguer à ses réticents disciples le sempiternel cours sur les grands classiques de la littérature. Fervent admirateur de Baudelaire, il a le Vin de l'Assassin facile. , Ben regrette ce qu'il nomme la «grande époque», quand poésie rimait avec folie. Cette nostalgie a conduit Ben à se plonger avec passion dans l'étude d'une pathologie étonnante, qui, sous le nom de «dromomanie», fit une brève (mais non moins remarquée) apparition au XIXe siècle : le dromomane est par définition toujours un homme (à l'exclusion de toute femme, le genre féminin étant cantonné à l'hystérie) qui fugue inopinément, se déplace toujours en direction de l'Est pour finir par se retrouver à des milliers de kilomètres de chez lui sans savoir pourquoi ni même se rappeler le périple qui l'a conduit là. De tels symptômes ont de quoi inspirer Ben Allan, individu absent à sa propre vie, qui tente vainement d'entretenir des relations saines et normales avec son entourage immédiat, lequel se compose de sa femme, art-thérapeute de son état, de son fils Tony, adolescent déconnecté de la réalité qui souffre d'une dépendance maladive à la télévision, et de son père Morris, un Juif octogénaire à l'ironie mordante désormais pensionnaire en rébellion d'un foyer pour personnes âgées. Ayant, contre toute attente, obtenu un prix pour l'essai qu'il a fini par consacrer à la dromomanie, Ben devient à sa grande surprise l'objet de toutes les attentions de l'université, qui lui dépêche sa très déjantée chargée de communication, Carla McWatts, pour une interview portant sur «l'homme et l'oeuvre».. Encouragé par un collègue à la sexualité extra-conjugale débridée, Ben se met en tête d'avoir une aventure avec Carla, option téméraire s'il en fût, s'agissant d'une part d'un homme qui ne rêve, en réalité, que d'une liaison avec. sa propre femme et, d'autre part, d'une jeune femme crypto-schizophrène. Au rêve caressé par le quinquagénaire de torrides déchaînements d'une libido trop longtemps en sommeil, ne tarde en effet pas à se substituer une rocambolesque plongée au coeur de l'hôpital psychiatrique où Carla a choisi de se faire interner. C'est là qu'exerce le Dr Albanna, sorte de Barbe-Bleue amateur d'effrayantes poupées, mi-psychiatre, mi-psychopathe, flanqué de sbires supposés oeuvrer dans une aile secrète de l'hôpital que Ben va s'employer à explorer.Dans ce roman d'apprentissage tardif dont, loin de toute ligne droite, le fil conducteur épouse les oscillations de l'être, entre présence et absence à soi, David Homel, mettant en question le rapport de l'individu à la réalité, dresse l'inoubliable et tragi-comique portrait d'un homme triplement pétri d'angoisses : celle de ne pas être le fils que son père voudrait avoir, celle de ne pas être pour son fils le père aimant et proche qu'il voudrait tant incarner, celle, enfin, de ne plus rien partager avec sa femme. Aussi lucide que burlesque, aussi dérangeant que roboratif, Le Droit Chemin peut se lire comme un «nouvel éloge de la folie» où le thème du démon de midi se métamorphose, sous l'égide des pathologies contemporaines en vigueur au sein du foyer conjugal, de l'asile psychiatrique ou de la maison de retraite, en méditation romanesque sur les étranges avatars d'une société contemporaine désorientée.

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