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La fille qui avait deux ombres

Couverture du livre « La fille qui avait deux ombres » de Sigrid Baffert aux éditions Ecole Des Loisirs
Résumé:

Chaque matin, au réveil, Élisa s'attend à retrouver la maison à l'envers, les meubles déplacés, les placards chahutés ou encore la baignoire remplie à ras bord, comme c'est arrivé la nuit dernière. Pour Élisa, c'est sa grand-mère Rose qui est responsable de ce grand bazar. Car Rose fait des... Voir plus

Chaque matin, au réveil, Élisa s'attend à retrouver la maison à l'envers, les meubles déplacés, les placards chahutés ou encore la baignoire remplie à ras bord, comme c'est arrivé la nuit dernière. Pour Élisa, c'est sa grand-mère Rose qui est responsable de ce grand bazar. Car Rose fait des choses absurdes depuis quelque temps, comme ce rendez-vous pris chez un chirurgien esthétique pour changer de tête. À son âge ! Est-ce qu'elle ne serait pas plutôt en train de la perdre ? Obsédée par cette idée, Élisa se met à faire des rêves étranges, à ressentir des sensations bizarres. Elle est hantée par une ombre. Une ombre de trop. Alors, qui est la plus perturbée dans cette histoire, Rose ou Élisa ?

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  • Tout a commencé par une heure de retenue, donnée par sa professeure d’italien car elle n’avait pas son livre, une retenue qu’Elisa n’a pas eu le plaisir d’effectuer puisque Rose, sa grand-mère, ne lui en a pas donné la possibilité, allant s’installer dans le fond de la classe pour recopier en...
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    Tout a commencé par une heure de retenue, donnée par sa professeure d’italien car elle n’avait pas son livre, une retenue qu’Elisa n’a pas eu le plaisir d’effectuer puisque Rose, sa grand-mère, ne lui en a pas donné la possibilité, allant s’installer dans le fond de la classe pour recopier en vitesse les cent lignes exigées par la professeure après avoir expliqué que puisque c’était par sa faute qu’Elisa n’avait pas son livre, c’était à elle d’être collée. A partir de ce jour-là, la guerre était latente entre les générations. Et les choses ne s’arrangent pas lorsque Rose déclare avoir pris rendez-vous chez un chirurgien esthétique. Pour Elisa, c’est le drame : pourquoi sa grand-mère désire-t-elle devenir une parfaite étrangère en changeant de tête ? Cette décision incompréhensible, combinée aux étrangetés qui s’accumulent dans la maison, lui font craindre le pire pour la raison de son aïeule. Mais voilà qu’Elisa se met à déambuler en pleine nuit, à faire des cauchemars, à être suivie par une ombre venue de nulle part et à entendre sans cesse la même mélodie inconnue. Elisa en est persuadée, Rose leur cache quelque chose. Sur son passé, mais aussi son présent. Pour retrouver la sérénité, Elisa va tout tenter pour découvrir le secret de sa grand-mère …

    Par l’intermédiaire d’une narration bourrée d’humour et légère comme une plume, l’auteur évoque l’épineux sujet des secrets familiaux, aborde la thématique douloureuse du poids des non-dits et des mensonges. Le lecteur, comme Elisa, est sans cesse tiraillé entre cette joie insouciante et cette souffrance venue de nulle part. Cette souffrance qui prend la forme de crises de somnambulisme soudaines, mais surtout d’une ombre rattachée à aucun corps, qui semble guider Elisa dans sa quête de la vérité. Car on le comprend rapidement : contrairement à ce que nous laissait penser le résumé, ce n’est pas la folie - de la grand-mère ou de la petite-fille - qui représente le cœur de l’intrigue, mais bel et bien ce mystère que représente le passé de Rose, cette femme exubérante et insupportable qui s’avère être bien plus sensible et vulnérable qu’on ne le pense. Rien ne préparait Elisa aux découvertes qu’elle va faire, après avoir entrainé sa famille en Sicile dans le village natal de sa grand-mère qui peine à supporter cette plongée dans son passé. Rien ne préparait le lecteur, non plus : la vérité nous tombe dessus comme une chape de plomb, sans prévenir, sans même s’annoncer quelques pages à l’avance.

    La fille qui avait deux ombres est donc un roman face auquel on ne peut rester indifférent : des personnages tous plus attachants les uns que les autres en dépit de leur caractère parfois invivables - une carapace qui s’effiloche progressivement -, des mystères et des secrets qui ne demandent qu’à être dévoilés pour permettre aux protagonistes d’avancer enfin, de se construire ou se reconstruire, une plume qui transforme en mots les émotions pour mieux les communiquer … Chaque chapitre propose au lecteur une tranche de cette histoire aussi bouleversante que captivante, aussi légère que grave, aussi étrange que familière. La fille qui avait deux ombres est autant un récit initiatique qu’une rétrospective, un retour sur le passé qui permet à l’avenir d’advenir. C’est une belle histoire familiale qui montre avec force l’importance de la confiance et de la confidence au sein d’une famille, car les secrets et les non-dits pèsent autant sur ceux qui les gardent énergiquement que ceux qui les pressentent mystérieusement, et ils divisent aussi efficacement qu’une dispute. Ce roman, il vous prend aux tripes, il vous bouleverse, il vous assomme, il vous captive.

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