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Konbini

Couverture du livre « Konbini » de Sayaka Murata aux éditions Denoel
  • Date de parution :
  • Editeur : Denoel
  • EAN : 9782207137208
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Depuis l'enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. À trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n'a aucune intention de quitter sa petite boutique, au... Voir plus

Depuis l'enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. À trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n'a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s'inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille. En manque de main-d'oeuvre, la supérette embauche un nouvel employé, Shiraha, trente-cinq ans, lui aussi célibataire. Mais lorsqu'il apparaît qu'il n'a postulé que pour traquer une jeune femme sur laquelle il a jeté son dévolu, il est aussitôt licencié. Ces deux êtres solitaires vont alors trouver un arrangement pour le moins saugrenu mais qui leur permettra d'éviter le jugement permanent de la société. Pour combien de temps...

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Avis (6)

  • La supérette ou konbini - ces magasins qui fleurissent à tous les coins des villes japonaises et sont ouvertes 24h/24 - semble être pour Keiko Furukura l'endroit parfait, celui elle se sent à sa place en tout cas : un endroit qui la protège du monde alentour et de ses règles si difficiles à...
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    La supérette ou konbini - ces magasins qui fleurissent à tous les coins des villes japonaises et sont ouvertes 24h/24 - semble être pour Keiko Furukura l'endroit parfait, celui elle se sent à sa place en tout cas : un endroit qui la protège du monde alentour et de ses règles si difficiles à comprendre. Au konbini, le manuel de l'employé lui a dicté son sourire, les formules de politesse. Au konbini, il n'y a jamais d'ennui : chaque heure, chaque jour apportent leur lot de gestes à répéter. Au konbini, il y a aussi une petite musique rassurante : le bruit des clients, les bip du scanner, les sons du rangement. Elle est si rassurante cette musique qu'elle tinte à l'oreille de Keiko même une fois rentrée chez elle - elle lui est même nécessaire pour s'endormir chaque soir et refaire le plein d'énergie avant une nouvelle journée au konbini.
    Keiko a découvert le konbini à 18 ans, sous prétexte de petit boulot pendant les études. A trente-six ans, elle y travaille toujours ayant su revêtir le masque de l'employée modèle. Mais au Japon, dans cette société extrêmement normée, personne - ni sa famille, ni ses amies de lycée, ni même ses collègues - ne comprend pourquoi et comment Keiko a pu passer 18 ans de sa vie dans ce petit boulot alors qu'elle n'est ni étudiante ni mariée. Pour celle qui a sans cesse cherché à se faire oublier dans ce monde qu'elle n'a jamais compris, c'est le comble : on ne voit plus qu'elle, on s'interroge, s'étonne, se désole pour elle. Alors quand un nouveau collègue, qui semble lui aussi avoir du mal à trouver sa place, est embauché au konbini, ces deux êtres y voient peut-être l'occasion de donner le change aux gens normaux.
    Quel étrange petit roman que ce Konbini ! A travers l'histoire de Keiko, jeune femme dénuée de sentiments qui depuis l'enfance cherche à paraître "normale", pour ne pas peiner ses parents, pour ne pas être montrée du doigt à l'école, pour qu'on oublie qu'elle a passé sa vie au konbini, Sayaka Murata interroge le droit à la différence. En poussant à l'extrême le quotidien aseptisé de son héroïne, Murata semble mettre en abîme la société japonaise et ses codes : finalement, ne serait-ce pas en obéissant à ces injonctions que l'on se désincarne ? Un court roman qui laisse son empreinte subtilement car finalement ce qui se joue là est peut-être l'histoire de nos choix et de nos libertés, parfois bien relatives.

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  • Konbini abréviation japonisé de Convinience Store et une supérette ouverte 24h/24, 7j/7 au japon. C'est là que travaille Keiko Furukura depuis 18 ans (comme l'auteure d'ailleurs). Depuis l'enfance, elle est "décalée" par rapport à ses camarades. Célibataire avec un emploi précaire, elle inquiète...
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    Konbini abréviation japonisé de Convinience Store et une supérette ouverte 24h/24, 7j/7 au japon. C'est là que travaille Keiko Furukura depuis 18 ans (comme l'auteure d'ailleurs). Depuis l'enfance, elle est "décalée" par rapport à ses camarades. Célibataire avec un emploi précaire, elle inquiète beaucoup son entourage.

    Gros coup de cœur pour ce livre. J'ai vraiment beaucoup aimé. Le ton est ironique, sarcastique, avec un humour au second degré très bien dosé. Ce livre est à la fois drôle et délicieusement absurde. Il met en évidence les incohérences de la société japonaise et par là de nos sociétés occidentales. L'auteure pose un regard amusée sur sa propre vie, anti-conformiste, et sur l'absurdité pour elle du comportement de ses semblables. L'auteure continue d'ailleurs aujourd'hui encore après le très gros succès de son livre au Japon de travailler à temps partiel dans son konbini. C'est un récit Savoureux que je conseille vivement ! Surtout pour qui apprécie la littérature japonaise.

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  • Ce livre se lit très vite , très facilement et c'est agréable!
    Je ne sais pas trop de quoi souffre l'héroïne Keiko Furukura; elle ne réagit pas comme les autres: petite, alors que les autres enfants pleurent devant un petit oiseau mort, elle propose de le manger! Plus tard, elle assomme un des...
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    Ce livre se lit très vite , très facilement et c'est agréable!
    Je ne sais pas trop de quoi souffre l'héroïne Keiko Furukura; elle ne réagit pas comme les autres: petite, alors que les autres enfants pleurent devant un petit oiseau mort, elle propose de le manger! Plus tard, elle assomme un des deux élèves qui se battent; plus tard encore lorsque son neveu pleure, elle a envie de se servir d'un couteau...Elle a maintenant 36 ans, célibataire (et vierge) depuis 18 ans, elle a un petit boulot à temps partiel dans un konbini, sorte de supérette japonaise; il n'y a que dans ce travail de vendeuse qu'elle se sent bien mais son comportement surprend: elle copie les voix et les vêtements des autres. Shiraha, 35 ans, célibataire, est engagé dans le konbini mais se comporte si mal qu'il est vite renvoyé; mais Keiko lui propose de l'héberger, comme cela elle pourra dire qu'elle a un homme à la maison et on ne l'embêtera plus: elle semblera "normale".
    mais au moment de solliciter un vrai travail à temps plein (pour entretenir son squatter) elle découvre que son "organisme tout entier est voué au konbini"
    étrange, non?

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  • L'auteure a reçu pour ce livre le prestigieux Prix Akutagawa (équivalent japonais du Goncourt) et elle le mérite amplement.

    Un petit roman très intéressant et facile à lire sur la différence et la société nipponne que j'ai découvert et emprunté à la médiathèque de ma commune.

    Un énorme...
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    L'auteure a reçu pour ce livre le prestigieux Prix Akutagawa (équivalent japonais du Goncourt) et elle le mérite amplement.

    Un petit roman très intéressant et facile à lire sur la différence et la société nipponne que j'ai découvert et emprunté à la médiathèque de ma commune.

    Un énorme COUP DE COEUR ! Je le recommande fortement aux membres de Lecteurs.com.

    Ma note : 5/5

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  • Quel roman déroutant, vraiment!
    A l'issue de ma lecture, je ne peux toujours pas dire le ton donné à ce court récit.
    Humoristique, satirique, réaliste, ironique, dramatique? Ou tout cela à la fois?
    Je ne connais pas bien le Japon moderne, contemporain. Et là il est venu à moi en pleine face....
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    Quel roman déroutant, vraiment!
    A l'issue de ma lecture, je ne peux toujours pas dire le ton donné à ce court récit.
    Humoristique, satirique, réaliste, ironique, dramatique? Ou tout cela à la fois?
    Je ne connais pas bien le Japon moderne, contemporain. Et là il est venu à moi en pleine face. Si on peut parler ainsi :)
    Keiko, jeune femme citadine et célibataire de 37 ans nous raconte sa vie en tant qu'employée dans un konbini (un 7 Eleven japonais, un Leader Price ouvert 24h/24). Elle se fond totalement dans le moule, dans la masse. Je la trouve "border line" (terme psychiatrique), personne aux tendances marginales, hors de la société. (cf ses pensées de jeunesse, ouille!!)
    Elle veut tellement rejoindre le groupe (celui des mamans/épouses/job intéressant à temps plein) et ne pas s'attirer l'attention d'autrui.
    Un jeune collègue lui propose un marché, qu'elle va accepter de son plein gré. Et c'est là que je n'ai vraiment pas compris "l'astuce". Ou alors suis-je trop occidentale, trop européenne? Mon petit chouia de "féministe" s'est réveillé ! Quoi? Oser se laisser marcher sur les pieds de la sorte? Se laisser parler ainsi?
    Ce roman me laisse perplexe mais me fait me rendre compte combien les jeunes adultes nippons sont pressés de tous côtés (travail, ascension sociale, mariage), combien la vie citadine est difficile et ce long célibat qui les "cristallise" sur l'autel de la vie de couple.
    L'auteure travaille elle aussi dans un konbini. Est-ce une biographie?
    Une bonne satire sociale .

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  • La portée de ce livre va au-delà d'une simple employée de Konbini. ces petites supérettes sont nombreuses au Japon. En y plaçant son histoire dans un lieu aussi commun, l'auteur en augmente l'humanité. La pression sociale au Japon est très grande et la puissance donnée aux hommes dans le statut...
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    La portée de ce livre va au-delà d'une simple employée de Konbini. ces petites supérettes sont nombreuses au Japon. En y plaçant son histoire dans un lieu aussi commun, l'auteur en augmente l'humanité. La pression sociale au Japon est très grande et la puissance donnée aux hommes dans le statut sociale ou professionnel, très important. La plupart des employés des konbini sont des étudiants, des "freeters" (personnes accumulant des petits boulots souvent jeunes). À la trentaine, les hommes doivent avoir une bonne position au sein de la société pour entretenir leur foyer, femme et enfant. Le fait qu'à son âge, Keiko travaille toujours dans cet endroit est même suspicieux aux yeux de ses proches.

    La société japonaise a ses codes et son fonctionnement. Ce livre est plus une ode à la différence qu'une critique virulente de la société. Etre ce que l'on est, peut importe les diktats de la société, même si notre travail ne répond pas à l'hégémonie consensuelle, est parfois difficile même dans nos pays. Mais la culture japonaise donne au travail une importance capitale. Le personnage de Shiraha est plus virulent dans ses propos que celui de Keiko, et pourtant, j'ai ressenti beaucoup d'empathie envers eux. L'être humain est encore guidé par la place qu'il doit trouver dans la société.
    Mais je ne dit pas pour autant que je n'ai pas ressenti une critique sur cette société très codifiée. Son succès au Japon vient peut être également de cela : cette histoire, même courte, met en évidence un malaise ressenti par beaucoup dans ce Japon alliant tradition et modernité.

    Les personnages sont attachants, complexes et pourtant assez communs. Keiko, dans sa singularité, est un personnage qui montre bien la difficulté pour s'intégrer dans une société où la norme prime sur l'individu. La lecture est agréable, le livre se lit vite et le dépaysement total : cela ne demande pas de connaître la société japonaise : Sayaka Murata donne les clefs de sa compréhension par les dialogues et réflexions des personnages.

    En bref :

    Le droit à la différence prend les traits d'une trentenaire attachante dans ses réflexions face à une société japonaise dont le diktat de la norme prime sur son individualité.

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