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La nuit des pères

Couverture du livre « La nuit des pères » de Gaelle Josse aux éditions Noir Sur Blanc
Résumé:

« Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m'as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m'as dit ça, aussi. De toutes mes forces, j'ai voulu faire mentir ta malédiction. ».
Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père,... Voir plus

« Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m'as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m'as dit ça, aussi. De toutes mes forces, j'ai voulu faire mentir ta malédiction. ».
Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père, ancien guide de montagne, décline, il entre dans les brumes de l'oubli. Après de longues années d'absence, elle appréhende ce retour. C'est l'ultime possibilité, peut-être, de comprendre qui était ce père si destructeur, si difficile à aimer. Entre eux trois, pendant quelques jours, l'histoire familiale va se nouer et se dénouer.
Sur eux, comme le vol des aigles au-dessus des sommets que ce père aimait par-dessus tout, plane l'ombre de la grande Histoire, du poison qu'elle infuse dans le sang par-delà les générations murées dans le silence.

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Articles (1)

Avis (28)

  • Un roman court, fort, bouleversant !
    Une histoire de famille avec la montagne pour décor et un père qui commence à souffrir de "la maladie de l'oubli". C'est le retour à la maison d'Isabelle qui prend la plume et interpelle ce père qu'elle s'apprête à retrouver. Comprendre peut-être ce père,...
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    Un roman court, fort, bouleversant !
    Une histoire de famille avec la montagne pour décor et un père qui commence à souffrir de "la maladie de l'oubli". C'est le retour à la maison d'Isabelle qui prend la plume et interpelle ce père qu'elle s'apprête à retrouver. Comprendre peut-être ce père, si difficile à aimer. Ce sont aussi les retrouvailles avec le fils du père, le frère d'Isabelle. C'est aussi le souvenir de la mère, décédée quelques années plus tôt. Des souvenirs d'enfance et de jeunesse.
    Un récit émouvant sur l'héritage familial, le silence, les non-dits et les relations douloureuses entre un père et ses enfants. Un père détruit par un évènement survenu dans sa jeunesse et qu'il finira par leur avouer.
    L'histoire est d'une grande noirceur, avec des moments d'une grande dureté. Difficile de ne pas être émue par l'enfance d'Isabelle et révoltée par ce que son père, un être destructeur, lui a infligé - même s'il fait preuve d'empathie à l'égard de sa fille au cours d'un évènement.
    Des blessures dont ni les uns ni les autres ne guériront probablement jamais et avec lesquelles ils devront composer chacun leur vie.

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  • J'ai beaucoup aimé ce roman qui de manière subtile nous donne à réfléchir sur les blessures et fragilités de chacun, la difficulté de la vie, et la manière dont les années nous aident à prendre du recul et déchiffrer notre histoire et les relations avec nos parents.

    J'ai beaucoup aimé ce roman qui de manière subtile nous donne à réfléchir sur les blessures et fragilités de chacun, la difficulté de la vie, et la manière dont les années nous aident à prendre du recul et déchiffrer notre histoire et les relations avec nos parents.

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  • Un roman lu très très vite. Une première partie un peu longue à mon goût, où l'on suit Isabelle qui a cherché dans son enfance des marques sinon d'amour au moins d'intérêt de la part d'un père très fermé et dur. Elle revient aujourd'hui après des années d'absence voir son père qui sombre peu à...
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    Un roman lu très très vite. Une première partie un peu longue à mon goût, où l'on suit Isabelle qui a cherché dans son enfance des marques sinon d'amour au moins d'intérêt de la part d'un père très fermé et dur. Elle revient aujourd'hui après des années d'absence voir son père qui sombre peu à peu dans "la maladie de l'oubli" comme elle l'appelle si joliment. La deuxième partie où le père raconte la partie de sa vie qui l'a plongé dans un profond désarroi et dégoût de lui-même , celle qui m'a le plus plu. La troisième enfin où le grand frère s'exprime à son tour, la plus courte dans laquelle j'attendais des révélations qui n'ont pas eu lieu...
    Gaëlle Josse qui avait été lauréate du prix de littérature de l'Union européenne pour son roman Le Dernier Gardien d'Ellis Island, écrit ici un livre intéressant mais pas assez approfondi pour moi du côté des traumatismes du père. J'en attendais plus et je suis un peu déçue. L'ensemble est néanmoins très bien écrit et fluide car la plume de Gaëlle Josse est fine, précise et l'émotion est là tout de même.

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  • Il s’est passé de nombreuses années depuis son départ du village de montagne où vivent son père et son frère. Pourtant aujourd’hui Isabelle y revient.
    Le père est au plus mal, et Olivier ne peut plus assumer cette charge seul, il a besoin de sa sœur, même dans le silence, malgré les rancœurs et...
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    Il s’est passé de nombreuses années depuis son départ du village de montagne où vivent son père et son frère. Pourtant aujourd’hui Isabelle y revient.
    Le père est au plus mal, et Olivier ne peut plus assumer cette charge seul, il a besoin de sa sœur, même dans le silence, malgré les rancœurs et les secrets.

    Isabelle a quitté le domicile familial au décès de sa mère. Comment rester auprès d’un homme qui n’a jamais montré d’amour ni même d’affection. Comment s’épanouir et vivre libre auprès de cet amoureux des grands espaces qui a fuit toute sa vie vers les sommets, préférant la nature au cocon familial. Et quand le père ne rêve que de l’élever vers les cieux, Isabelle préfère quant à elle les profondeurs et le silence des mers. Comment pourraient-ils alors se retrouver.
    Dans un étrange huis-clos au cœur de la montagne, elle va égrener les souvenirs pour tenter de comprendre. L’attitude du père, sa froideur, ses silences, ses absences, ce manque d’amour qui détruit tout. Mais désormais la mémoire du père s’enfuit, il sera bientôt impossible de lui parler.

    L’autrice fait parler chacun des personnages, Isabelle, Olivier, le père, pour tenter d’ouvrir les cœurs et les mémoires, d’éveiller les souvenirs, de comprendre les réticences. Pour évoquer une enfance dévastée, le besoin d’amour d’une enfant envers son père, le silence de la mère, les violences parfois silencieuses, insidieuses, comme la scène avec le chiot si difficile à supporter. Pour dire enfin ce qui a été tu toute une vie, et de se demander alors, et si cela avait été différent, qu’elles auraient été les vies de chacun dans cette famille. Échange, discussion, partage, résilience, pardon, tant de choses sont dites dans ce roman qui en peu de pages semble porter toute une vie de silence et de regrets.

    J'ai aimé l’écriture de Gaëlle Josse à la fois humaine et pudique, ciselée et précise, au plus près des sentiments et des interrogations qui nous touchent tous plus ou moins un jour ou l’autre.

    https://domiclire.wordpress.com/2023/01/21/la-nuit-des-peres-gaelle-josse/

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  • « La nuit des pères » est un roman poignant qui nous emmène dans un voyage intime et déchirant à travers l’histoire d’une famille. Isabelle, la protagoniste, est appelée par son frère Olivier qui lui demande de revenir dans le village des Alpes où ils ont grandi. Leur père, ancien guide de...
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    « La nuit des pères » est un roman poignant qui nous emmène dans un voyage intime et déchirant à travers l’histoire d’une famille. Isabelle, la protagoniste, est appelée par son frère Olivier qui lui demande de revenir dans le village des Alpes où ils ont grandi. Leur père, ancien guide de montagne, est en train de perdre la mémoire. Ce retour, après des années d'absence, est pour Isabelle l’occasion de comprendre enfin qui était ce père si difficile à aimer et si destructeur. Entre eux trois, pendant quelques jours, les secrets et les non-dits sont dévoilés.
    Dans ce roman, Gaëlle Josse explore avec une grande sensibilité et une finesse psychologique des relations familiales complexes et les effets de la guerre sur les individus et leur descendance. À travers les voix des personnages, elle dépeint l’ambivalence des sentiments filiaux, les violences invisibles et les déchirures qui poursuivent un homme jusqu’à sa mort. Elle évoque également la grande Histoire, qui plane sur la famille, et montre comment les événements historiques ont des répercussions sur la vie des individus.
    L’auteure réussit à nous toucher en plein cœur en abordant avec justesse des thèmes universels tels que l’amour, la mort, la culpabilité et la rédemption.
    Les personnages de « La nuit des pères » sont authentiques et attachants. Isabelle, qui a souffert de l’absence de preuves d’amour de son père, doit faire face à des vérités difficiles qui vont bouleverser sa vision de l’histoire familiale. Son frère Olivier, qui a choisi de ne pas quitter le village, a assumé seul l’accompagnement de ce père vieillissant. Leur père, quant à lui, est un personnage complexe, tiraillé entre sa passion pour la montagne et les horreurs de la guerre qu’il ne réussit pas à oublier.
    Un nouveau tour de force littéraire !

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  • Avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, Gaëlle Josse conte une histoire familiale bâtie autour de ce père qui commence à souffrir de « la maladie de l’oubli ».
    L’histoire débute le vendredi 21 août 2020 lorsque la narratrice principale, Isabelle, revient dans le village de montagne où elle a...
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    Avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, Gaëlle Josse conte une histoire familiale bâtie autour de ce père qui commence à souffrir de « la maladie de l’oubli ».
    L’histoire débute le vendredi 21 août 2020 lorsque la narratrice principale, Isabelle, revient dans le village de montagne où elle a grandi. Là, Olivier, son frère, médecin, vit toujours près de leur père.
    Olivier attend sa sœur en gare de Chambéry. Avant de se retrouver dans ses « bras enveloppants, tendres et légers », Isabelle s’est adressée à son père, mentalement, pendant son voyage depuis Paris.
    Elle se dit brouillonne, pressée, curieuse et compare son caractère avec celui d’Olivier, qui est patient et généreux. Leur père, guide de montagne réputé, a quatre-vingts ans. De sérieux symptômes de cette maladie de l’oubli n’ont pas manqué d’alerter Olivier. Ce dernier était revenu au village à la mort de leur mère survenue dix ans auparavant.
    Les confidences, les réflexions d’Olivier et d’Isabelle sont toujours d’une extrême délicatesse. Leur respect mutuel est parfait et Gaëlle Josse mène admirablement échanges et réflexions sans jamais lasser. Ainsi, j’apprends que ce père, considéré comme un héros dans la vallée, est colérique et qu’il a surtout négligé sa fille qui lui en veut toujours. Il ne s’occupait que d’Olivier, si bien qu’Isabelle encore petite, avait décidé d’être un garçon. Pour cela, elle avait coupé elle-même ses cheveux avec une paire de ciseaux : un désastre ! Avant que sa mère ne tente de masquer un peu les dégâts, elle avait déjà reçu deux claques de son père.
    Autre élément important du récit, pas le moins émouvant : la mort de Vincent, le mari d’Isabelle. Celle-ci est une réalisatrice réputée de reportages sous-marins – peut-être par opposition à cette montagne qu’elle hait – et Vincent plongeait pour filmer ce qu’elle demandait. Hélas, un jour…
    Avec ça, Isabelle continue à confier ses souvenirs, ses regrets, les vexations et les punitions venant toujours de ce père qui, pourtant, la reçoit bien, paraissant en parfaite possession de ses moyens mais qui, subitement, oublie ce qu’il veut faire alors qu’il vient juste d’en parler. Il demande même des nouvelles de Vincent, mort depuis un an !
    Fête des Pères rejetée par le principal intéressé, inspection sévère des chambres des enfants, lecture indiscrète et traumatisante du journal intime de sa fille, les exemples de mauvais souvenirs remontent à la surface. Malgré tout, il a veillé sur elle pendant ses dix jours de coma, suite à une grave chute avec son vélo rouge offert à Noël.
    Surtout, il y a cette montagne qui cannibalise la vie familiale, ces colères subites, violentes, inexpliquées et ces hurlements, ce long cri de terreur que le père poussait chaque nuit.
    Gaëlle Josse donne enfin la parole à cet homme qui, face à ses deux enfants, se met enfin à raconter son embarquement, à Marseille, le 9 mars 1960, à bord du Sidi Ferruch. Lui qui, sursitaire, se préparait à être prof de lettres, a fait partie de tous ces appelés du contingent envoyés en Algérie. On lui parlait d’événements et d’une indispensable pacification…
    Il s’est trouvé qu’au moment où je lisais La nuit des pères, la chaîne de télévision LCP a diffusé un formidable documentaire réalisé par Georges-Marc Benamou et Benjamin Stora : C’était la guerre d’Algérie. Bien conseillé par mon épouse qui n’avait pas manqué les présentations dans Télérama, j’ai pu voir et revoir tous les éléments d’un drame qui a causé d’innombrables victimes et laissé des traces indélébiles.
    La nuit des pères et C’était la guerre d’Algérie se sont complétés et enrichis mutuellement.
    Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/01/gaelle-josse-la-nuit-des-peres-1.html

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  • Alertée par son frère, Isabelle passe quatre jours chez son vieux père, ancien guide de montagne, qui souffre depuis peu de “la maladie de l’oubli”. Elle retrouve un chez-soi qui n’est plus le sien, dans un décor on-ne-peut-plus familier : le portillon qui coince, la porte qu’il faut accompagner...
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    Alertée par son frère, Isabelle passe quatre jours chez son vieux père, ancien guide de montagne, qui souffre depuis peu de “la maladie de l’oubli”. Elle retrouve un chez-soi qui n’est plus le sien, dans un décor on-ne-peut-plus familier : le portillon qui coince, la porte qu’il faut accompagner d’un coup d’épaule, le tiroir qui se bloque à mi-parcours… “Cette maison au portail et aux vies grinçantes, à la boîte aux lettres tordue et aux habitants abîmés.” Abîmés, terrorisés par un père aussi sombre que la montagne, aussi froid et triste que la roche. “La montagne. La tienne. La montagne majuscule de l’enfance. Somptueuse et terrible. Puissance minérale assoupie, en attente.” À l’ombre de cette masse, les souvenirs déboulent : l’enfance, l’amour d’un frère, la douceur d’une mère, les colères d’un père, les silences, les secrets, la fuite. Quatre jours pour réveiller tous les drames d’une vie qu’on n’ose deviner.

    Dans ce petit livre gonflé d’angoisse et de chagrin, Isabelle s’adresse à son géniteur. Elle l’accable de reproches soufflés avec un “tu” accusateur : “ta fille qui porte la tempête est là, mais elle est lasse du vent, du grand vent qui gifle, qui tourmente et qui épuise”, “tes mots terribles qui blessent, entaillent, écorchent, tailladent au sang, au cœur, à l’âme”. Des reproches malgré tout adoucis par les reliques d’une tendresse suggérée par les nombreux “mon”, scandés à l’excès, comme pour mieux s’en convaincre : “mon père, mon père terrible, te voilà qui entres dans la brume, à petits pas et sans retour.” Jusqu’à ce qu’enfin ce père taiseux et brutal livre son redoutable secret, à la tombée du jour, avant la nuit, avant l’oubli, face à ses deux enfants si peu aimés qui pleurent sur “le crépuscule qui tombe sur les pères et sur le temps qui ronge la mémoire.”

    Gaëlle Josse distille l’émotion dans le peu de mots, dans les silences, entre les lignes, dans les failles, au creux des fissures, avec des petits riens qui nous étreignent. "Le surgissement de quelque chose qui nous porte. Plus loin, plus haut."

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  • En août 2020, à la demande de son frère Olivier, Isabelle revient avec beaucoup d’appréhension dans ce village des Alpes où ils sont nés tous les deux afin de revoir son père. Ce père ancien guide de montagne est aujourd’hui octogénaire.
    À cette phrase prononcée par son frère, au téléphone deux...
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    En août 2020, à la demande de son frère Olivier, Isabelle revient avec beaucoup d’appréhension dans ce village des Alpes où ils sont nés tous les deux afin de revoir son père. Ce père ancien guide de montagne est aujourd’hui octogénaire.
    À cette phrase prononcée par son frère, au téléphone deux mois plus tôt : "Ça serait bien que tu viennes, depuis le temps. Il faut qu'on parle de papa", elle s’est entendue dire « d’accord », pensant qu’elle était en fuite depuis trop longtemps.
    C’est ainsi que nous allons entrer dans l’intimité de cette famille.
    Olivier, lui, après avoir exercé comme kiné en ville pendant vingt ans, était revenu au village, dix ans plus tôt, à la mort de leur mère, pour être près du père.
    Après des années d’absence, Isabelle affligée par un deuil récent, appréhende ce retour et « ce retour, elle l’accomplit à reculons. »
    Elle reste marquée par l’indifférence, la rudesse et la colère de ce père destructeur, muré dans le silence, qu’elle n’a jamais pu approcher. Elle a pourtant tenté d’attirer son attention à plusieurs reprises, tant elle avait besoin de son regard, de son amour, mais en vain…
    Pour ne plus vivre avec cette tension sans fin, pour ne pas être enterrée vivante sous ses emportements, dès le Bac, elle a fui, est devenue documentariste, passionnée par le monde sous-marin. Au cœur de ce monde bleu, elle n’entendrait plus crier son père.
    Ce que son frère a à lui dire c’est que leur père, s’il est toujours en excellente forme physique a la maladie de l’oubli, sa mémoire commence à lâcher.
    Isabelle restera quatre jours et c’est elle qui, en s’adressant au père sera la narratrice. Vont s’entremêler passé et présent. Passé avec l’évocation de ses souvenirs d’enfant blessée et présent avec l’altération de la mémoire paternelle. Sa voix ne sera interrompue qu’une seule fois par ce père et fera l’objet d’un chapitre. Il va enfin réussir à parler et à exprimer « ce regret, cette honte qui ne l’a jamais lâché » et raconter « la seule fois où il a eu froid la nuit, c’était là-bas ». Gaëlle Josse laissera la parole au frère pour le dernier, celui de la conclusion.
    La nuit des pères est un roman qui m’a profondément touchée.
    J’ai été bouleversée par cette histoire familiale, par la colère de cette gamine en soif d’amour paternel qui se heurte perpétuellement soit au silence de son père soit à ses emportements. L’histoire du vélo rouge ou celle du sacrifice des belles mèches brunes m’ont profondément remuée.
    Gaëlle Josse réussit avec beaucoup de pudeur de sobriété et de poésie à évoquer cette terrible maladie d’Alzheimer, qu’elle préfère nommer avec beaucoup de tact et d’exactitude la maladie de l’oubli.
    Avec la prise de parole du père, c’est un moment extrêmement fort que nous donne à vivre l’auteure. Un seul chapitre résume à lui seul un sombre épisode de l’histoire de France avec ce qu’ont pu vivre ces jeunes arrachés parfois à leurs études et envoyés en mission de pacification pour ce qu’on a toujours appelé « les évènements ». Ce sera grâce à cette confession inespérée qu’Isabelle et Olivier vont enfin trouver l’amour de leur père.
    C’est avec justesse, délicatesse, beaucoup de sensibilité et d’humanité que Gaëlle Josse dépeint les relations entre les membres de cette famille meurtrie et comment peu à peu ces ultimes retrouvailles vont réussir à adoucir cette tension.
    La nuit des pères de Gaëlle Josse, est un livre poignant qui m’a emportée dès les premières pages et que je qualifierais de long chemin vers l’apaisement.
    J’ai été ravie de découvrir le talent de cette auteure déjà récompensée par de grands prix pour ses ouvrages antérieurs.
    Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/01/gaelle-josse-la-nuit-des-peres.html

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