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La confession de la lionne

Couverture du livre « La confession de la lionne » de Mia Couto aux éditions Metailie
  • Date de parution :
  • Editeur : Metailie
  • EAN : 9791022601474
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Lorsque le chasseur Arcanjo Baleiro arrive à Kulumani pour tuer les lions mangeurs d'hommes qui ravagent la région, il se trouve pris dans des relations complexes et énigmatiques, où se mêlent faits, légendes et mythes. Une jeune femme du village, Mariamar, a sa théorie sur l'origine et la... Voir plus

Lorsque le chasseur Arcanjo Baleiro arrive à Kulumani pour tuer les lions mangeurs d'hommes qui ravagent la région, il se trouve pris dans des relations complexes et énigmatiques, où se mêlent faits, légendes et mythes. Une jeune femme du village, Mariamar, a sa théorie sur l'origine et la nature des attaques des bêtes. Sa soeur, Silência, en a été la dernière victime. L'aventure est racontée par ces deux voix, le chasseur et la jeune fille, au fil des pages on découvre leurs histoires respectives. La rencontre avec les bêtes sauvages amène tous les personnages à se confronter avec eux-mêmes, avec leurs fantasmes et leurs fautes. La crise met à nu les contradictions de la communauté, les rapports de pouvoir, tout autant que la force, parfois libératrice, parfois oppressive, de leurs traditions et de leurs croyances. L'auteur a vécu cette situation de très près lors d'un de ses chantiers. Ses fréquentes visites sur le théâtre du drame lui ont suggéré l'histoire inspirée de faits et de personnages réels qu'il rapporte ici. Clair, rapide, déconcertant, Mia Couto montre à travers ses personnages forts et complexes la domination impitoyable sur les femmes, la misère des hommes, la dureté de la pénurie et des paysages. Un grand roman dans la lignée de L'Accordeur de silences.

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Articles (1)

  • La chronique #2 du Club des Explorateurs : "La confession de la lionne" de Mia Couto

    Lancé ce mois-ci, le Club des Explorateurs permet chaque semaine à deux lecteurs de lire en avant-première un même titre que nous avons sélectionné pour eux et de confronter ainsi leur point de vue. Cette semaine, Sophie a choisi Nicole pour partager sa lecture et son avis sur le livre La confession de la lionne de Mia Couto (Métailié).

Avis (3)

  • A Kulumani, village de brousse mozambicain, des lions attaquent les habitants. Le chasseur Arcanjo Baleiro est envoyé sur place pour abattre les fauves et ramener la sécurité et le calme.
    Sur ce pitch très simple, Mia Couto construit un roman (inspiré de faits réels qu’il a lui-même vécus) bien...
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    A Kulumani, village de brousse mozambicain, des lions attaquent les habitants. Le chasseur Arcanjo Baleiro est envoyé sur place pour abattre les fauves et ramener la sécurité et le calme.
    Sur ce pitch très simple, Mia Couto construit un roman (inspiré de faits réels qu’il a lui-même vécus) bien plus complexe et subtil. Tout d’abord, il tisse le récit avec deux fils narratifs, celui du chasseur Arcanjo, et celui de Mariamar, jeune femme d’une trentaine d’années et soeur de la dernière victime des lions. Ensuite, Mia Couto brouille constamment les pistes et la frontière entre rêve, réalité, malédictions et magie. Les lions sont-ils des animaux, des hommes, des esprits ? Sont-ils d’ailleurs des lions, ou des lionnes ? Une chose est sûre : les victimes sont toujours des femmes, soumises à et dévorées par la volonté d’un patriarcat abusif et révoltant.
    A travers les récits d’Arcanjo et de Mariamar, qui se coltinent chacun de fameux démons du passé, la belle écriture de Mia Couto nous embarque dans une lecture étrange et énigmatique, mais peu fluide, qui dénonce la cruauté des hommes envers les femmes.

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  • Kulumani, un village du Mozambique. La guerre à peine terminée, c'est à une autre forme de lutte que doivent faire face les habitants : des lions rôdent et dévorent des femmes et des jeunes filles, comme condamnées à ces cérémonies sacrificielles par leur condition. Car ne sont-elles pas d'ores...
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    Kulumani, un village du Mozambique. La guerre à peine terminée, c'est à une autre forme de lutte que doivent faire face les habitants : des lions rôdent et dévorent des femmes et des jeunes filles, comme condamnées à ces cérémonies sacrificielles par leur condition. Car ne sont-elles pas d'ores et déjà anéanties, ces femmes soumises à un quotidien que le pouvoir masculin rend désespéré ?
    Les voix croisées de Mariamar, sœur de la dernière victime, et d'Arcanjo Baleiro, le chasseur de fauves, prennent en charge le récit de ces journées où la réalité se tisse du fil des légendes, des souvenirs et des fantasmes. Les temporalités se mêlent jusqu'à se confondre, plongeant le lecteur dans une sorte de nasse asphyxiante dont on ne sait plus si elle prend forme dans un esprit délirant ou dans la cruauté du réel. Dans cet univers où tout vacille, où mort et folie semblent être les seuls refuges, les prédateurs deviennent des proies et les proies se métamorphosent en justiciers.

    Le rythme donné par l'alternance des deux narrations s'apparente à une pulsation sourde, cœur battant de cette humanité qui prend vie et qui donne mort. Ce tempo régulier, qui encadre et ordonne le lacis des évènements, m'a progressivement tenue sous une sorte d'envoûtement indéfinissable et, littéralement, déroutant. Envoûtée, oui, par la puissance et l'intensité des images et déroutée par le foisonnement des thématiques enchevêtrées.

    Ma lecture du roman de Mia Couto me laisse un sentiment mitigé. Elle s'apparente au travail de l'orpailleur : rude et exigeante, mais qui révèle des paillettes et des pépites précieuses. Cette richesse indéniable m'a semblé parfois hors d'atteinte tant l'auteur densifie l'intrigue au risque d'égarer le lecteur dans un labyrinthe d'interprétations. Il faut bien me résigner au paradoxe : je n'ai pas été véritablement séduite par ce roman que je trouve beau et profond !

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  • Qui est donc cette lionne qui se confesse ? Il vous faudra terminer le livre, entre légende et fait divers pour peut-être répondre à cette question.
    Ce roman est un grand voyage socioculturel au Mozambique. Inspiré de faits réels, il entraîne le lecteur dans le village de Kulumani où...
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    Qui est donc cette lionne qui se confesse ? Il vous faudra terminer le livre, entre légende et fait divers pour peut-être répondre à cette question.
    Ce roman est un grand voyage socioculturel au Mozambique. Inspiré de faits réels, il entraîne le lecteur dans le village de Kulumani où l’opposition entre traditions et modernité est vivace.
    Ainsi, les croyances traditionnelles, le Christianisme et l’esprit cartésien s’affrontent lorsqu’il s’agit de prendre des décisions importantes. Et la chasse aux lions devient l’enjeu de luttes entre les anciens et les modernes.
    Ainsi, des femmes, traditionnellement sans existence sociale en dehors de la maternité, se révoltent chacune à leur manière, jusqu’à vaincre cette société d’hommes. Comment oublier Hanifa la rusée, Mariamar la secrète et Naftalinda, la militante ?
    Mais le combat de chacun pour le libre arbitre passe par son rapport à l’écrit, source de pouvoir. Pouvoir de faire exister, telles les lettres tracées par Mariamar encore enfant qui apprend à lire avec l’aide de son grand-père. Pouvoir de soumettre, telles les missives écrites par Martina sous la dictée de son mari Henrique qui était incapable de contrôler ce qu’elle inscrivait sur le papier. Pouvoir d’abriter, tel le journal d’Arcanjo qui le fait entrer dans le monde de ceux qui écrivent et qui ont le droit de rester à la maison.
    Ce roman s’écrit à deux voix : celle de Mariamar, la jeune femme immergée dans la culture traditionnelle du village ; et celle d’Arcanjo Baleiro, le chasseur de lion, extérieur à Kulumani. Ces deux voix racontent des histoires parallèles, qui ne se croiseront que fortuitement. Mais ce roman est d’abord un formidable récit conté avec vivacité, humour et clarté. Par le biais d’une épopée, la chasse aux lions tueurs, l’auteur nous distille des aphorismes sur la destinée, la complexité humaine, les rapports sociaux, comme des pépites à découvrir dans le flot de l’intrigue. Il nous fait entrer dans le monde des croyances traditionnelles. Il nous fait percevoir la rigidité des relations entre les membres du village. Mais en partant de cette société particulière, il touche à l’universalité humaine. En refermant le livre, on en sait beaucoup plus sur le Mozambique, mais aussi sur nous. Dommage que quelques approximations syntaxiques et lexicales viennent parasiter ce voyage au long cours.
    Cette plongée dans les traditions où la logique n’est plus reine se mérite. J’ai eu quelques difficultés à entrer dans cette histoire : j’étais perdue par la profusion des personnages, les passages de la vie réelle au monde onirique, les retours vers le passé. Mais lorsqu’enfin j’ai réussi à lâcher prise, la balade africaine a commencé, et alors, quel enchantement ! Les croyances africaines me devenaient familières, j’acceptais de lâcher mon rationalisme et alors tout devenait possible.
    Un livre à lire d’une seule traite pour s’imprégner de son univers, puis à relire lentement, en en dégustant toutes les richesses littéraires et philosophiques.

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