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La fuite de iasnaia poliana

Couverture du livre « La fuite de iasnaia poliana » de Adolf Rudnicki aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782070284702
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Ce nouvel ensemble de récits, réuni par Adolf Rudnicki lui-même en vue de l'édition française, contient treize textes qui diffèrent entre eux aussi bien par leur étendue (ils ont de deux à cent pages) et la date de leur composition (ils furent écrits de 1938 à 1970) que par leurs thèmes et le... Voir plus

Ce nouvel ensemble de récits, réuni par Adolf Rudnicki lui-même en vue de l'édition française, contient treize textes qui diffèrent entre eux aussi bien par leur étendue (ils ont de deux à cent pages) et la date de leur composition (ils furent écrits de 1938 à 1970) que par leurs thèmes et le plus ou moins de distance qui sépare l'auteur de chacun d'eux. Si certains sont proches de l'épisode autobiographique ou même de la confidence, notamment ceux qui touchent au rôle d'écrivain (Un anniversaire à Lodz, Feuillets trouvés devant le mur des exécutions...), d'autres sont des récits d'allure tout à fait impersonnelle. Parmi ceux-ci figurent presque tous ceux dont l'inépuisable fonds de la vie juive a fourni le thème, et où, par trois fois du moins, le monstre de l'antisémitisme fait une apparition saisissante. Récit «objectif» également que celui qui donne son titre au recueil, portrait d'un grand écrivain allemand à qui le souvenir de la guerre, et notamment le sort de la Pologne, interdit de se retrouver allemand, et dont la source est évidemment la figure de Thomas Mann. Il serait donc vain de chercher l'unité d'un tel ensemble ailleurs que dans le ton de l'écrivain, ton il est vrai unique par l'émotion et la pudeur, la sagesse et l'ironie qui s'y déploient et s'y tempèrent l'une l'autre, et dans la constance de ses préoccupations majeures. À cet égard, le plus long des textes réunis ici, L'Été, est sans doute exemplaire : chronique de l'été 1938 dans un bourg de villégiature à population en majorité juive, c'est une suite de scènes, d'idylles manquées, de réflexions familières ou de portraits sans autre unité que de lieu et de temps, et d'où se dégagent cependant, dans une atmosphère d'humour nostalgique qui n'est pas sans évoquer Tchékhov, non seulement un style de vie, mais aussi un art poétique et même une éthique de l'écrivain, empreints tous trois du même refus de tout intellectualisme et de la même discrétion profonde.

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