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La vitesse à laquelle nous oublions est stupéfiante

Couverture du livre « La vitesse à laquelle nous oublions est stupéfiante » de Michel Francesconi aux éditions Ad Libris
  • Date de parution :
  • Editeur : Ad Libris
  • EAN : 9782918462095
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

«Il était entendu que les veilleurs de nuit faisaient autre chose « à côté ». Ils n'auraient pas voulu avouer qu'ils se contentaient de ce gagne-pain obscur, quand bien même il assurait un salaire égal à celui qu'aurait offert une activité diurne. Mais parce que c'était la nuit, ils n'avaient... Voir plus

«Il était entendu que les veilleurs de nuit faisaient autre chose « à côté ». Ils n'auraient pas voulu avouer qu'ils se contentaient de ce gagne-pain obscur, quand bien même il assurait un salaire égal à celui qu'aurait offert une activité diurne. Mais parce que c'était la nuit, ils n'avaient pas le sentiment de travailler pour de bon. Ne travailler que la nuit leur aurait paru se revendiquer marginal et ils rejetaient cette étiquette, cherchant au contraire à effacer le décalage que faisaient naître leurs horaires avec le reste de la population. Chacun en convenait, et c'était vrai, on ne dormait pas autant le jour que la nuit. C'était un rythme à prendre. Quand on l'avait adopté, une matinée de sommeil suffisait à la récupération. Les veilleurs ne voulaient pas passer pour des oisifs qui s'offrent des après-midi entières de liberté quand ces heures d'éveil, pour ainsi dire indues, pouvaient être rémunérées à autre chose. Ils trouvaient alors quelque job d'appoint, comme si le dicton « on ne prête qu'aux riches » s'appliquait désormais aux actifs et qu'il devenait plus facile de cumuler deux emplois quand on en exerçait déjà un, plutôt qu'en obtenir un, quand on en était privé. Mais quant à Gabriel, il ne faisait rien d'autre « à côté ».

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