Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Figure singulie?re, unique de la biologie du XXe
sie?cle, directeur de l'Institut de Zoologie de
Ba?le, Adolf Portmann (1897-1982) se penche sur
le déploiement des formes animales. Taches,
marbrures, zébrures du pelage des mammife?res,
variété des plumages, ocelles des papillons, détail
d'un duvet qui forme dessin quand l'oiseau prend
son vol, port de te?te, partout beauté, minutie... et
ce qui est écarté comme secondaire, décoratif par
le discours dominant de la science est au contraire
riche de sens. Constatons une expressivité ani-
male. Les animaux n'existent pas seulement
objectivement, ils se montrent les uns aux autres,
ils apparaissent et c'est une fonction fondamentale du vivant. Merleau-Ponty sa- luant La Forme animale, ce grand livre, écrit : « La vie, ce n'est pas suivant la définition de Bichat, l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort, mais c'est une puissance d'inventer du visible. » La Forme animale paru en 1961 n'était plus accessible, le voici dans une traduction rénovée et préfacé par Jacques Dewitte.
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