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Journal 1947-1983

Couverture du livre « Journal 1947-1983 » de Michel Deon aux éditions L'herne
  • Date de parution :
  • Editeur : L'herne
  • EAN : 9782851979117
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Michel Déon nous livre dans ces pages intimes de journal (1947-1970), des épisodes et anecdotes piquantes de ses voyages et de ses rencontres. On le retrouve en Suisse avec Eva Peron, à Chicago, à New-York, à Venise.... Il y trace le portrait des personnalités marquantes de cet époque en... Voir plus

Michel Déon nous livre dans ces pages intimes de journal (1947-1970), des épisodes et anecdotes piquantes de ses voyages et de ses rencontres. On le retrouve en Suisse avec Eva Peron, à Chicago, à New-York, à Venise.... Il y trace le portrait des personnalités marquantes de cet époque en observateur amusé.
«Eva Peron qui a reçu des tomates sur le pare-brise de sa voiture à Berne, a modifié son programme, décommandé ses rendez-vous et vient se reposer huit jours à Saint-Moritz. Il y a quelques fidèles autour d'elle, aucun garde du corps, seulement deux jeunes officiers en civil dont l'un s'accroche aussitôt au bar.
Je le soudoie à coups de whisky et il me promet une rencontre. Une interwiouve d'elle pour une agence, c'est un scoop mondial. L'interwiouve a lieu dans un petit salon attenant à la suite. Entre, après un diplomatique retard, une superbe et grande femme au teint pâle, aux yeux superbes. Elle est déjà parée pour le dîner : perles, clips, bracelet. Je lui offrirais volontiers un diadème. Un châle pourpre couvre son décolleté.
Une plénitude, un calme tels émanent d'elle qu'on pense encore plus qu'à une reine, à une impératrice telle que l'adorent les descamisados d'Argentine dont elle est l'idole. Le jeune lieutenant sert d'interprète, mais c'est pour qu'Eva Peron me dise qu'elle ne donne plus d'interwiouves, que chaque fois qu'elle a parlé à la presse, on a déformé ses propos, et qu'elle est venue en Suisse pour se reposer, pas pour engager un dialogue avec une opinion publique résolument et a priori hostile. [...] Sans condescendance, ni affectation, elle tend sa main baguée et s'en va dans un nuage de parfum. J'aurai tout de même un bon article.»

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