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Dans un grand éclat de rire ravageur, L.L. de Mars a décliné ses dessins-décès suite au suicide de son ami Michel Vachey. Une volonté effrénée de connaître le trépas, volontaire ou non, mène la sarabande des morts violentes. Au fil des pages, la fin dernière se fait magistrale, dérisoire, absurde, sophistiquée, quand elle ne se contente pas d'une évidente banalité, revendiquée comme définitive liberté individuelle dans la pire des situations totalitaires, sardonique à moins d'être louée, ou échoue lamentablement par un revirement grinçant du sort. Le funeste destin n'épargne aucun stade de la vie humaine, y compris le ventre de la mère, pas même le règne animal qui fait preuve d'une ingéniosité qui n'a d'égal que sa détermination. L'humour est évidemment d'un noir profond. Mais il laisse aussi entendre que la mort n'est pas nécessairement désespérante. Au contraire, elle peut se faire créative, comme un ultime pied de nez au fatalisme convenu. Le titre prend alors tout son sens : La Gaya Scienza n'est autre que le titre originel, en italien, du Gai Savoir de Nietzsche. L'ouvrage est malheuresement publié à titre posthume. L.L. de Mars a vécu son oeuvre pleinement, jusqu'à expirer à l'âge de 20 ans après l'achèvement du dernier dessin en 1988. Préface de Joachim Clémence.
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