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La nuit du bucher

Couverture du livre « La nuit du bucher » de Sandor Marai aux éditions Le Livre De Poche
Résumé:

Rome, 1598. L'Inquisition sévit contre les hérétiques. Enfermés, torturés, ces derniers reçoivent à la veille de leur exécution la visite d'inquisiteurs pour les inciter à se repentir. Venu prendre des « leçons d'Inquisition », un carme d'Avila demande à suivre la dernière nuit d'un condamné. On... Voir plus

Rome, 1598. L'Inquisition sévit contre les hérétiques. Enfermés, torturés, ces derniers reçoivent à la veille de leur exécution la visite d'inquisiteurs pour les inciter à se repentir. Venu prendre des « leçons d'Inquisition », un carme d'Avila demande à suivre la dernière nuit d'un condamné. On lui accorde. L'hérétique, qui résiste depuis sept ans, s'appelle Giordano Bruno. L'Espagnol assiste aux dernières exhortations, vaines, des inquisiteurs, puis accompagne au petit matin le prisonnier au bûcher. Saisi par la violence de cette expérience, il voit toutes ses certitudes vaciller...
Nourri de l'expérience de la guerre, du fascisme, et du stalinisme qui poussera Márai à l'exil, ce roman, écrit en 1974, expose le regard lucide d'un homme sur l'idéologie totalitaire, conçue pour broyer la volonté et la dignité humaines.
  Un passionnant récit. Alexis Liebaert, Le Magazine littéraire.
  Une histoire d'une poignante modernité. Eric de Bellefroid, La Libre Belgique.

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Avis (3)

  • C'est une longue lettre, une lettre de de 272 pages .
    Celle qu'écrit d'Italie en 1600 à ses frères inquisiteurs restés à Avila, un moine espagnol venu prendre des leçons d'inquisition auprès du tribunal ecclésiastique de Rome.

    Il y présente un bilan de ses 16 mois passés en compagnie des...
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    C'est une longue lettre, une lettre de de 272 pages .
    Celle qu'écrit d'Italie en 1600 à ses frères inquisiteurs restés à Avila, un moine espagnol venu prendre des leçons d'inquisition auprès du tribunal ecclésiastique de Rome.

    Il y présente un bilan de ses 16 mois passés en compagnie des moines inquisiteurs italiens, de leurs pratiques pour amener à la repentance et l'abjuration ceux qui sont entre leurs mains, des différences entre les tortures infligées dans les deux pays, et dégage ainsi la spécificité des procédures qu'il a pu observer dans la ville papale .

    Le frère espagnol va parachever son parcours initiatique - qu'on appellerait actuellement « stage de perfectionnement » - en se voyant autorisé à suivre la dernière nuit de Giordano Bruno (dont on peut voir actuellement la statue sur la place du Campo dei Fiori où s'élevaient les bûchers sur lesquels on brûlait les hérétiques). Malgré les sept ans de prison et de tortures, ce prêtre apostat, intellectuel hérétique, ne s'est jamais rétracté . En cette dernière nuit où selon la coutume italienne un inquisiteur l'accompagne et l'exhorte à renier ses certitudes, il renonce fièrement, calmement et obstinément à se repentir et à reconnaître ses fautes .
    L'expérience de cette dernière nuit et de l'exécution publique au petit matin laissera des traces chez ce moine espagnol et ébranlera ses certitudes. L'objectivité du témoin et du chroniqueur laissera alors la place au regard critique du juge .

    Inspiré de documents d'époque dont Márai signale l'origine, c'est une plongée dans l'univers violent, cruel , impitoyable de ceux qui sont convaincus qu'ils sont les bras armés de Dieu et qui n'ont que méfiance à l'égard de la diabolique invention récente de l'imprimerie. Elle permettrait la propagation d'écrits jugés pernicieux car menaçant la foi aveugle en provoquant « la terrifiante possibilité d'une réflexion indépendante »

    Roman écrit par Sandor Márai en 1974 alors qu'il vit en exil en Italie, son œuvre ayant été jugée bourgeoise et dangereuse par le pouvoir communiste hongrois .
    Roman coup de poing, oppressant par son contenu qui entraîne le lecteur dans les coulisses de cette officine où les bourreaux opèrent au nom de Dieu, en toute bonne conscience, et roman souvent glaçant par la froideur apparemment détachée du compte-rendu précis et circonstancié que fait le moine de ce qu'il a observé .

    Si sa lecture m'a semblé bien éprouvante car il y est fait mention de tortures dignes de l'Enfer de Jérôme Bosch, je l'ai trouvée néanmoins salutaire car même si l'Inquisition a disparu des pratiques de l'Eglise des Chrétiens, la peste de l'intolérance religieuse est toujours bien présente au nom d'autres Dieux, dans d'autres pays où, telle un phénix, elle renaît de ses cendres , y exerce sa barbarie et y étend ses ravages .

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  • Il y a quelques jours, j'ai pu prendre conscience de tout ce que la religion produisait de pire à l'heure actuelle grâce à Yasmina Khadra et à son inquiétant Khalil. Désormais je sais ce qu'elle a pu produire de pire par le passé grâce à Sandor Marai et à son terrifiant La nuit du bûcher....
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    Il y a quelques jours, j'ai pu prendre conscience de tout ce que la religion produisait de pire à l'heure actuelle grâce à Yasmina Khadra et à son inquiétant Khalil. Désormais je sais ce qu'elle a pu produire de pire par le passé grâce à Sandor Marai et à son terrifiant La nuit du bûcher. Pourtant je n'étais pas totalement ignorante des ignominies de l'Inquisition, ayant visité le musée de l'inquisition à Carcassonne il y a quelques années, j'en étais ressortie abasourdie et choquée. Mais de découvrir à travers ce roman les schémas de pensée de ces fanatiques religieux si peu sûrs du bien fondé de leurs propres croyances qu'ils se sentent obligés de massacrer des supposés hérétiques afin que ceux-ci ne mettent pas à mal leur dogme, il y a là un nouveau pas de franchi dans ce que l'humanité a pu engendrer de pire dans son histoire. Parce que, comme l'explique si bien le personnage central de ce récit, le carme d'Avila rendu à Rome pour prendre des cours de torture (pardon, d'Inquisition), il ne s'agit pas uniquement d'éradiquer des impies mais de leur faire vivre les pires supplices pour assouvir un appétit démoniaque (pardon, pour sauver leur âme). Après avoir lu des romans comme ceux-là, j'ai bien du mal à trouver une circonstance atténuante aux religions de toutes sortes mais heureusement pour moi, je peux aujourd'hui le dire haut et fort sans risquer de finir sur le bûcher.

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  • Stage de formation. Intitulé : Réussir son inquisition.
    Le stagiaire est un jeune moine espagnol venu à Rome se perfectionner en matière d'Inquisition, sur les pas de Bernardo Guy et Torquenada. Mais voilà, la dernière séance consiste à faire abjurer le boss des hérétiques, Giordano Bruno...
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    Stage de formation. Intitulé : Réussir son inquisition.
    Le stagiaire est un jeune moine espagnol venu à Rome se perfectionner en matière d'Inquisition, sur les pas de Bernardo Guy et Torquenada. Mais voilà, la dernière séance consiste à faire abjurer le boss des hérétiques, Giordano Bruno himself.
    On ne s'ennuie pas une seconde dans cette descente au fin fond du délire religieux qui, bien évidemment pour le Hongrois Sandor Marai, était une façon adroite et moins risquée de parler du Stalinisme. Extrêmement brillant et savant. Chaud devant.

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