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La sainte de la famille

Couverture du livre « La sainte de la famille » de Patrick Autreaux aux éditions Verdier
  • Date de parution :
  • Editeur : Verdier
  • EAN : 9782378561581
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Peut-on imaginer que ce qui fait le parcours discret des esprits et des coeurs soit perdu, que rien ni personne ne sache ce qui nous a traversés, habités, blessés, mis en joie ? Est-il possible que ce qui est peut-être le plus humain de l'humain soit voué à un oubli ou du moins à une complète... Voir plus

Peut-on imaginer que ce qui fait le parcours discret des esprits et des coeurs soit perdu, que rien ni personne ne sache ce qui nous a traversés, habités, blessés, mis en joie ? Est-il possible que ce qui est peut-être le plus humain de l'humain soit voué à un oubli ou du moins à une complète méconnaissance ? Qui lira dans nos coeurs, qui saura vraiment ce que nous sommes, en grisaille feu et fraîcheur, qui accueillera nos pensées tues ? Savoir que personne ne recueillera ce qui est sans témoin me tord le ventre.
Le récit s'ouvre sur l'enfance du narrateur, un trou que personne ne soupçonne, creusé par l'annonce de la mort de sa grand-mère. Il a cinq ans. Tout ce qui précède ce premier deuil semble effacé de sa mémoire jusqu'à ce qu'il ne traverse lui-même, bien plus tard, une maladie grave. Tandis qu'il relit un jour des écrits de Thérèse de Lisieux, se révèle à lui un coin inconnu de (sa) grande volière intérieure. Et c'est dans un dialogue avec la sainte que le narrateur rassemble les traces du passé, ces émotions enfouies, souffrances et questions sans réponse, cet abandon et ce délaissement où l'on se croit et que personne ne vient apaiser, l'extinction anonyme de notre plus intime, de ce plus humain qui disparaît plus vite que les chairs éparses.
Sans être croyant, Patrick Autréaux s'interroge sur le sens d'une vocation, mystique ou littéraire, sur les métamorphoses du corps, sur ce qui se transmet à notre corps défendant, sur le devenir de l'écrivain, avec l'émotion à fleur de ligne et la rigueur dans la formulation qui caractérisent son écriture.

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Avis (1)

  • Sainte-Thérèse de Lisieux et moi

    À l'heure de se retourner sur sa vie, Patrick Autréaux s'interroge sur la place que Sainte-Thérèse a joué tout au long de son parcours. Et découvre combien l'écriture est un acte de foi.

    Pour certains la question est essentielle, pour d'autres elle est...
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    Sainte-Thérèse de Lisieux et moi

    À l'heure de se retourner sur sa vie, Patrick Autréaux s'interroge sur la place que Sainte-Thérèse a joué tout au long de son parcours. Et découvre combien l'écriture est un acte de foi.

    Pour certains la question est essentielle, pour d'autres elle est accessoire, mais titille un peu quand même, surtout quand l'âge vient: quel rapport ai-je à la transcendance?
    Pour le narrateur, il faut remonter aux premières années de l'enfance, quand il découvrait avec bonheur le jardin de sa grand-mère. C'est sans doute vers cinq, six ans qu'il a entendu parler pour la première fois de la petite sainte. Une sorte de compagne dans les moments difficiles, qui soulageait les peines, qui réconfortait les âmes meurtries et qui faisait même quelquefois des miracles. C'est sans doute pour cela que la Mémé avait fait le voyage jusqu'à Lisieux. Elle avait même mis ses pas de ceux de la jeune fille et touché les reliques. Même si, au bout du compte, elle avait été emportée par la Camarde. Alors pourquoi continuer à la vénérer? «Ma grand-mère était morte après son pèlerinage. Mes parents avaient divorcé. On continuait de croire en toi. De n'importe quel médecin, on se serait détourné, on aurait crié au charlatan. Mais traversant les âges, plus ou moins dissimulé, restait cet attachement à ce qui, faute d’être une infaillible panacée, renfermait une étrange et vivante force.»
    La Sainte de la famille est aussi pour le jeune garçon qui cherche sa voie une sorte de lueur dont les écrits définissent un itinéraire, bien davantage qu'un objet de culte. Un peu comme ce message qu'il veut voir dans les premières minutes du Docteur Jivago, au moment des obsèques ou encore lorsqu'il écoute les Kindertotenlieder de Gustav Mahler. Dès lors, il va avancer dans la vie aux côtés de celle qu'il tutoie et qu'il interpelle. Quand sa mère a un cancer et finit par en sortir et quand on lui découvre à son tour une tumeur. Et qu'il réussira lui aussi à vaincre. Comment dès lors ne pas suivre ce mouvement frénétique? «On écrit de partout au carmel normand. On vient sur ta tombe, on y apporte des offrandes et des demandes, on murmure des prières, c'est une chapelle de mots et de désirs, de petits objets, de souffrances qu'on dépose dans l'air ou sous forme d'une médaille, d'un papier, d'un stylo, d’un bouquet de violettes ou de roses, c'est aussi là qu'on sent se serrer contre soi des inconnus, morts ou vivants, exaucés ou déçus, qu'on attend son tour, car parfois la queue est impressionnante.»
    S'il n'est pas question de foi à proprement parler dans ce livre qui se veut le premier volume d'un cycle autobiographique, il est beaucoup question d'écriture, avec cette idée sous-jacente que l'un a beaucoup à faire avec l'autre. Avec Victor Hugo, qui affirmait que le but de l'art est presque divin, Patrick Autréaux voit dans son œuvre et dans sa vocation les traces de cette compagne imaginaire. Il a désormais bouclé la boucle en écrivant sur elle.
    https://urlz.fr/lkns

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