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«Vienna aimerait redevenir une toute petite fille. Juste avant l'été de ses six ans. L'été où elle s'est perdue dans les dunes. Et où un homme l'a finalement ramenée à ses parents. Elle voudrait revenir avant. Avant l'été où les choses se sont gâtées. Et où le monde a changé sa révolution.» Trois instants où s'est joué le destin de Vienna.
Ces trois histoires courtes centrées autour de trois personnages différents (la petite Vienna, Gorka, et la Vienna d’après) s’entremêlent pour narrer, non sans poésie, le destin lugubre de la jeune Vienna. Dans ce livre, j’ai découvert qu’une plume légère peut dire l’indicible avec une grande force. L’événement fatal, celui qui s’est produit alors que Vienna avait six ans et qu’elle s’est perdue dans les dunes (« l’été où »), n’est pudiquement jamais nommé, jamais raconté. Le drame n’en acquiert que plus de poids, ce dont on ne peut parler tant la force des mots est brutale n’est que plus pesant. Le style n’a pourtant rien de tragique ou de pathétique, la plume virtuose s’envole, presque avec frivolité.
Il en découle un contraste saisissant entre la douceur, l’allégresse presque du style, et le cruel du récit.
Comme beaucoup, je connaissais Véronique Ovaldé pour Ce que je sais de Vera Candida, que j’avais apprécié sans pour autant être transcendée, j’ai découvert en lisant La salle de bains du Titanic qu’elle excelle dans la nouvelle, un genre pourtant particulièrement exigeant. Ce tout petit livre est une véritable merveille !
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