Une plume vive, des héros imparfaits et une jolie critique de notre société
Écrasé par les espérances paternelles, angoissé par le prestige d'un mythe philosophique et par le devenir d'un nom menacé de disparition, Monsieur de Secondat n'osa jamais se présenter comme Jean-Baptiste de Montesquieu.
Passionné par les sciences, absorbé par les lectures et les démonstrations théoriques, il fuyait les représentations sociales et les démonstrations culturelles et mondaines des Lumières bordelaises ou parisiennes, dont la biographie du baron n'en présente pas moins tout l'éclat. « C'était un savant modeste un peu singulier, extraordinairement distrait, fort aimable et estimé » qui rêvait d'un monde nouveau qu'il ne vit jamais. Pour connaître l'histoire de ce misanthrope étonnant, il faut d'abord se heurter aux affres du roman noir. Jean-Baptiste de Secondat qui devait régir la publication des oeuvres du baron de Montesquieu préféra lire celles de Montaigne et de Voltaire, avant d'être obligé de se présenter devant un tribunal révolutionnaire pour plaider sa cause au nom des valeurs d'une humanité oubliée et échapper ainsi aux geôles humides qui jouxtaient son superbe hôtel particulier.
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