Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Impardonnable

Couverture du livre « Impardonnable » de Mathieu Menegaux aux éditions Grasset
  • Date de parution :
  • Editeur : Grasset
  • EAN : 9782246838708
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Deux récits, deux voix, deux ennemis a priori.

Lui s'appelle Paul Dufourcq. Jusqu'à peu, il avait une situation, une famille, un grand appartement dans le XVIème arrondissement de Paris, une vie. Mais un soir, il rentre en voiture après avoir bu, renverse un jeune homme à scooter et prend la... Voir plus

Deux récits, deux voix, deux ennemis a priori.

Lui s'appelle Paul Dufourcq. Jusqu'à peu, il avait une situation, une famille, un grand appartement dans le XVIème arrondissement de Paris, une vie. Mais un soir, il rentre en voiture après avoir bu, renverse un jeune homme à scooter et prend la fuite. L'accident tue l'adolescent et envoie Paul derrière les barreaux d'une prison. Elle s'appelle Anna. Elle a perdu sa fille, Lucie, dans des circonstances similaires, mais son coupable à elle s'en est sorti avec un bracelet électronique. Depuis, Anna va de rage en peine. La justice les a broyés tous deux, murant l'une dans la colère et l'autre dans la culpabilité. Pour les aider, on leur propose de participer à une autre forme de justice, dite restaurative. Anna devra rencontrer Paul, l'écouter, lui parler. De son côté, Paul pourra enfin s'excuser. Mais peut-on accorder son pardon à celui qu'on ne hait que par procuration ? Et peut-il affranchir de la culpabilité ?

On suit d'abord à tour de rôle les récits séparés d'Anna et Paul, revivant avec eux leur histoire, du procès aux murs de béton ou de rage entre lesquels ils vivent depuis deux ans. Jusqu'à leur rencontre, point d'acmé de ce roman tendu comme une corde sur laquelle Mathieu Menegaux, funambule attentif, évolue pour nous faire éprouver les sentiments qui rongent ses personnages, honte, rage, peur et désir de vengeance, et éclairer aussi bien les impasses d'une justice qui punit, que les espoirs d'une autre appelant au pardon. Un roman poignant que la tendresse habite.

Donner votre avis

Articles (1)

Avis (6)

  • Tous les ans la route tue des centaines de personnes. Des chiffres tragiquement banals mais derrière lesquels il y a autant d'histoires.
    Dans celle-ci, d’un côté il y a Anna, une mère de famille dont la vie, une nuit d'octobre,  s'est arrêtée en même temps que celle de sa fille de 16 ans...
    Voir plus

    Tous les ans la route tue des centaines de personnes. Des chiffres tragiquement banals mais derrière lesquels il y a autant d'histoires.
    Dans celle-ci, d’un côté il y a Anna, une mère de famille dont la vie, une nuit d'octobre,  s'est arrêtée en même temps que celle de sa fille de 16 ans fauchée par un chauffard alors qu'elle rentrait de soirée en vélo.
    De l'autre il y a Paul, un cadre sans histoire, qui en sortant d'une soirée entre copains n'a pas vu le vélo sur la chaussée devant lui, l'a percuté et a laissé pour mort le jeune garçon qui le conduisait avant de prendre la fuite.
    Deux histoires qui se répondent, Deux vies brisées, Deux faces d'une même douleur.
    On les suivra dans les jours, les mois, les années suivant ces drames,  confrontés à la machine judiciaire, prisonniers de leur colère et de leur culpabilité, broyés à jamais par les conséquences de ces quelques minutes d'inattention. Jusqu'à ce que la vie les mette face à face ...
    .
    Dans ce roman, tout est dans la nuance, et c’est toute sa force. Et je gage que vous penserez longtemps à cette histoire une fois la dernière page tournée.
    Mathieu Menegaux y plante des personnages ordinaires, des gens comme vous et moi auxquels on pourrait s'identifier, deux personnages qui avant le drame auraient pu se ressembler. Une mère semblable à celle que l’on pourrait être, et surtout un accusé qui n’a rien d’un monstre. Juste "un humain qui commet un acte monstrueux" et qui en quelques secondes voit sa vie basculer. Alternativement, on suit la douleur et la fureur de cette mère confrontée à la permanence de sa peine, son incompréhension face à l’insensibilité de la machine judiciaire, son impuissance terrible. Y répond l'incrédulité de cet homme face à la peine qu’il se voit infliger, son irréversibilité, ses effets implacables. Et il est un mot qui m’a frappé. « Peine ». Un même mot pour deux réalités mais qui finalement se rejoignent car elle constitue pour les deux une sanction bien  trop lourde à porter, et qui les marque au fer rouge.
    Cette lecture m'a fait m'interroger. Beaucoup. Sur la question de la justice, sa lenteur, sa lourdeur, sa capacité à rendre des jugements proportionnés. Sur la question de la privation de liberté, de l'emprisonnement, est-elle la peine la plus appropriée, contribue t-elle à réparer et permet-elle la réhabilitation? Sur la question du pardon, enfin, centrale et primordiale. Peut-on pardonner l'impardonnable, et peut-on se pardonner d'avoir commis l'irréparable? En refermant ce roman, la question demeure, difficile de trancher sans y  être soi même confronté, mais elle a le mérite de nous permettre un examen de conscience que j'espère n'avoir jamais à formuler.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Comment continuer à vivre quand sa fille est tuée par un chauffard, comment continuer à vivre, quand on est condamné à une peine injuste ?

    Deux narrations : celle d’Anna, elle a perdu sa fille, Lucie et celle de Paul, qui a tué un adolescent en scooter et qui est condamné à la prison...
    Voir plus

    Comment continuer à vivre quand sa fille est tuée par un chauffard, comment continuer à vivre, quand on est condamné à une peine injuste ?

    Deux narrations : celle d’Anna, elle a perdu sa fille, Lucie et celle de Paul, qui a tué un adolescent en scooter et qui est condamné à la prison ferme.
    Deux histoires différentes, mais un même délit perçu par la partie civile et par le coupable.

    Anna ne comprend pas, n’accepte pas que le chauffard de Lucie, soit condamné à une peine si légère. Même pas de prison, le bracelet électronique uniquement, bien au chaud chez lui, avec les siens. Qu’en est-il de la victime ? De sa fille que la justice ne considère pas…
    « Anna avait hurlé sa rage et son mécompréhension face à un tel déséquilibre. D’un côté, le tueur d’enfant laissé libre, de l’autre des parents endeuillés à qui la justice n’avait accordé ni explication, ni considération. »
    De plus, elle se sent coupable : pourquoi l’avoir laissée revenir en vélo de nuit. Pourquoi ne pas l’avoir récupérée en voiture ? Rien de tout cela ne serait arrivé. « Lucie serait encore en vie si elle avait été une meilleure mère. »

    Paul, lui, est un chauffard, condamné à 7 ans de prison. De prison ferme, pas avec sursis. Il comprend sa faute, il la regrette amèrement et surtout sincèrement. « Il est temps que le châtiment vienne, que j’expie pour espérer une nouvelle vie, une vie après les remords, les peines, et la peine que va m’infliger la justice. »
    Mais pourquoi, 7 ans ? Son avocat lui explique qu’il a sans doute été condamné à titre d’exemple, après l’accident provoqué par un célèbre humoriste qui conduisait sous le coup de stupéfiants.
    Pourquoi le même délit entraîne-t-il des peines si différentes ?

    Mathieu Menegaux détaille avec précision et sensibilité, le fonctionnement de la justice, ses procédures, ses délais qui broient les familles des victimes.
    Une justice bien imparfaite, codifiée, rigide, où la place de la victime est négligée, voire occultée. « Cela voudrait dire que la vie de ma Lucie ne valait rien ? »

    Pourtant Anna est accompagnée par un avocat, très empathique, qui maîtrise ce type de dossier. Il la conseille au mieux : « Aucune condamnation ne pourra apaiser votre douleur de mère. Le procès est essentiel, mais il ne réparera rien. Vous avez perdu votre fille, il n’est pas de malheur plus affreux, il n’y a rien de plus injuste et aucune peine de prison, aucune déportation au bagne, aucune flagellation en place publique, aucune compensation financière, rien ne vous la rendra. (…) Mais le procès ne sera qu’une étape dans la seule voie qui se présente à vous : celle de l’acceptation. Votre fille est décédée, mais devez continuer à vivre. A vivre avec. »

    La Justice, avec un J majuscule, et des peines injustes. Comment continuer à vivre sans comprendre, sans pouvoir pardonner ? Pardonner, se pardonner, essentiel pour continuer à vivre.

    L’auteur traite également avec beaucoup de justesse, la question du sens de la prison : « Qu’est-ce que je fais en prison ? C’est absurde. Un non-sens. Je n’y apprends rien, on n’y corrige rien et on ne protège personne, parce que je ne crois pas représenter un quelconque danger pour la société. »
    Une prison où l’homme devient un n° d’écrou, perd sa dignité et son intégrité.
    Une justice déshumanisée pour les uns et les autres.

    Peut-être que la solution pour les uns et les autres se trouve dans la « justice restaurative : « Une justice qui aide à réparer, pas juste à sanctionner. »
    Anna et Paul vont se rencontrer, essayer de parler ensemble, d’écouter l’autre…
    « Une unique rencontre entre une victime et un auteur, liés par un crime de même nature (…) mais sans aucun lien entre eux. »
    Un face à face aussi terrible que sincère…

    Un passionnant et bouleversant roman choral, parfaitement documenté comme le sont tous les romans de l’auteur.
    Mon premier coup de cœur de la RL 2025.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Une femme. Un homme. Ils n’auraient jamais dû se rencontrer si leur vie n’avait pas été déchirée par un accident de la route.
    Elle, Anna, a perdu sa fille, fauchée par un automobiliste.
    Lui, Paul, a pris le volant un soir et a tué un jeune homme.
    Le lecteur va suivre ces deux personnages,...
    Voir plus

    Une femme. Un homme. Ils n’auraient jamais dû se rencontrer si leur vie n’avait pas été déchirée par un accident de la route.
    Elle, Anna, a perdu sa fille, fauchée par un automobiliste.
    Lui, Paul, a pris le volant un soir et a tué un jeune homme.
    Le lecteur va suivre ces deux personnages, dont la vie ne sera plus jamais la même. Il va suivre les procès, va partager leur peine, leur sidération, l’incompréhension, la déchéance humaine.
    Ils ne se seraient jamais rencontrés s’ils n’avaient pas eu connaissance d’une nouvelle forme de justice comme ultime solution pour se reconstruire : la justice restaurative.
    Ce roman m’a pris aux tripes du début à la fin, il m’a écarté le cœur, il m’a bouleversée et m’a mise face aux dangers de la route, à la justice qui n’est pas toujours celle qu’on attend.
    Mathieu Menegaux oblige le lecteur à regarder la vérité en face, même si elle fait mal, même si elle blesse. Il nous démontre que ce n’est pas parce qu’un homme commet un acte monstrueux qu’il reste un monstre, il nous donne une définition, sa définition du pardon.
    Un roman que je n’oublierai jamais, comme tous les romans précédents de cet auteur. Un gros coup de cœur, un gros coup de poing de cette rentrée d’hiver.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Mathieu Menegaux oppose dans son Impardonable deux faces d’un même problème, le délit de fuite après un accident de la route et décès de la victime.

    Anna est une mère éplorée qui vient de perdre sa fille Lucile dans un accident de la route avec délit de fuite. Antoine est son mari. La rage...
    Voir plus

    Mathieu Menegaux oppose dans son Impardonable deux faces d’un même problème, le délit de fuite après un accident de la route et décès de la victime.

    Anna est une mère éplorée qui vient de perdre sa fille Lucile dans un accident de la route avec délit de fuite. Antoine est son mari. La rage vengeresse habite son cœur.

    Paul Dufourcq, ex-directeur financier, est accusé d’un accident de la route ayant entraîné le décès d’un adolescent avec délit de fuite et possible alcoolémie. Lui est complètement conscient de son geste. Il a déjà perdu son travail. Sa femme va le quitter au moment du délibéré de son procès. Prison ou pas, il porte déjà toutes les conséquences de ses actes.

    Entre vengeance et repentir, Mathieu Menegaux place son lecteur dans une position impossible. Car, tour à tour, comme l’alternance des chapitres, le lecteur oscille entre deux identifications, celle a Anna et celle à Paul.

    L’attente du procès, puis celui-ci, projette Anne dans les affres de sa rage et son ressentiment. Du quotidien d’une maison d’arrêt puis d’une centrale, Paul raconte son quotidien, sa solitude, sa demande de pardon qu’il répète inlassablement la nuit dans sa cellule mais qu’il n’a pas su dire au procès.

    Seulement Mathieu Menegaux à un autre combat pour livrer son lecteur à l’âpreté d’une telle situation. Peut-être une volonté que la justice ne soit pas uniquement punitive. Et, surtout l’envie de redonner à chacun leur dignité humaine.
    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2025/01/06/mathieu-menegaux-impardonnable/

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Je suis une aficionada de Mathieu Menegaux; j'ai lu tous ses romans, qui s'emparent de faits de société douloureux et qui m'ont tous saisie aux tripes. Celui-ci ne fait pas exception.
    Le roman est bâti sur l'alternance de deux voix : celle d'Anna, la maman de Lucie, 16 ans, tuée par un...
    Voir plus

    Je suis une aficionada de Mathieu Menegaux; j'ai lu tous ses romans, qui s'emparent de faits de société douloureux et qui m'ont tous saisie aux tripes. Celui-ci ne fait pas exception.
    Le roman est bâti sur l'alternance de deux voix : celle d'Anna, la maman de Lucie, 16 ans, tuée par un chauffard qui s'est enfui et celle de Paul, qui a renversé un adolescent et s'est également enfui. Anna attend beaucoup, beaucoup trop de la justice qui ne condamnera le meurtrier de sa fille qu'à une peine de principe. Paul, quant à lui, a été condamné à 7 ans de prison, la peine maximum dans ce cas.On se doute que ces deux personnages se rencontreront et on suit leur cheminement individuel marqué par la douleur et la colère pour Anna, par la honte et la culpabilité pour Paul.
    L'auteur avait déjà fait une incursion dans le système judiciaire français dans deux de ses romans "Femmes en colère" et "Un fils parfait". Il traite cette fois de la délinquance et de la violence routières et souligne le laxisme face à ce délit qui souvent conduit à la mort d'un innocent et à la destruction de leur famille. Ce roman est un réquisitoire contre la justice, contre ses délais, contre des procédures qui donnent le sentiment aux familles de ne pas être écoutées, que leur douleur ne compte pas, qu'elle ne se préoccupe pas du tout de la reconstruction des victimes et qu'elle délègue cette mission à des associations.
    C'est aussi un réquisitoire contre le système carcéral; l'enfermement est une punition méritée pour un délinquant ou un criminel mais pas la perte de dignité, la déshumanisation.
    L'auteur évoque une autre conception de la justice qui prend en compte la douleur des victimes : la justice restaurative où victimes et délinquants ou criminels peuvent se parler librement en dehors du carcan codifié d'un tribunal où ce sont les autres (avocats, procureurs, juges...) qui s'expriment, où le pardon peut être envisagé.
    Ce livre reste un roman qui saisit aux tripes avec des personnages écrasés par ce qui leur arrive, qui se débattent face à une justice qu'ils ne comprennent, ni n'acceptent. L'auteur sait nous faire passer le message, à travers le personnage de Paul détruit par ce qu'il a fait et par la prison, que les criminels ne sont pas des monstres mais des hommes qui ont commis des actes monstrueux. le processus lent et douloureux de reconstruction d'Anna ne peut que nous émouvoir au plus profond.
    J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture affûtée, acérée de Mathieu Menegaux qui touche à l'essentiel et qui percute nos émotions, déclenchant immanquablement une réflexion une fois le livre refermé.
    Un roman intelligent, saisissant, poignant qui, comme les précédents, restera gravé en moi encore longtemps.
    #Impardonnable #NetGalleyFrance

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Quand la route tue ... sujet d'une triste banalité, hélas ! Deux destins, deux tragédies, l'un a tué, l'autre a perdu sa fille, percutée par un chauffard. Que reste-t-il de ces deux vies blessées, meurtries, détruites ? L'un ne peut se pardonner, l'autre ne peut pardonner. Il y a le travail de...
    Voir plus

    Quand la route tue ... sujet d'une triste banalité, hélas ! Deux destins, deux tragédies, l'un a tué, l'autre a perdu sa fille, percutée par un chauffard. Que reste-t-il de ces deux vies blessées, meurtries, détruites ? L'un ne peut se pardonner, l'autre ne peut pardonner. Il y a le travail de la justice, il y a le travail du coeur. Et c'est là que Mathieu Menegaux vient, une fois de plus, nous surprendre avec son écriture d'une belle richesse, implacable mais sans jugement. Ce texte fort nous interroge sur notre propre rapport au pardon. Victime ou accusé, colère ou culpabilité, que pouvons-nous faire de la parole de l'un et de l'autre ? J'aime cet auteur courageux qui sait mettre des mots là où il n'y a que douleur, fidèle à lui-même dans ce roman poignant.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.

Récemment sur lecteurs.com