Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
À se pencher, comme l'historien ou l'ethnologue, sur des mondes disparus, vient vite le temps où, par une sorte d'inquiétude spéculaire, sa propre « histoire » devient elle-même objet d'investigation.
Autrement dit : quelle est la source du désir de connaissance des autres ? Autrement dit encore : dans le colin-maillard des approches scientifiques, n'est-ce pas son propre visage, aux yeux bandés, que l'on cherche à palper, à reconnaître, de ses mains hésitantes ?
La Tête aux antipodes, c'est cela : tenter de retrouver la scène dont le jeu de l'érudition et du savoir est la répétition. Et, derrière tous les codes du récit autobiographique, dans une auto-exhibition interminable car se cachent derrière elle toutes les « histoires » des générations passées, il s'agit non pas de retrouver l'origine de l'historien ou de l'ethnologue, mais de découvrir que l'histoire de l'individu (l'auteur) est aussi longue et aussi oblitérée - comme on le dit d'un timbre - que l'histoire d'un peuple (le peuple kanak).
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