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Le bal des cendres

Couverture du livre « Le bal des cendres » de Gilles Paris aux éditions Plon
  • Date de parution :
  • Editeur : Plon
  • EAN : 9782259263740
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

L'action se déroule au Strongyle, un hôtel de Stromboli où séjournent plusieurs couples et familles. Il y a aussi un enfant de 10 ans, Tom, qui ne se sépare jamais de ce mystérieux Gris qu'il est seul à voir avec son frère et sa soeur. Il y a enfin une adolescente, Giulia, grandie trop vite... Voir plus

L'action se déroule au Strongyle, un hôtel de Stromboli où séjournent plusieurs couples et familles. Il y a aussi un enfant de 10 ans, Tom, qui ne se sépare jamais de ce mystérieux Gris qu'il est seul à voir avec son frère et sa soeur. Il y a enfin une adolescente, Giulia, grandie trop vite après la mort de sa mère.
Tous vont apprendre à se connaitre, à s'apprécier, à s'aimer même pour certains, jusqu'à l'éruption du volcan qui décidera du sort de chacun dans ce roman choral. Le propriétaire de l'hôtel, Guillaume de la Salle, est français. Il s'est associé à Matheo, avec lequel il a vécu un passé sombre quand ils appartenaient à la Direction du Renseignement militaire. D'autres clients s'installent cet été-là. Anton et Sevda, un couple charismatique. Lui est chirurgien et travaille sur les zones de conflits. Elle est une ancienne infirmière qui a élevé leurs trois filles et veille jalousement sur leur couple. Il y a Lior, un océanologue de 25 ans, qui a vécu adolescent sur l'île, en sauvant sa mère d'une mort certaine. Ethel et Sebastiàn, frère et soeur, arrivent d'Uruguay après une enfance douloureuse. Elena, la comtesse italienne, privée de l'usage de ses jambes, se remémore ses souvenirs sur l'île dans l'ombre d'un mari disparu trop tôt. Abigale, une ravissante Américaine, attend son amant Eytan, marié à une autre femme. Gaetano, le guide, ami du père de Giulia, élevé pratiquement avec sa fille dont il est épris. Et Marco qui loue volontiers sa barque pour faire le tour de l'île.
Le volcan, toujours en activité, va se réveiller, tout comme la conscience éveillée des personnages et de leurs secrets. Cet été-là est celui de tous les dangers.

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Articles (1)

Avis (12)

  • Giulia n’a jamais connu sa mère, morte le jour de sa naissance. Son père (Guillaume de la Salle) est un français qui a quitté son pays pour s’installer en Italie lorsque sa fille avait deux ans. En compagnie de Pipa (qui s’est occupée d’elle, après avoir vécu une tragédie sur l’ile de Stromboli,...
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    Giulia n’a jamais connu sa mère, morte le jour de sa naissance. Son père (Guillaume de la Salle) est un français qui a quitté son pays pour s’installer en Italie lorsque sa fille avait deux ans. En compagnie de Pipa (qui s’est occupée d’elle, après avoir vécu une tragédie sur l’ile de Stromboli, durant le tsunami de 2002) et de Matheo (le meilleur ami de son père, compagnon d’armes en Afghanistan …) Guillaume et Giulia tiennent un hôtel (le Strongyle) où ils côtoient de nombreux vacanciers, habitués de l’endroit. Secrètement, Giulia a le béguin pour un photographe allemand, d’une cinquantaine d’années, fidèle résident depuis fort longtemps … Ce dernier a bien connu le mystérieux Émilio, dont l’adolescente a tant entendu parler …

    Un court – et non moins beau – roman choral (aux nombreux protagonistes) divisé en trois parties. Il y a Lior (océanographe, détenteur d’un secret de famille), Sveda (une infirmière turque) et le bel Anton (son coureur de jupons de mari et accessoirement chirurgien …) Il y a Ethel et son frère Sebastian (brisés par leur mère toxique …) Il y a Elena di Marzo (une comtesse en fauteuil roulant) et le petit Tom qui ne supporte plus beaucoup sa fratrie … Il y a enfin Abigale (l’américaine qui ne déplairait pas à Guillaume de la Salle …) sans oublier Gaetano (l’étudiant en architecture, venu de Milan …)

    Étrangement, le style de ce récit (lourd de non-dits) m’a fait penser aux livres de la (très) chère Françoise Sagan : allez savoir pourquoi ?! … Je ne suis jamais déçue par les récits de Gilles Paris, même quand il ne s’agit pas forcément d’un gros coup de coeur. Celui-ci ne fait donc pas exception à la règle et j’ai passé un très bon moment à découvrir les confidences plutôt intimes des uns et des autres …

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  • Cet été-là, ils sont une quinzaine à avoir posé leurs valises – et emmené leurs problèmes personnels – à l’hôtel Strongyle de Stromboli, l’île Eolienne située au nord de la Sicile et bien connue pour son volcan en éruption quasi continue. Ils sont venus y chercher le calme de ses petites plages...
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    Cet été-là, ils sont une quinzaine à avoir posé leurs valises – et emmené leurs problèmes personnels – à l’hôtel Strongyle de Stromboli, l’île Eolienne située au nord de la Sicile et bien connue pour son volcan en éruption quasi continue. Ils sont venus y chercher le calme de ses petites plages tranquilles, à l’écart des grandes stations balnéaires, avec, en point d’orgue à leur séjour, la randonnée jusqu’au sommet du volcan. Très encadrée, cette excursion un temps interdite pour des raisons de sécurité s’effectue avec un guide, souvent de nuit pour voir les éruptions. Malgré les précautions, le risque zéro n’existe pas, les plus fortes explosions restant imprévisibles. Alors, pour les touristes comme pour les habitants de l’île, entre le feu du volcan et celui qui couve dans les coeurs, cet été-là marquera un avant et un après…

    D’emblée l’on pense au Paris-Briançon de Philippe Besson. Ici, pas de train emportant divers destins vers une tragédie collective, mais un hôtel rassemblant des vacanciers, débarqués d’horizons différents pour un séjour qu’ils ignorent assez dangereux pour faire exploser leurs vies déjà passablement ébranlées. Entre plusieurs couples en crise, une fratrie unie par une enfance douloureuse, quelques esprits poursuivis par un passé sombre et d’autres ne se remettant pas de leurs deuils, des plus jeunes qui n’ont pas dix ans aux plus âgés qui ont déjà tout perdu et des touristes de passage à la petite communauté de locaux gravitant autour de l’hôtel et des activités touristiques, c’est toute une humanité cabossée par des histoires personnelles dont personne n’aurait idée si elles ne nous étaient dévoilées au rythme d’une narration chorale, qui se dessine peu à peu sur le fond spectaculaire de cendres noires et de mer céruléenne de cette île aux humeurs imprévisibles.

    Lorsque le Stromboli éructe plus fort que d’habitude, lâchant ses bombes volcaniques sur les lilliputiens humains accrochés à ses pentes abruptes, volent en même temps en éclats les carapaces de chacun des protagonistes, mettant au jour les braises et les cendres de ces vies à différents stades de combustion. L’attention d’abord éparpillée, puis teintée d’une pointe de scepticisme, face à l’accumulation de tant de destins si improbablement singuliers, surpris par ailleurs par l’incongruité de fautes étonnamment échappées à la correction, l’on se laisse finalement emporter par cette histoire métaphorique qui se plaît à explorer la face cachée des êtres en autant de mises en abyme, béances pourtant insignifiantes face aux terribles et grandioses puissances de la nature. Alors, peut-être, rappelés à la conscience de la fragilité et de l’éphémérité de la vie, certains personnages sauront-ils balayer les scories de leur existence pour tenter d’en reprendre le contrôle...

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  • Je découvre Gilles Paris à travers « Le bal des cendres » et c’est une révélation ; je vais m’empresser de lire « Autobiographie d’une courgette »…
    Chaque chapitre de ce roman est une partie de l’histoire, racontée par un des personnages.
    C’est l’été sur l’une des îles éoliennes, Stromboli...
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    Je découvre Gilles Paris à travers « Le bal des cendres » et c’est une révélation ; je vais m’empresser de lire « Autobiographie d’une courgette »…
    Chaque chapitre de ce roman est une partie de l’histoire, racontée par un des personnages.
    C’est l’été sur l’une des îles éoliennes, Stromboli (protagoniste principal de ce récit), à l’hôtel Strongyle, vont se croiser Guillaume, Giulia, Mathéo, Tom, Sevda, Ethel,Abigale et bien d’autres.
    Je vous laisse découvrir ce qui arrive à chacun d’entre eux…

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  • Guillaume de la Salle est le directeur d’un hôtel au pied du volcan Stromboli, sur l’île éolienne homonyme à quelques encablures de la Sicile.
    Dans cet hôtel évoluent Mathéo, son ami de toujours, ancien militaire comme lui, confident, chaperon, protecteur ;
    Giulia, sa femme disparue à la...
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    Guillaume de la Salle est le directeur d’un hôtel au pied du volcan Stromboli, sur l’île éolienne homonyme à quelques encablures de la Sicile.
    Dans cet hôtel évoluent Mathéo, son ami de toujours, ancien militaire comme lui, confident, chaperon, protecteur ;
    Giulia, sa femme disparue à la naissance de Giulia sa fille désormais adolescente un peu rebelle qui voudrait en savoir plus sur cette mère qu’elle n’a pas connue ;
    Thomas, qui pleure Emilio son amour disparu en mer, et Lior, sa nouvelle conquête ;
    Anton le séducteur médecin turc et Sevda, l’épouse trompée mais toujours amoureuse et résignée ;
    L’américaine Abigale et son amant Eytan, qui chaque jour fidèlement téléphone à l’épouse restée au foyer ;
    Sebastian et Ethel, un frère et une sœur qui se sont perdus de vue pendant des années et se sont enfin retrouvés ;
    Cécile, la mère de Tom, Louise et Corentin, et Gris le grand frère disparu que ne voient que ceux qui savent ;
    Elena, la comtesse italienne et sa discrète infirmière dame de compagnie, qui l’accompagne partout depuis l’accident qui l’a contrainte à vivre dans un fauteuil roulant et le décès de son époux ;
    et tant d’autres qui se retrouvent à l’hôtel Strongyle pour quelques jours de vacances, d’amour, de rencontres, de bonheur, de repos.

    Ces hommes et ces femmes nous racontent tour à tour une partie de leur histoire. En chapitres courts et rythmés, parfois déroutants, surtout au début quand la multiplicité des personnages m’a parfois légèrement perdue. Mais je me suis très vite familiarisée avec chacune de ces tranches de vies venues s’échouer dans le lobby de l’hôtel, sur la plage, dans les ruelles du village, sur les pentes abruptes et parfois dangereuses du volcan.

    Au fil des pages, rencontres, situations, se dessinent un passé, des secrets, des espoirs et des attentes, des déceptions plus ou moins acceptées, des interactions entre ces protagonistes que pourtant rien ne semblait rapprocher au départ.

    Un roman polyphonique où les relations se nouent, les masques tombent, les secrets se dévoilent, sur cette île au paysage à la fois idyllique et sec.

    chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/08/11/le-bal-des-cendres-gilles-paris/

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  • Ma chronique : Une île italienne. Une terre du diable, anthracite, fascinante de beauté face au Stomboli, toujours éveillé.
    Un hôtel élégant. Des familles, des couples en vacances. Des patrons au passé trouble. Un adolescente qui déborde d'émotions. Une vingtaine de personnes qui ne se...
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    Ma chronique : Une île italienne. Une terre du diable, anthracite, fascinante de beauté face au Stomboli, toujours éveillé.
    Un hôtel élégant. Des familles, des couples en vacances. Des patrons au passé trouble. Un adolescente qui déborde d'émotions. Une vingtaine de personnes qui ne se connaissent pas encore vont se découvrir et nous révéler leurs failles. Parce qu'un jour le volcan crache sa colère lors d'une excursion, le destin de certains sera profondément égratigné.
    A partir de cette soirée fatale le roman prend de l'ampleur, les secrets refont surface. Avec finesse, l' auteur nous surprend par des rebondissements inattendus. Des drames surviennent, quelques vengeances aussi. Même les personnages rudes en proie à leurs démons, et au passé tumultueux tels que Guillaume, Matheo ou Anton parviennent à nous émouvoir grâce à la plume de Gilles Paris. Une charmante vieille comtesse et son infirmière préparent un plan de vengeance bien rodé. J' ai eu une préférence pour la fragilité de Lior, Thomas ou Sébastien. Sevda est trop forte, trop rude. Abigale est une croqueuse d' hommes qui irradie de sa belle humeur. Vous le comprenez, c' est toute une galerie de sensibilité que dessine l'auteur. Certaines de ces existences ont été assises sur des mensonges et les révélations des derniers chapitres sont déroutantes. Le talent de l'auteur fait que le lecteur n'imagine pas un tel dénouement.

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  • Gille Paris se lance ici dans une galerie de portraits aussi éclectique que lumineuse où le clair obscur des personnages n'est jamais très loin. Pour se faire, il fallait trouver un décor, un cadre et quelle bonne idée d'installer ici ses lecteurs dans une des îles éoliennes volcanique...
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    Gille Paris se lance ici dans une galerie de portraits aussi éclectique que lumineuse où le clair obscur des personnages n'est jamais très loin. Pour se faire, il fallait trouver un décor, un cadre et quelle bonne idée d'installer ici ses lecteurs dans une des îles éoliennes volcanique parfaitement rendue dans ses descriptifs et ses colères mais peu connue. Depuis Agatha Christie, on sait que les îles sont souvent le cadre de drames, de révélations sur ses visiteurs et bien sûr d'un certain exotisme...

    On n'échappera pas ici à cette règle, l'auteur installe un cadre plutôt calme et placide, déserté durant une majeur partie de l'année autour d'une communauté restreinte mais souvent marquée par un certain nombre de mystères, de violence parfois et qui aux temps estivaux se charge d'une communauté de touristes plus large, aux parcours de vie divers, troubles parfois, souvent opposés.

    Le lecteur voit ainsi entrer en scène une large galerie de personnages plus ou moins attachante mais souvent trouble, qui le temps de l'été arrivant, se retrouve au cœur d'un hôtel d'un certain cachet, souvent le lieu de rendez-vous d'une clientèle d'habituées et d'habitués. C'est ici que les talents de portraitiste, de connaisseur des turpitudes de l'auteur s'imposent. Le décor s'installe avec au cœur du mécanisme et de l'intrigue ; Guillaume, un homme au passé torturé, relativement brisé et de sa fille adolescente, Giulia, à la fois indépendante et farouche, en recherche de son origine maternelle. Tout autour de ce noyau, se débattent et évolue une grande variété de personnages ; entre couples illégitimes, êtres au confort matériel d'origine trouble, plongeur de grands fonds, guide touristique, femme aux moeurs très libres, une invalide et son infirmière, couple hétéro, homosexuel et tant d'autres. Une particularité pour chacune et chacun ;  un secret enfoui, des turpitudes, une attitude à-priori indolente et désinvolte et cela se découvre et explose au moment de l'éruption du volcan Stromboli durant une randonnée qui ne sera pas sans répercussion funeste sur ces destins. J'avoue que c'est au moment où les choses s'accélèrent, que les cartes sont totalement rebattues et que la véritable nature et histoire de chacunes et chacuns est révélée que je me suis retrouvé happé et avide de connaître l'issue de ce récit. 

    Un talent de narrateur, fin connaisseur des travers comme des failles de l'âme humaine, c'est la clé de la fébrilité avec laquelle vous dévorez ce livre. Merci de ce souffle.

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  • Stromboli

    Me voici un peu embarrassée au moment de rédiger ma chronique sur ce roman dont je ne sais pas trop quoi en penser… Après réflexion, c'est une impression assez négative qui prédomine, alors qu'à priori ce livre avait beaucoup pour me plaire : l'Italie, un pays que j'adore, le...
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    Stromboli

    Me voici un peu embarrassée au moment de rédiger ma chronique sur ce roman dont je ne sais pas trop quoi en penser… Après réflexion, c'est une impression assez négative qui prédomine, alors qu'à priori ce livre avait beaucoup pour me plaire : l'Italie, un pays que j'adore, le Stromboli l'un des volcans les plus actifs d'Europe (je suis fascinée par les volcans, je garde un souvenir précieux de l'ascension de l'Etna en 2018...), de nombreux personnages qui se rencontrent… Et puis, patatras, je ne suis pas parvenue à entrer dans l'histoire (si toutefois il y en a une…), il y a bien un fil conducteur évidemment, mais insuffisant pour rendre l'intrigue passionnante (à mes yeux). Quant aux personnages, pour la plupart stéréotypés, ils n'ont pas réussi à m'attacher.
    S'agissant d'un roman choral, l'auteur passe de l'un à l'autre, chapitre après chapitre. A un moment, je me suis sentie perdue, ne me souvenant plus de qui était qui…
    Pour le positif, je retiendrai le décor, l'ile de Stromboli et le volcan bien sûr, dangereux et fascinant.
    Voici pour ce court voyage en Italie, qui pour une fois ne restera pas inoubliable !
    Concernant le Stromboli : https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/volcan-nouvelle-explosion-majeure-stromboli-98536/

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  • Plusieurs histoires se chevauchent, plusieurs destinées contrariées, abîmées, aux plaies cautérisées. La toute première celle de Guillaume de la Salle et de sa fille, Giulia, dont la mère est morte à sa naissance, tenanciers de l’unique hôtel de l’île. Mais aussi celle de Lior, qui revient sur...
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    Plusieurs histoires se chevauchent, plusieurs destinées contrariées, abîmées, aux plaies cautérisées. La toute première celle de Guillaume de la Salle et de sa fille, Giulia, dont la mère est morte à sa naissance, tenanciers de l’unique hôtel de l’île. Mais aussi celle de Lior, qui revient sur la terre de son enfance, de Sevda et d’Anton, de la comtesse Elena di Marzo et de son infirmière Irina, de Tom, de sa famille et de Gris, de Thomas et du fantôme d’Emilio, d’Abigale et de son amant Eytan, de Mathéo, l’ami de Guillaume. C’est ce petit monde très différent, qui ne se connaît pas forcément, mais qui évolue ensemble autour du maître des lieux, le Struognoli, l’un des surnoms siciliens du volcan. Des anciens militaires, une comtesse, une famille, une femme illégitime et son amant, un journaliste, c’est une véritable micro-société version XXIe siècle d’Agatha Christie que nous a concocté là Gilles Paris, empêtrée dans une île, ses secrets et leurs secrets, une île où les dangers ne se résument pas forcément à la figure titanesque du volcan.

    On apprend lentement à les connaître ces personnages, à travers un récit très bien monté façon chorale, qui préserve le suspens, car effectivement, chacun d’entre eux détient jalousement sa propre énigme, traîne un passé qui a tout du boulet encombrant, qui fait peser son poids à chaque foulée. Qu’en est-il de la mère de Giulia dont il ne reste absolument aucune photo et dont son père refuse de parler, noyé dans un alcoolisme notoire ? Qui est vraiment ce Gris qui accompagne Tom ? Pourquoi la Comtesse est-elle obsédée par le souvenir de son mari mort accidentellement ? Comment Emilio parti nager en mer a-t-il pu mourir ? Comment Abigale supporte-t-elle de ne voir son amant qu’une quinzaine de jours par an ? Les personnages vont se révéler dans l’atmosphère menaçante et étouffante de l’île qui porte le bouillonnement perpétuel de son volcan. Chi va piano va sano (e va lontano) dit-on outre-alpes, et l’auteur a effectivement trouvé le bon tempo aux bons moments à ce récit qui contient lui aussi ses surprises : des deux retournements de situation, si l’un était peut-être un peu attendu, l’autre l’était moins et donne un coup de gong bien sonnant. Après quelques lectures de romans policiers au compteur, je dois dire que je me fais de moins en moins surprendre comme beaucoup de lectrices et lecteurs du genre, Gilles Paris a réussi son coup pourtant.

    J’en parle depuis le début : le volcan, Eccui , lui en sicilien, est essentiel évidemment. Par ce qu’il représente, la violence destructrice du feu qui rend la vie sur l’île encore plus fragile, la menace qui plane constamment et qui donne à l’île tout son caractère, cette noirceur du sol. Sa portée métaphorique, justement, la lavée figée relative à toutes ces vies qui pédalent dans la semoule, pris en otage de leurs secrets, la colère que chacun couve en eux, jaillit brusquement. Cette supériorité absolue de la nature, l’arrogance altière du volcan, l’infinité orgueilleuse de la mer, ce duo de l’immense-l’infini est aussi ce qui rend ce roman si attractif et contribue à la réussite de ce roman. Le bal des cendres, celles du passé, les cendres des morts qui constituent les seconds rôles du roman, passées ou à venir, des souvenirs effacés par le bonheur retrouvé, celui de cette capacité nouvelle à tourner la page, de laisser derrière soi, les coulées de lave figées à jamais dans le temps et l’espace.

    Le synopsis très alléchant de ce roman a été à la hauteur de mes attentes, avec une ultime scène, un ultime rebondissement, ardente et purificatrice, qui donne un nouvel élan de vie aux personnages. J’ai aimé toute la symbolique du titre, de ce dieu Volcan, son feu divin au sein d’un archipel qui ne l’est pas moins, tour à tour admiré, craint et vénéré par tous ceux qui s’y approchent. Gilles Paris est parvenu à restituer toute la grandeur dont il est empreint et qui touche jusqu’au lecteur. Et se rappeler à juste titre que la nature n’est ni ennemie, ni amie, mais en tous les cas, bien supérieure à nous.

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