Les écrivains pour la jeunesse revendiquent aisément aujourd'hui le statut d'auteur, alors même que, dans le cas de la littérature pour adultes, la notion d'auteur se trouve déstabilisée depuis le célèbre article de R. Barthes sur « La mort de l'auteur » (1968). La revendication des « écrivains jeunesse » repose, certes, sur le statut peu légitime de ce secteur de l'édition, pourtant très florissant et très riche en oeuvres de qualité, mais aussi sur un retour de la notion d'auteur à travers des approches théoriques variées (M. Foucault, M. Couturier et d'autres). D'Homère aux plus contemporains C. Grenier, S. Morgenstern, B. Poncelet, Sara et quelques autres, en passant par P.-J. Hetzel ou le romancier P. Berna, les quinze contributeurs de cet ouvrage mettent en débat la notion d'auteur pour la jeunesse. Plus rapide, l'approche historique de la problématique débouche sur le moment actuel. Les analyses interrogent certaines pratiques éditoriales comme les biographies d'écrivains insérées dans les ouvrages ou donnant lieu à des fascicules spécifiques. Elles questionnent la relation qui s'instaure entre l'auteur et le lecteur. Les pratiques récentes de l'institution scolaire (invitation de l'auteur dans la classe, séquences de lecture, réseau sur un auteur, écrits et débats d'élèves, voire d'enseignants, sur le sujet) sont étudiées dans différentes perspectives. Au terme de ce parcours, l'auteur pour la jeunesse apparaît comme une notion dont la complexité mérite d'être prise en compte si l'on veut lui donner dans l'enseignement la place qu'elle mérite, sans la doter, pourtant, d'un statut excessif.
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