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Je te suivrai en Sibérie

Couverture du livre « Je te suivrai en Sibérie » de Irene Frain aux éditions Paulsen
  • Date de parution :
  • Editeur : Paulsen
  • EAN : 9782375020722
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Après Marie Curie et Simone de Beauvoir, Irène Frain se tourne vers une héroïne qui fascina les romantiques : Pauline Geuble, amoureuse rebelle d'un insurgé décembriste. Partie sur ses traces en Russie, Irène Frain en reviendra hantée par une femme d'exception, étonnante de courage, de force et... Voir plus

Après Marie Curie et Simone de Beauvoir, Irène Frain se tourne vers une héroïne qui fascina les romantiques : Pauline Geuble, amoureuse rebelle d'un insurgé décembriste. Partie sur ses traces en Russie, Irène Frain en reviendra hantée par une femme d'exception, étonnante de courage, de force et de passion.
Pauline est de ces femmes qui brisent les obstacles.

Risque-tout, elle quitte sa Lorraine natale à la fin de l'épopée napoléonienne pour rejoindre Moscou où, simple vendeuse de mode, elle est courtisée par un richissime aristocrate. Ivan Annenkov est un fervent admirateur de la France des Lumières et un farouche adversaire du servage. Il appartient à une société secrète qui rêve de renverser le tsar. Le complot échoue, les Décembristes sont déportés en Sibérie. Ivan aurait été promis à mourir dans l'oubli le plus total si Pauline, comme sept autres femmes de condamnés, n'avait décidé de le rejoindre. La petite bande, qui deviendra légendaire, soutient si bien les conjurés qu'ils relèvent la tête et fondent, derrière les murs de leur prison, une minirépublique à la française...

Qui était au juste cette Pauline qui croisa les hommes les plus célèbres de son temps, de Dumas à Dostoïevski, qu'elle fascina ? Irène Frain a suivi ses traces depuis la Lorraine jusqu'à la Transbaïkalie. Elle ressuscite son équipée et brosse avec feu et sensibilité le portrait d'une amoureuse endiablée.

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Avis (4)

  • L'auteure a reconstitué la vie de cette femme, depuis sa France natale jusqu'aux confins de la Russie orientale : une vie hors-norme par les choix exceptionnellement courageux qui l'ont pointillée. Depuis sa naissance en Lorraine, où elle va grandir dans champ miné par l'égoïsme et les...
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    L'auteure a reconstitué la vie de cette femme, depuis sa France natale jusqu'aux confins de la Russie orientale : une vie hors-norme par les choix exceptionnellement courageux qui l'ont pointillée. Depuis sa naissance en Lorraine, où elle va grandir dans champ miné par l'égoïsme et les manipulations de sa mère veuve très vite, qui a d'ailleurs un petit goût de cette France balzacienne du XIXe siècle, Dévoiler le texte masquéPauline Geuble a tout de la destinée et de l'aura de ces grandes femmes qui marque la mémoire de l'histoire et de la littérature franco-russe. D'autres auteurs qu'Irène Frain ont eu l'occasion d'évoquer Pauline Geuble dans leur oeuvre, Alexandre Dumas de notre côté, Fedor Dostoïevski, du côté de la Russie, mais aussi Alexandre Pouchkine, et rien que pour cela, ces grands noms de la littérature, qui ont vu en elle l'étoffe des plus grandes, à mon sens, c'est un livre à découvrir et à approfondir avec d'autres lectures ultérieures.

    Pauline Geuble a eu une vie très romanesque, mais terrible. Partagée entre ses vingt premières années françaises, pays qu'elle quittera sans se retourner, et les cinquante autres passées majoritairement dans une région du globe où même ses habitants souffrent de son climat, on ne lui a jamais accordé la facilité et le confort, et ce n'est pas la voix qu'elle se choisira. Ce sera plutôt d'un amour, unique, et absolu, pour un de ceux qui faisait partie de ce groupe d'insurgés, auxquels Nicolas Ier ne pardonnera pas, et qu'il reléguera, pour ceux dont la tête n'est pas tombée, dans les fins fonds sibériens, où sont déjà dressées depuis des lustres des prisons pleines de condamnés esseulés. Irène Frain retrace avec talent chacun de ses pas et le caractère qui la pousse à affronter le tsar pour suivre son mari. C'est un récit où l'on décèle le respect et l'admiration que l'auteure a eue pour son héroïne, dont elle a littéralement transformé la vie en roman, à peine se doute -t-on qu'il s'agît d'une biographie. Les pages les plus belles sont, à mon sens, celles ou ces femmes ont recrée une société à côté de celle de leurs hommes en prison, prises par des liens d'amitié, nés d'une entraide nécessaire dans ces zones reculées ou presque plus rien ni personne n'a le souhait de vivre. Affronter la glace, le vent, l'isolement, la faim, les maladies, les grossesses qui se suivent, la séparation d'avec leurs compagnons, le moral qui flanche, et les contingences d'un tsar blessé dans son amour-propre, ce fut le lot de chaque heure qu'elles ont passée là-bas. Elles ont enfanté, elles ont cultivé les légumes, entretenu le moral des prisonniers, elles ont toutes été le soutien inébranlable nécessaire à la survie de ces décembristes. Pauline comme elles toutes. C'est avec stupeur que l'on découvre toutes les ressources dont ces femmes ont été capables pour adoucir leurs propres conditions de vie en Transbaïkalie ainsi que celles de leurs hommes, d'autant que la plupart sont issues d'un milieu ou elles été entourées de toute une cour pour les assister : reprises les vêtements avec des arêtes de poisson, jouer du clavicorde pour garder la tête haute, écrire sans cesse aux prisonniers et à ces même prisonniers de fonder une mini-république dans leur geôle.

    J'ai aimé ce texte, tout particulièrement les années de Pauline en Russie : c'est l'occasion d'en savoir un peu plus sur l'accession au pouvoir de Nicolas 1er et l'épisode d'insurrection qui a menacé son maintien le temps d'une journée de décembre. J'en attendais peut-être sûrement un peu plus d'informations sur ce moment d'histoire, mais finalement-là n'était pas vraiment le but du roman, ce sera l'objet d'une autre lecture. Les autres éléments que j'ai appréciés sont les références aux différents auteurs qui ont croisé la route de Pauline, dont Dostoïevski et Alexandre Dumas, d'autant qu'envers ce dernier Pauline a entretenu un fort sentiment de rancoeur. Lire le récit d'Irène Frain permet de lever le voile sur les reproches de cette dernière concernant les petites mesquineries de l'écrivain français, qui n'en ressort franchement pas grandi.


    Je partais moyennement convaincue, j'ai fini cette lecture avec plaisir : Pauline Geuble et ses compagnes méritent d'avoir un récit que pour elles-mêmes, en dehors des faits et du destin réservé à ceux qu'elles ont accompagnés puis soutenu en enfer. J'ai aimé ce ton, qui se situe à mi-chemin entre celui du roman et du documentaire ou biographie. le livre offre en postface une bibliographie bien remplie pour approfondir sa connaissance sur le sujet.

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  • Biographie romancée de Pauline Geuble (1800- 1876) qui ira chercher un avenir, une indépendance en Russie et qui trouvera l'amour.
    Sauf que son amoureux, pas encore mari, est un décembriste qui va tenter de s'opposer au Tsar Nicolas 1er et qui se retrouve condamné à l'exil.
    Pauline fera tout...
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    Biographie romancée de Pauline Geuble (1800- 1876) qui ira chercher un avenir, une indépendance en Russie et qui trouvera l'amour.
    Sauf que son amoureux, pas encore mari, est un décembriste qui va tenter de s'opposer au Tsar Nicolas 1er et qui se retrouve condamné à l'exil.
    Pauline fera tout pour le suivre en Sibérie mais que d'obstacles sur sa route.
    Il est certes question d'amour mais aussi de la cruauté d'un régime, de courage, de besoin de surmonter une enfance avec une mère peu aimante, de pugnacité, de force de caractère et de féminisme avant l'heure.
    J'ai aimé suivre Pauline et son destin hors norme.
    On croise également Alexandre Dumas et il n'en sort pas grandi de cette histoire.
    L'écriture est classique, maîtrisée et rend parfaitement la relation fusionnelle de ce couple, le froid sibérien, la solidarité entre femmes et prisonniers, la douleur des deuils et la solitude.
    Je remercie Irène Frain de m'avoir fait connaître Pauline mais aussi ses compagnons de route.

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  • Je ne serais probablement pas allée vers ce livre de moi-même mais il m'a été proposé dans le cadre du club de lecture dont je suis membre, parrainé par les éditions "J'ai lu". Bonne pioche!!!!
    Il s'agit de la biographie romancée de Pauline Geuble (1799-1876) au destin incroyable et romanesque....
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    Je ne serais probablement pas allée vers ce livre de moi-même mais il m'a été proposé dans le cadre du club de lecture dont je suis membre, parrainé par les éditions "J'ai lu". Bonne pioche!!!!
    Il s'agit de la biographie romancée de Pauline Geuble (1799-1876) au destin incroyable et romanesque. Elle est née en Lorraine dans une famille de la petite noblesse désargentée; son père, au service de Napoléon, meurt assassiné en Espagne alors qu'elle a 12 ans; sa mère sombre dans la dépression, les crises nerveuses ou fait semblant; mais le résultat est le même, tout repose sur les épaules de Pauline, l'aîné des 4 enfants sans aucune reconnaissance de sa mère qui lui préfère ses frères. Sa mère l'envoie à Paris pour devenir grisette pour un salaire de misère dont elle s'accapare la plus grosse partie.
    Décidée à se sortir de cet état, elle part en Russie en 1823, nantie d'un contrat de travail comme chef d'équipe de vendeuses dans un magasin de mode de Moscou. Elle y rencontre Ivan Annenkov, jeune aristocrate russe, qui en tombe amoureux immédiatement.
    Le 14 décembre 1825, le mouvement d'insurrection contre le tsar Nicolas 1er, le servage, ses abus, dont faisait partie Ivan, est maté dans le sang. Parmi ceux qu'on appellera désormais les décembristes, 5 meneurs sont exécutés et 121 autres, dont Ivan, sont condamnés au bagne en Sibérie.
    8 femmes dont une maîtresse, Pauline, décidèrent de suivre leur mari et amant et de s'installer au plus près de la prison.
    Pauline a laissé sa première fille de 18 mois, née hors mariage, à Moscou; c'était une des conditions fixées par le tsar pour la laisser partir. Une autre était qu'elle devait se marier sur place avec Ivan (ce qui fut fait le 4 avril 1828). Commence alors un périple incroyable à travers la Russie suivi de l'installation en Sibérie, à Tchita, où il n'y a rien, si ce n'est la prison et le froid.
    Les femmes vont s'entraider et faire montre d'une résilience incroyable malgré les très nombreux obstacles; elles permettent à leur mari de relever la tête, de se battre, de croire en l'avenir; elles aident également les autres détenus en écrivant des lettres à leur famille pour eux, en leur amenant des livres, de la nourriture. Les prisonniers fondèrent même une mini-république avec mise en commun de l'argent, décisions prises au vote, chacun avait une fonction à remplir. Le tsar ayant entendu parler de cette organisation voulut les mater en les envoyant, en 1830, dans une autre prison, à 500 km de la première, toujours en Sibérie, en les isolant dans des cellules sans fenêtre. Les femmes les suivirent, recommencèrent tout à zéro et réussirent à nouveau à redonner espoir à leur mari. En 1836, Ivan et Pauline sont transférés en résidence surveillée; il faudra attendre 20 ans supplémentaires pour qu'ils puissent rentrer en Russie d'Europe à Nijni Novgorod, et qu'ils soient graciés par le fils de Nicolas 1er, Alexandre alors qu'il vient de monter sur le trône en 1856.
    Pauline aura eu 7 autres enfants pendant cet exil dont 3 décèderont.
    Avant de toucher Irène Frain, son incroyable destin a inspiré Alexandre Dumas qui en a fait un portrait peu flatteur dans "Le Maître d'armes" (il la dépeint en gourgandine, chasseuse de fortune qui s'oppose au tsar si bienveillant) et Dostoïevski qui la croisa avant d'être emmené au bagne et qui en fut très ému.
    Irène Frain a fait des recherches très approfondies en s'appuyant à la fois sur les mémoires de Pauline qui ont été recueillies par Olga, sa fille mais qui étaient parcellaires, touffues et sur les archives. Elle a, en outre, mis ses pas dans ceux de Pauline, de Lorraine en Russie où elle a refait son périple, dans des conditions de confort que Pauline n'a jamais connues. Elle s'est imprégnée des lieux, des atmosphères, des paysages pour nous livrer cette biographie romancée dans laquelle on ressent toute l'admiration de l'auteure pour son personnage.
    Elle nous livre le portrait d'une femme amoureuse, courageuse, que les obstacles semblent galvaniser; une femme féministe avant l'heure, maîtresse, fille-mère, étrangère, dans un pays orthodoxe où la place de la femme était à la maison et à l'église. Un vrai personnage romanesque qui a vraiment existé.
    Ce qui m'a plu dans ce roman, hormis la vie incroyable de Pauline, c'est la découverte de la Russie du tsar Nicolas 1er, de l'intérieur, l'insurrection des décembristes que je ne connaissais pas, l'influence française, les conditions de vie dans les bagnes (qui seront probablement aussi celles, quelques années plus tard, des goulags sous un autre régime tout aussi autoritaire et privatif de libertés que le régime tsariste).
    J'ai eu grand plaisir à retrouver Irène Frain que j'avais beaucoup lue dans le passé et avec laquelle j'avais renoué l'année dernière avec "Un crime sans importance". J'ai à nouveau apprécié sa manière très imagée de raconter, sa plume alerte, ses descriptions qui donnent l'impression d'y être même si quelques longueurs auraient pu être évitées.

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  • " De leur vie, ils n'ont jamais connu pareille extase. Ils sont deux, désormais, à défier les lois ordinaires du monde, a marcher sur les toits."

    " De leur vie, ils n'ont jamais connu pareille extase. Ils sont deux, désormais, à défier les lois ordinaires du monde, a marcher sur les toits."

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