Ça n'allait pas fort, ce matin-là. Il se sentait tout raide et mal allant.
Hier, le docteur Marceau était revenu à la charge.
-Vous ne devriez pas rester seul, Aristide. Je vais en parler à Madame Merlin pour qu'elle vous réserve une chambre dans son home. C'est tout près d'ici et vous pourrez voir les gens que vous connaissez et même repasser par chez vous quand ça vous chantera.
-Non non, ce n'est pas nécessaire, Docteur ; ça ira, je vais bien.
-Votre électrocardiogramme n'est pas fameux et vous avez maigri. Je serais vraiment plus tranquille si on prenait soin de vous. Allez, préparez déjà votre valise.
Je viendrai lundi. D'ici-là, n'oubliez pas vos pilules. Vous en avez encore, j'espère ?
-Oui oui, j'ai tout ce qu'il faut.
Il n'irait jamais dans une maison de retraite. Jamais ! Il avait bien vu ce qu'il en était lors de ses visites à son voisin Maurice. Le malheureux ! Cerné par de vieilles folles acariâtres et de jeunes infirmières qui minaudaient comme s'il était gaga, il n'avait pas fait de vieux os, le pauvre ! Pour rien au monde, il ne supporterait ça, lui.
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