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Quand il publia, en 1975, ce Journal peau-rouge que nous retrouvons aujourd'hui, Jean Raspail le sous-titra : « Mes libres voyages dans les réserves indiennes des Etats-Unis d'Amérique ». Retenons ce mot : libres. Car ce Journal peau-rouge, qui venait contrebattre l'habituelle littérature indianiste du temps, est d'abord celui d'un homme libre. L'autre mot, c'est réserves. « Libres » et « réserves ». Quasiment un oxymore... « On est toujours le Peau-Rouge de quelqu'un » aime à dire Jean Raspail qui, toute sa vie, a écrit sur les minorités perdues, les peuples oubliés, voire disparus. C'est donc avec empathie qu'il était allé à la rencontre des Cherokees, des Crows, des Choctaws, des Sioux, des Cheyennes, etc. Sans pour autant, lui qui a écrit La Hache des steppes (où il partait à la recherche des Huns et des autres), déterrer la hache de guerre et charger encore un peu plus le fardeau de l'homme blanc. L'écrivain sioux Vine Deloria, lassé des indiâneries des bien-pensants, a écrit : « Un guerrier tué au combat peut toujours gagner les Heureux Terrains de Chasse. Mais où se rendra un Indien étendu pour le compte par un anthropologue ? À la bibliothèque ? » Qui se souvient des Hommes ? a naguère demandé Jean Raspail en mémoire et à la mémoire d'autres « Indiens » totalement disparus, eux. Qui se souvient des Indiens ? Eh bien, Jean Raspail qui, à la différence des anthropologues patentés, sort des sentiers battus. Sans s'embourber pour autant sur la piste des larmes.
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