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La dévoration

Couverture du livre « La dévoration » de Nicolas d'Estienne d'Orves aux éditions Albin Michel
Résumé:

« Je suis chez moi dans le carnage. Mes livres sont des meurtres. Le mal est ma respiration. » L'écrivain Nicolas Sevin aime l'opéra, la littérature et le sang. Judith, son éditrice, voudrait qu'il se renouvelle, qu'il se démasque, en un mot qu'il se mette à nu.

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« Je suis chez moi dans le carnage. Mes livres sont des meurtres. Le mal est ma respiration. » L'écrivain Nicolas Sevin aime l'opéra, la littérature et le sang. Judith, son éditrice, voudrait qu'il se renouvelle, qu'il se démasque, en un mot qu'il se mette à nu.

En choisissant de se replonger dans l'affaire du Japonais cannibale Morimoto, Nicolas Sevin prend le risque de se confronter à ses peurs et à ses démons : son enfance, sa relation ambiguë avec sa mère, un noir secret gardé par son père, ses parties de chasse sexuelle avec son amie de toujours. Et si les bourreaux qui le hantent étaient plus proches de lui qu'il n'ose le croire ? Au terme de sa descente en enfer, il dresse un constat sans concession : certains savent dompter l'écriture, d'autres se font dévorer par elle.

Auteur du très remarqué "Les fidélités successives", Nicolas d'Estienne d'Orves, nous donne, avec "La dévoration", son livre le plus personnel et le plus dérangeant.

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Avis (5)

  • J'ai beaucoup lu sur l'auteur, notamment sur son roman précédent, que je n'ai point lu, Les fidélités successives. J'avais envie de le découvrir. Et bien quelle découverte les amis ! La dévoration ne laisse pas indifférent, c'est un texte parfois dur, à la limite du soutenable sur 4 ou 5 pages...
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    J'ai beaucoup lu sur l'auteur, notamment sur son roman précédent, que je n'ai point lu, Les fidélités successives. J'avais envie de le découvrir. Et bien quelle découverte les amis ! La dévoration ne laisse pas indifférent, c'est un texte parfois dur, à la limite du soutenable sur 4 ou 5 pages dans la toute dernière partie (mais faites comme moi, si vous avez du mal, survolez-les avec les yeux mi-clos, comme quand des images d'un film sont dérangeantes ; bon ce n'est pas facile de lire les yeux mi-clos, mais c'est pour l'idée, après chacun s'adapte à sa manière de se protéger des images violentes). Le reste m'a emballé. J'ai d'abord beaucoup aimé cette histoire en parallèle, celle de la famille Rogis, sa solitude, la peur qu'elle inspire. Une lignée de bourreaux, qui me rappelle le premier roman que j'ai lu de Stéphane Pajot, intitulé Selon les premiers éléments de l'enquête, que je vous invite à découvrir ; un polar bien ficelé et original.
    Ensuite, les hésitations de Nicolas devant le défi de se renouveler, de remettre en cause son travail m'ont plu et fait sourire. J'ai tellement reconnu des auteurs qui écrivent toujours le même livre, sûrs qu'il atteindra encore une fois des ventes importantes, ou des chanteurs qui font toujours la même chanson pour mieux la vendre, ou pire, ceux qui font comme ce qui fonctionne pour vendre également. Un écrivain ou un artiste qui change de registre, qui ose aura toujours ma sympathie a priori, quand bien même ce qu'il fait ne me plairait pas, alors que je me lasse très rapidement des imitations, des redites. Un coup de griffe salvateur de Nicolas d'Estienne d'Orves au monde de l'édition qui en rajoute même dans quelques saillies dont la suivante : "Dans le monde de l'édition, j'ai croisé de ces esprits frappeurs qui vouent un culte à Brasillach ou à Drieu, non pour leurs qualités littéraires mais pour leur jusqu'au-boutisme, leur attitude face à la mort. Un nihilisme de salon qui m'a toujours agacé. La pose est commode, de la provocation pour dîners en ville. On choque le bourgeois, on asticote les maîtresses de maison, mais rien ne bouleverse l'ordre établi. Tout comme prendre la défense des Chouans, proclamer son amour de Gobineau, ne pas dénigrer Albert Speer, goûter les pamphlets de Céline ou Rebatet. Des ivresses de planqués, de la branlette pour mandarins." (p.104)
    Nicolas Sevin n'est pas un type sympathique, c'est un prédateur, un mec que je n'aimerais sans doute pas avoir comme ami -mais peut-être gagne-t-il à être connu ?-, il prend beaucoup, donne peu, il a besoin de cela pour se nourrir et nourrir son œuvre, surtout lorsqu'il décide de se lancer dans une autre direction. Ses proches en pâtissent, seul Antoine, l'ami de toujours est et reste présent quoiqu'il arrive. Sa mère le boude ou le jalouse, elle qui écrit des livres pour la jeunesse voulait être la seule écrivaine de la famille. Son père, Nicolas ne le voit plus depuis une dizaine d'années, malgré les demandes de celui qu'il l'a si peu élevé et qui n'a pas cru en lui pour son premier roman.

    Une très belle écriture que je découvre donc avec ce roman fort, original, dérangeant parfois et absolument pas politiquement correct. Un régal quoi ! De belles phrases sur la création littéraire, sur la famille, l'amitié ; d'autres plus dures mais tout aussi belles sur la violence, le sexe, le sang, la mort. Un roman que j'ai depuis un moment à côté de mon lit, là où je mets mes livres à lire, et dont je repoussais la lecture après quelques critiques mitigées. J'avoue que je l'ai pris un peu timidement, mais une fois entamé, je n'ai pas pu le lâcher. Lu en deux jours. Avec la même intensité qu'un bon polar. Et -largement- approuvé !

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  • Bonsoir Karine

    In extremis, ma dernière participation aux pages 100




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    Initié dès l’enfance à l’art par son père, à l’opéra par sa grand-mère, Nicolas, après un chagrin d’amour, devient écrivain comme sa mère. Un écrivain à grand succès.



    Dès le prologue, le...
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    Bonsoir Karine

    In extremis, ma dernière participation aux pages 100




    Page 100



    Initié dès l’enfance à l’art par son père, à l’opéra par sa grand-mère, Nicolas, après un chagrin d’amour, devient écrivain comme sa mère. Un écrivain à grand succès.



    Dès le prologue, le ton est donné, et le ton est juste, et le ton me charme.



    Quelle aisance dans le style, quel bon choix des mots, quelle intelligence dans l’écriture !



    Nicolas écrira t-il le livre dont rêvent son éditrice et son entourage, dans lequel il se révèlera enfin lui-même ?



    Et ces générations de bourreaux depuis des siècles, les Rogis, dont l’histoire apparaît de manière récurrente, jusqu’où nous mènera-t-elle ?

    C’est avec hâte et plaisir que je vais continuer ma lecture.

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    • Elizabeth Pianon le 19/08/2014 à 08h45

      Initié dès l’enfance à l’art par son père, à l’opéra par sa grand-mère, Nicolas, après un chagrin d’amour, devient écrivain comme sa mère. Un écrivain à grand succès.
      Quel étrange roman ! M’a-t-il plu ou pas ? Une chose est sûre, il m’a dérangée.
      Dès le prologue j’ai été conquise, enchantée par le style et par le ton, par l’intelligence de l’écriture.
      Et, parallèle à l’histoire de Nicolas, celle des Rogis, bourreaux de père en fils depuis des générations m’a beaucoup intéressée et intriguée à la fois.
      Mais au fil des pages, le malaise de Nicolas a commencé à m’envahir, son goût du sang et de la mort, ses déviances sexuelles. A un moment, j’étais proche de la nausée, je n’arrivais plus à le comprendre. Et puis sa fascination pour le cannibale Morimoto, m’a lassée, c’est devenu long et pesant à lire, jusqu’à ce que je comprenne le lien entre Nicolas, les Rogis et Morimoto.
      L’intrigue est particulièrement tordue et fascinante à la fois, d’où l’ambiguïté de mon sentiment.
      Quoiqu’il en soit ; j’aime le style et l’écriture de Nicolas d’Estienne d’Orves, que je ne connaissais pas, et que je vais continuer à découvrir.

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  • Rendez-vous de la page 100
    Deux récits se succèdent de chapitre en chapitre. D’abord la vie du narrateur, l’écrivain Nicolas Sevin. Depuis dix ans, il se complait dans la création d’œuvres ambiguës, sanglantes, décrivant le mal. Son éditrice souhaite qu’il trouve une nouvelle...
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    Rendez-vous de la page 100
    Deux récits se succèdent de chapitre en chapitre. D’abord la vie du narrateur, l’écrivain Nicolas Sevin. Depuis dix ans, il se complait dans la création d’œuvres ambiguës, sanglantes, décrivant le mal. Son éditrice souhaite qu’il trouve une nouvelle inspiration.
    Ensuite celui de la vie de la famille Rogis. Depuis Rouen, en 1278, la profession du père se transmet au fils de génération en génération.

    On alterne de récit quasiment à chaque chapitre. Mais jusqu’à quand ? Pourquoi ? Quel lien avec la vie et les interrogations de Nicolas, avec son univers? J’ai du mal à comprendre où vont se rencontrer ces personnages si différents, à quel moment et pourquoi. Et avouons-le, j’ai également un peu de mal à rentrer dans ce récit.

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    • Dominique Sudre le 21/08/2014 à 23h04

      Le narrateur est un écrivain étrange, Nicolas Sevin. Depuis qu’il a trouvé le succès, Nicolas se complait dans la création d’œuvres ambiguës, sanglantes, morbides. Il habite toujours chez sa mère, car il ne sait écrire que dans sa chambre d’enfant, dans le calme et l’ordre absolu. Depuis la parution de son premier roman dix ans auparavant, il ne parle cependant plus à sa mère, pas plus qu’à son père d’ailleurs. Par contre les lecteurs sont au rendez-vous de ses écrits de sang, de souffrances, de massacres, de ses romans tous aussi morbides. La preuve, ils sont capables de passer des heures à l’attendre pour une simple dédicace. Mais aujourd’hui, son éditrice lui demande de changer de style, de trouver autre chose, de chercher un nouvel élan, une nouvelle inspiration au plus profond de lui-même.
      En parallèle à la vie de Nicolas, se déroule sur quelques siècles la vie de la famille Rogis. Depuis Rouen, en 1278 et pendant de nombreuses générations, la profession du père se transmet au fils : ils sont tous bourreaux. Car enfin, qui voudrait employer un fils de bourreau, que peut-il faire d’autre que suivre son père et apprendre auprès de lui ce métier bien étrange d’exécuteur des arrêts d’état.
      Les chapitres alternent ces deux récits. Jusqu’à la révélation qui va changer la vie de Nicolas, mais pas forcément en mieux.
      Le récit bascule alors vers un autre sujet. Nicolas est très attiré par un fait divers des années 80, celui du japonais cannibale. Attirance malsaine s’il en est. Et que l’auteur (mais lequel ?) va dévoiler, investiguer, jusqu’au malaise, à la limite du soutenable.
      Descriptions morbides, éloge du mal, voire du cannibalisme, plongée dans des caractères et des personnalités pervers et malsains. J’avoue, je n’ai pas apprécié la fin de ce roman. Etait-il besoin d’aller jusque-là ? je n’en suis pas certaine, je trouve que cela n’apporte rien au roman. Ce qui est sûr, c’est que cet « éloge du cannibalisme » m’a particulièrement dérangé. C’est le premier roman que je lis de cet auteur. Au final, même si j’ai trouvé que son style est intéressant et que c’est bien écrit, je n’ai pas aimé.

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  • Rendez-vous de la page 100

    Voici un roman somme toute classique. La quatrième de couverture laissait présager une profondeur, une complexité qu'on ne retrouve pour le moment pas dans les premières pages. L'écriture est classique, les personnages survolés, l'intrigue difficile à établir....
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    Rendez-vous de la page 100

    Voici un roman somme toute classique. La quatrième de couverture laissait présager une profondeur, une complexité qu'on ne retrouve pour le moment pas dans les premières pages. L'écriture est classique, les personnages survolés, l'intrigue difficile à établir. L'auteur se met un chapitre sur deux dans la peau de son écrivain fictif (?). Cela résulte à des chapitres relativement faibles, pas désagréables à lire puisque je continue à tourner les pages mais bien en-dessous de ce à quoi je m'attendais après lecture du résumé. Pour l'instant, les premières pages laissent une sensation de perplexité et de déception…

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    • Millie Sydenier le 20/08/2014 à 00h22

      En regard de la quatrième de couverture, la déception est immense. Il faut d'abord attendre plus de la moitié du livre avant que Morimoto entre en scène. Le noir secret du père n'est pas vraiment transcendant tandis qu'on effleure à peine la relation du personnage avec la mère. De l'enfance du personnage ? Presque rien. Ses parties de chasse sexuelle ? On n'en entrevoit qu'une seule. En fait, tout le roman est contenu dans ces quelques lignes. Il n'y a aucune surprise à la lecture. Tout est survolé, tout est entrevu, rien n'est approfondi.
      L'écriture, qui semblait véritablement pauvre au départ, apparaît plus tard comme dénuée de tout éclair superflu, de tout excès. Malgré quelques phrases faciles, c'est avec limpidité que Nicolas d'Estienne d'Ovres poursuit la quête de son personnage. Pourtant, même si l'auteur décide de prendre le roman à contre-pied et d'en faire un amalgame de chapitres dérangeants et provocants, on peine à y croire. Il est déjà difficile de comprendre pourquoi l'auteur parle d'histoire imaginaire alors que tout est repris du sinistre fait divers : chronologie, noms, adresses, dates, actes, etc. Au final, après lecture des méfaits de Segawa, on se rend compte que seul le nom du principal intéressé et quelques détails sont fictionnels. La violence est celle d'un Grangé ou d'un Chattam : hémoglobine, volonté de choquer, provocation, etc. Pourtant, celle que l'on attend est la violence complexe, psychologique et profonde que seuls un Selby Jr ou un Bret Easton Ellis sait retranscrire. Leur violence à eux, cette violence humaine, nous fait bien plus frémir que n'importe quel sévice un peu sanguinolent. Dans La dévoration, le thème est trop banal : un auteur amateur de sang qui écrit pour ne pas devenir lui-même un de ces personnages tueurs. La psychologie du personnage n'est que survolée. En d'autres termes, le personnage dont l'auteur a voulu faire un être doté de réflexion, d'un passé complexe, de secrets, de noirceur, de pulsions, de fantasmes, n'est rien d'autre qu'un trublion d'une trentaine d'années peu talentueux écrivant des romans de gare à la chaîne. Tout au long de la lecture, on s'attend à une apothéose. L'histoire n'est pas inintéressante, bien au contraire. On y croise folie, écriture, histoire et famille. Tous les ingrédients d'un cocktail détonnant. Pas forcément original mais qui continue de marcher. Mais s'il y a bien un manque cruel dans ce roman, c'est la folie. La véritable folie. Celle qui semble emporter le personnage est trop facile, trop évidente.
      Alors un livre personnel et dérangeant ? Non. Une véritable déception. Bravo toutefois au rédacteur du résumé.

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  • A la page 100:il est encore bien difficile de voir où ira ce roman.C'est étonnant ,bizarre assez complexe, ce qui est certain c'est que l'auteur est obnubilé par l'hémoglobine.
    Il reprend la veine des ouvrages précédents desquels il avait bifurqué pour "les fidélités successives". J'espère...
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    A la page 100:il est encore bien difficile de voir où ira ce roman.C'est étonnant ,bizarre assez complexe, ce qui est certain c'est que l'auteur est obnubilé par l'hémoglobine.
    Il reprend la veine des ouvrages précédents desquels il avait bifurqué pour "les fidélités successives". J'espère comprendre le but suivi avant la fin de ce livre ...

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    • Salina le 19/08/2014 à 14h25

      J'ai commencé la lecture de ce roman avec une légère empathie pour l'auteur, qui a su se détourner un moment de ses attirances morbides pour l'hémoglobine, avec son dernier roman « Les fidélités successives ».
      Faisons comme si l'écrivain créé par N.d'Estienne d'Orves n'était pas son copié-collé.
      Ce Nicolas Savin se sent condamné à l'abjection et d'ailleurs sa grand-mère lui démontre qu'il est le résultat d'une famille,d'une histoire, d'une hérédité.
      Une autre histoire alterne avec celle de Savin: celle des Rogis, bourreaux de père en fils depuis le XIIème siècle.D'ailleurs, au fil du temps le « travail » se dévalue et , au temps de la guillotine, le bourreau est réduit au rôle de mécanicien. Bien.
      On se dit que ces destins sont liés, d'ailleurs on y est presque.Voilà qui expliquerait la face sombre de N.Savin....
      Puis vient la partie dédiée au cannibale japonais qui a sévi à Paris, sous couvert quasiment d'un exorcisme qui le délivrerait pour toujours de son besoin d'horreur, et pour lui permettre d'écrire avec une autre inspiration.Bien.
      On en vient à penser aux Grecs anciens et au mythe séduction-dévoration, pourquoi pas ? Histoire de sortir un peu du cannibalisme concret, que nenni !
      Un seul petit exemple, « sous mes dents, ta peau m'a semblé élastique.Elle gardait hélas cet arrière-goût faisandé qui rappelait la bécasse ou la grouse ».
      Quant à la cuisson des parties intimes de la demoiselle, on tombe dans un tel grotesque, que le mythe s'évapore, et que reste une certaine consternation.
      Dommage, parce que l'écriture est belle.

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