Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Dans une grande villa au Maradagàl, limitrophe du Parapagàl, deux États imaginaires situés quelque part en Amérique latine, non loin de la Cordillère des Andes, vit Gonzalo Pirobutirro d'Eltino, ingénieur neurasthénique qui nourrit des projets littéraires. Cet alter ego de l'auteur vit avec sa mère dans une solitude rageuse et désespérée, exacerbée par la haine des petits-bourgeois et autres paysans pauvres et incultes qui l'entourent. La bienveillance et la disponibilité que leur offre en revanche sa mère exaspère le rapport agressif que Gonzalo entretient avec elle. Aussi éclate-t-il souvent en fureurs épouvantables : contre feu son père, sa mère, les péons, les propriétaires, l'enfance, toute la société maradagalaise ; et surtout contre l'idée du moi.
Baroque à souhait, la langue de Gadda traverse toutes les strates de l'histoire linguistique italienne, y compris dialectales, offrant une écriture unique dans l'ensemble des expériences littéraires du XXe siècle. Elle dit la douleur de celui qui affirme sa propre violence face à l'agression implacable des autres.
Traduit de l'italien par Louis Bonalumi et François Wahl.
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