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La presqu'île

Couverture du livre « La presqu'île » de Julien Gracq aux éditions Corti
  • Date de parution :
  • Editeur : Corti
  • EAN : 9782714302618
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Trois récits composent ce volume :
La route (avait été publié par André Dalmas dans Le Nouveau Commerce, cahier 2, automne-hiver 1963, p. 7-23). Dans ce court texte, La Route, Julien Gracq signe une dérive onirique, sur décor de catastrophe et de civilisation - on pense au Rivage des Syrtes ou... Voir plus

Trois récits composent ce volume :
La route (avait été publié par André Dalmas dans Le Nouveau Commerce, cahier 2, automne-hiver 1963, p. 7-23). Dans ce court texte, La Route, Julien Gracq signe une dérive onirique, sur décor de catastrophe et de civilisation - on pense au Rivage des Syrtes ou au Désert des Tartares de Buzzati - au coeur de ce sentiment d'amarres larguées qui est partout sa force et son objet romanesque.
La presqu'île ("c'est le tissu d'une page qui m'intéresse plutôt qu'une histoire", Julien Gracq, entretien avec Philippe Colas, 9 juin 1970). Durant les quelques heures qui le séparent de l'arrivée du train et d'une rencontre autant redoutée qu'espérée, Simon, sillonne en voiture la presqu'île de Guérande.
Le Roi Cophetua ("Mon dessein est de démontrer qu'aucun point de la composition ne peut être attribué au hasard ou à l'intuition, et que l'ouvrage a marché, pas à pas, vers sa solution, avec la précision et la rigoureuse logique d'un problème mathématique.", Julien Gracq, entretien avec Jean Daive, 19 février 1972.) Le Roi Cophetua est une sorte de court "roman", des plus singuliers dans toute l'oeuvre de Gracq. Il s'apparenterait assez aisément à quelque conte d'Edgar P?.
Le texte entier est l'histoire d'une attente ; et de son point inévitable d'accomplissement. Au bout de "l'aventure", le narrateur aura le sentiment exact de n'avoir fait que coller à quelque configuration, ou "scénario" préexistant.

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Avis (1)

  • Bonjour. Il a fallu que lors d’une discussion, une amie donne son avis sur une lecture de Julien Gracq pour que je découvre ses mots , ses phrases qui ressemblent à des colliers de fleurs , ses phrases qui sont comme des nuages qui s’éparpillent dans un ciel bleu , ses phrases qui vous caressent...
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    Bonjour. Il a fallu que lors d’une discussion, une amie donne son avis sur une lecture de Julien Gracq pour que je découvre ses mots , ses phrases qui ressemblent à des colliers de fleurs , ses phrases qui sont comme des nuages qui s’éparpillent dans un ciel bleu , ses phrases qui vous caressent comme le souffle léger du vent ou ses phrases qui vous noient sous des tourbillons de lexies toutes plus belles les unes que les autres . La poésie est là , courant , rampant , vous enveloppant de souvenirs , de nostalgie , de tendresse , de curiosité, de beauté . Julien Gracq nous transporte au travers de la Bretagne avec des histoires qui nous plonge dans une attente dévorante , l’envie de nous laisser bercer par ces mots.
    Dans LA ROUTE , «  L’étrange -L’inquiétante route! Le seul grand chemin que j’ai jamais suivi , dont le serpentement , quand bien même tout s’effacerait autour de lui de ses rencontres et de ses dangers- de ses taillis crépusculaires et de sa peut-creuserait encore sa trace dans ma mémoire comme un roi diamant sur une vitre »
    Et nous voulons en savoir plus , ces mots , ces phrases nous donnent la soif de connaître davantage ce lieu , cette route qui à elle seule contient des mystères , des vies : » on avançait le coeur battant un peu dans la lumière fine: on eût dit que soudain la route ensauvagée, crépue d’herbe avec ses pavés ombrés dans les orties , les épines noires , les prunelliers , mêlait les temps plutôt qu’elle ne traversait »
    On Merche sur la Route au milieu de la poésie de Julien Gracq , à travers la sensualité des mots , avec la cadence des phrases qui nous font avancer , soupirer , et des moments de surprise quand «  Au long du Perré , nous rencontrions des femmes « 
    Puis j’ai roulé avec Simon , dans LA PRESQU’ÎLE , ce jeune homme qui attend sa bien-aimée . : » un moment encore , Simon demeura le nez collé à la vitre; il se faisait en lui un soulèvement d’attente têtue qui ne renonçait pas.. »
    Ce jeune homme désespérément seul veut faire passer le temps pour qu’il le rapproche de l’être aimé : « qu’elle ne fut pas là maintenant , tout de suite ,c’était comme l’élancement aigu, désespéré , du souvenir d’une morte , comme s’il n’allait plus jamais la revoir »
    Avec ses mots , Julien Gracq a su dire l’amour au travers du souvenir de Simon » Assise, de dos , les jambes pendantes dans l’eau , toute seule au bout de la longue digue nue , sa crinière fourchue attisée par le vent , dansant comme une flamme d’un feu de bois sur la grisaille des vagues », la crainte de la perte: » Quand il descendit , une r au rafale de vent fit un claquement de la portière une petite détonation sèche , lourdement cernée de silence , comme quand on s’arrête pour visiter une ruine isolée ou un cimetière « , le désespoir de l’attente : «  il se représenta tout à coup vivement la chambre verrouillée de Kergrit , l’odeur des roses emplissant l’air immobile , les dernières voiles qui rentraient au port et glissaient devant la fenêtre , laissant collée aux murs chaque fois une pellicule d’ombre plus noire »
    Et enfin LE ROI COPHETUA , dans un genre diffèrent nous plonge dans une histoire qui mélange l’impression du fantastique au mystère dont Julien Gracq sait si bien user … C’est une magie sombre où chaque mot nous fait attendre: doit-on espérer ?Doit-on croire à ce que décrit le narrateur qui va à la rencontre de son ami Jacques Nueil?
    Le narrateur descend du train et «  il me semblait que la terre entière moisissait dans la mouillure spongieuse »
    Des mots si forts qu’on est tout de suite plongé dans l’indicible peur que quelque chose de terrible ne se produise : » Personne ne m’attendait.. »
    Il va traverser la ville seul pour arriver devant la villa de Jacques Nueil , est-ce un mirage que cette femme qui semble l’attendre? » Quand elle entrait , elle envahissait la pièce comme une vague .. à la fois légère et pesante, les yeux lourd et baissés « 
    Le narrateur attend son ami … et Julien Gracq sait si bien nous dire l’attente et le mystère qui l’enveloppe: » je tirai le rectangle bleu de la poche , déjà froissé , et je vérifiai encore une fois la date de notre rendez-vous »
    Comme j’ai aimé parcourir ces histoires pleine des vies d’inconnus, marcher à leurs côtés sur LA ROUTE ,attendre la venue de l’être aimé avec Simon sur LA PRESQU’ÎLE, et aller à la rencontre de l’ami longtemps absent dans LE ROI COPHETUA. Belles lectures . Prenez soin de vous

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