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La philosophie de Sartre ; essai d'analyse critique

Couverture du livre « La philosophie de Sartre ; essai d'analyse critique » de Isabelle Stal aux éditions Puf
  • Date de parution :
  • Editeur : Puf
  • EAN : 9782130556428
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Peut-on, comme l'a pensé Sartre, construire une philosophie concrète qui répudie les abstractions de la métaphysique en étendant la réduction phénoménologique au domaine entier de l'expérience humaine ? Et peut-on fonder une telle démarche sur l'évidence de l'existence, promue au rang de... Voir plus

Peut-on, comme l'a pensé Sartre, construire une philosophie concrète qui répudie les abstractions de la métaphysique en étendant la réduction phénoménologique au domaine entier de l'expérience humaine ? Et peut-on fonder une telle démarche sur l'évidence de l'existence, promue au rang de certitude apodictique ? Pour conduire cette enquête il a été nécessaire d'examiner la conscience, le monde, autrui, l'expérience morale et la vie politique, en suivant l'ordre d'apparition de ces thèmes dans l'oeuvre philosophique sartrienne qui, depuis la Transcendance de l'ego jusqu'à la Critique de la raison dialectique, forme un système cohérent mais foncièrement paradoxal et par là même, déroutant. Les paradoxes Sartriens solidarisent des propositions contradictoires, désarticulent les réalités considérées et les privent de toute consistance ontologique pour les soumettre au pouvoir de la conscience ou de la praxis, définies comme de pures puissances de désagrégation. Sartre étend ainsi à toute sa construction philosophique une matrice logique : le chiasme, dégagé par sa première oeuvre d'envergure, l'imaginaire, qui tient l'objet perçu et l'objet en image pour deux corrélats de la conscience, contradictoires mais solidaires et mutuellement dépendants. A partir de ce point, on voit se déployer tout le drame de la néontologie sartrienne qui subordonne l'être au néant, la réalité à l'image, l'actuel au virtuel et reconnaît dans la destruction de ce qui demeure, l'ivresse dyonisiaque de la liberté. Cet effort grandiose pour tramer la fiction au tissu du réel est pourtant, de l'aveu même de son auteur, voué à l'échec. La conscience, en dissociant l'être, engendre la figure de l'Autre qui fait inlassablement retour, comme une puissance maléfique, et reverse à l'aliénation toutes les conquêtes de la liberté. La malédiction qui pèse sur la condition humaine décourage l'effort, annihile l'espoir et nous condamne à cultiver ce que Marx nommait, en la raillant, la critique critique, en d'autres termes, à nous complaire en un quiétisme inquiet, transposition assombrie du scepticisme satisfait que Sartre reprochait à la génération de ses grands parents.

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