Les restaurations monarchiques de 1814 n'impliquent pas la disparition des idéaux et des forces révolutionnaires, qui restent d'autant plus vivaces que les nouveaux gouvernements se montrent sourds à leurs revendications. C'est particulièrement le cas en l'Espagne qui constitue le principal problème de politique étrangère du règne de Louis XVIII.
Par un pronunciamiento des généraux Riego et Quiroga, les libéraux obligent le roi Ferdinand VII à accepter la constitution de Cadix, en 1820. La guerre civile s'étendant en Espagne, Louis XVIII, poussé par les ultras se décide pour « l'expédition d'Espagne» Les troupes françaises, commandées par le duc d'Angoulême, son neveu, traversent la frontière en 1823, gagnent Madrid sans coup férir, dans l'allégresse populaire, battent les troupes constitutionnelles au Trocadéro, puis investissent Cadix et délivrent le roi. La monarchie des Bourbons paraît définitivement consolidée en France tandis qu'elle entre en convalescence en Espagne.
Le gouvernement français profite de ce succès pour proposer et mettre en oeuvre une série de mesures réclamées par la droite visant à renforcer la prépondérance des grands propriétaires terriens considérés comme les meilleurs soutiens du régime ainsi que l'influence de l'Eglise sur l'instruction publique. Cette orientation, accentuée par la légèreté de Charles X, aboutit à la révolution de 1830. L'Espagne de son côté, se stabilise avec beaucoup de difficultés avant de retomber en 1833 dans de graves troubles dynastiques et politiques qui vont durer plus d'un siècle.
Cet épisode historique, mal connu, tourmenté, est révélateur des ambiguïtés et des malentendus des politiques de Restauration, tant en France qu'en Europe.
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