Alexandre rend hommage à ce frère, qui l’a terrifié durant toute son enfance. « (…) Je trouvais ça incroyable qu’une chose aussi belle, sauvage et incontrôlable puisse sortir de sa tête"
À Sokcho, petite ville portuaire proche de la frontière avec la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n'a jamais mis les pieds en Europe rencontre un auteur de bandes dessinées venu chercher l'inspiration depuis sa Normandie natale. C'est l'hiver, le froid ralentit tout, la cuisine de poissons peut être dangereuse, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et les coups de crayon danser sur le papier :
Une attirance fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes.
Ce roman délicat comme la neige sur l'écume transporte le lecteur dans un univers d'une richesse et d'une originalité rares, à l'atmosphère puissante.
Ce roman est l'histoire de la rencontre entre la narratrice, jeune femme franco-coréenne qui travaille dans la pension du vieux Park et d'un touriste français, auteur de BD, venu passer quelques jours à Sochko avec pour but de réaliser un nouvel album.
Ce roman est aussi la rencontre entre deux cultures, deux modes de fonctionnement et une éventuelle porte ouverte sur un histoire d'amour.
Cette histoire se passe dans le village de Sokcho, à la frontière avec la Corée du Nord dans une atmosphère humide et froide.
Ce roman est empreint d'une grande douceur où l'on s'intéresse à l'autre à distance afin de ne jamais empiéter sur l'espace de l'autre. Il évoque aussi la question de la relation mère fille et du soin que les enfants prodiguent à leurs ainés quand ceux ci vieillissent.
J'ai aimé cette atmosphère de douceur, de bienveillance mais aussi d'acceptation qui permet à la vie de s'écouler telle qu'elle le doit et ce malgré les obstacles.
C'est une très belle découverte proposée dans le cadre du café littéraire mensuel.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/01/hiver-a-sokcho-elsa-shua-dusapin.html
Le froid, le vent, la bise soufflait…Sokcho, une petite ville portuaire et balnéaire proche de la frontière avec la Corée du Nord. Un homme, un français de Normandie, auteur de bandes dessinées, s’installe dans un hôtel « Le vieux Park » afin de trouver l’inspiration pour l’ultime et dixième tome d’une série consacrée à un archéologue parcourant le monde. Une jeune fille, née d’un père français et d’une mère coréenne, tient tous les postes de ce vieil établissement : elle s’occupe de la réception, de laver le linge, de faire à manger et de servir, bref compte tenu du peu de visiteurs, elle gère !
« Hiver à Sokcho » relate la rencontre de ses deux êtres, chacun perdu dans leur monde. Avec cependant, une certaine attirance qui les font s’approcher, s’observer, et converser, tout en maintenant une certaine distance. Chacun évitant de faire les premiers pas d’une relation amoureuse, qui semble-t-il pourrait exister entre eux. Mais c’est sans compter les non-dits, la timidité, et dans cette situation chacun garde ses secrets…Un texte empli de suggestions, de regards, de gestes commencés mais jamais terminés…D’où une certaine langueur monotone, que d’aucuns apprécieront.
Dans cette ville, où l’on ne faisait qu’attendre. Les touristes, les bateaux, les hommes, le retour du printemps. Yan Ferrand sera à l’aune de la température de cette ville, glacé, face au regard de la jeune fille, et se réfugiera dans l’élaboration de ses esquisses. Pour ne lui laisser que la trace de ses pas dans la neige.
Le style d’écriture ne me convient pas, trop laconique, à la manière d’un haïku, et si l’atmosphère de ce récit souffle le vent de la sensibilité, celui-ci ne parvient pas à atteindre mon empathie. Certes il s’agit du premier roman de Elisa Shua Dusapin, mais malgré tout je ne serais pas son laudateur.
C'est un très court roman, le premier d’Élisa Shua Dusapin, elle-même franco-coréenne, qui prend son temps et qui se déguste. Il prend le temps donc d'installer les deux personnages principaux. Chacun dans sa personnalité et dans sa solitude. Ils vont chercher à se rencontrer, maladroitement, lui par ses dessins : il tâtonne, cherche, hésite, jette beaucoup. Elle par sa cuisine qu'il ne goûte pas. Ils ne se rejoindront pas vraiment, mais un peu quand même, chacun prenant de l'autre pour avancer.
L'écriture est fine, précise, douce, un peu comme si quelqu'un nous murmurait le texte à l'oreille. Elle décrit brièvement les paysages pas très jolis de cette ville l'hiver. Elle est sensuelle également, parle des corps, des lignes, celles que cherche le dessinateur, celles de la jeune femme, de son amoureux mannequin qui n'hésitera pas à recourir à la chirurgie si on le lui demande, d'une cliente qui se remet doucement d'une opération esthétique... Élisa Shua Dusapin aborde les thèmes de la rencontre, de la solitude, de l'identité notamment lorsqu'on a une double culture.
Un très beau texte qu'il faut prendre le temps de découvrir, ne point trop se presser pour n'en rien rater. Il débute ainsi :
"Il est arrivé perdu dans un manteau de laine. Sa valise à mes pieds, il a retiré son bonnet. Visage occidental. Yeux sombres. Cheveux peignés sur le côté. Son regard m'a traversée sans me voir. L'air ennuyé, il a demandé en anglais s'il pouvait rester quelques jours, le temps de trouver autre chose. Je lui ai donné un formulaire. Il m'a tendu son passeport pour que je le remplisse moi-même. Yan Kerrand, 1968, de Granville." (p.5)
On suit un hiver au sein d'une station balnéaire coréenne proche de la frontière entre les deux Corée. Tout est ralenti, tout est en hibernation et c'est dans cette ville en pause que la narratrice, une jeune franco-coréenne, rencontre un dessinateur français de bandes dessinées. Leurs instants partagés donnent vie à cette ville immobile. L'écriture est poétique et très épurée. Les descriptions, bien que limitées à quelques petites touches, sont très visuelles. Il n'y a rien de superflu, on n'a l'essentiel et comprends le reste qui n'est que suggéré. L'ambiance est la force de ce roman qui nous emporte dans un paysage et un mode de vie dépaysant.
Une jolie lecture qui permet une pause dépaysante.
Charme saisissant d'une rencontre éphémère dans une Corée pittoresque
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Lu dans le cadre du challenge #varionsleseditions où ce mois-ci, les éditions Zoé sont à l'honneur.
J'ai choisi ce roman pour son ambiance intimiste d'un pays encore mal connu, la Corée du sud. (le Nord, n'en parlons même pas :).
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Vous me direz, une jeune auteure suisse peut-elle en parler si bien? Oui, puisque cette jeune femme est également de nationalité coréenne.
Focus sur une ville balnéaire proche de la frontière avec la Corée du Nord. Sokcho...Une ville exotique? En tout cas, elle nous paraît si lointaine, presque le bout du monde.
Dans cette saison glaciale qu'est l'hiver, une rencontre fortuite entre deux êtres esseulées qui n'ont rien en commun.
Une jeune autochtone (mais française par son père), travaille dans une pension de famille. Arrive un jeune breton, dessinateur, qui cherche de l'inspiration dans cet endroit inattendu et quelque peu assoupi.
*
Quelques jours feutrés et intimistes dans leur vie. Ils se croisent, se recroisent, se parlent, se jaugent, et se séparent.
Une parenthèse toute mélancolique, tendre et douce-amère se façonne dans ce coin reculé. Cela pourrait être le début d'une histoire d'amour (j'y ai pensé très fort), mais non, pas du tout, je l'ai inventé. Il y a cette retenue des sens, une pudeur où l'apprivoisement ne peut se créer.
Le choc des cultures y est pour beaucoup. Rien que dans la nourriture (un breton n'aimant pas les plats épicés). La jeune coréenne est elle-même engoncée dans le matriarcat austère, peinant à sortir de sa coquille.
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Se lisant assez vite, on a tout de même le temps de s'imprégner de ce climat entre le sensuel et l'âpreté . Des descriptions si brutes et sensorielles m'ont permis un voyage en 3D.
Un brin poétique avec des phrases d'une rigueur toute ascétique, on se prend à apprécier cette ambiance (qui ressemble beaucoup aux estampes japonaises).
Y-a-t-il une part autobiographique? Qui sait? En tout cas, l'auteure a une plume délicate qui me donne envie d'en lire davantage.
Lorsque les Éditions Folio m'ont contactée pour me proposer de découvrir en avant-première un de leurs coups de coeur, c'est avec impatience et une certaine attente que j'ai commencé Hiver à Sokcho, le premier roman d'Élisa Shua Dusapin qui a obtenu le prix Robert Walser 2016 ainsi que le prix Révélation SGDL 2016.
C'est donc à Sokcho, petite ville portuaire coincée entre la Corée du Nord et du Sud que j'ai rencontré cette jeune femme franco-coréenne qui rêvait d'un ailleurs dans une modeste pension. Venue s'abriter des regards le temps que les traces de sa chirurgie esthétique s'estompent, chaque jour, elle cuisinait pour les rares visiteurs désireux de s'isoler du monde. L'arrivée d'un français, auteur de bandes-dessinées, a rompu la monotonie de l'hiver. Ces deux êtres aux cultures si différentes, en quête d'absolu, se sont observés, se sont frôlés à mesure que l'encre coulait. Un lien fragile est né entre eux.
Autant vous prévenir de suite, en hiver à Sokcho il ne se passe pas grand chose. Si l'été cette ville est une station balnéaire, l'hiver on y vient uniquement pour se retirer du monde, pour fuir, s'isoler. A Sokcho, on ne fait qu'attendre et on contemple le temps qui s'écoule lentement, très lentement. Alors lorsqu'un touriste débarque de France, c'est une attraction à lui seul. On l'épie, on cherche sa compagnie. le jour, tantôt les corps se frôlent, tantôt ils s'évitent. La nuit, seuls les grattements de la plume et le froissement des feuilles de papier troublent le silence assourdissant. Dès lors, pour mieux supporter ce froid, combler de vie abyssal, une fragile relation faite de non-dits et de regards furtifs va se nouer entre cette jeune métisse et ce dessinateur.
Hiver à Sokcho est un court roman d'atmosphère qui nous plonge dans un huis clos empli de vide et de mélancolie. L'écriture d'Élisa Shua Dusapin est simple, excessivement dépouillée, pure. Les phrases et les chapitres sont tellement courts, que finalement, c'est entre les lignes que ce livre se lit. Et c'est ce qui fait toute sa force. Tout est suspendu, le temps, les mots. Ce roman n'est que silence et suggestion.
Un livre que l'on dévore, sans doute est-il réussi. Un livre que l'on voudrait ne jamais finir est un grand livre. Hiver à Sokcho est de ceux-là. On se confine avec la jeune narratrice dans une chambre aux parois de papier de la pension du vieux Park, à Sokcho. On boit du soju dans la froideur hivernale de cette ville portuaire, frontalière de la Corée du Nord. Car Elisa Shua Dusapin sait à merveille installer le lecteur dans une ambiance dont il ignore tout.
Comme tout ceux qui écrivent dans la brièveté, le style est dense. Poétique. Lapidaire aussi. Elisa vous prend la main avec un mélange de douceur et de fermeté qui vous entraîne dans son univers.
Son univers est un voyage au cœur de questions essentielles. Le rapport à la langue, la difficulté communiquer, à nommer, à identifier. La narratrice n' a pas de nom, ni de prénom. Comme Perceval au début du roman de Chrétien de Troyes, car ils ne savent pas encore qui ils sont. Dans les deux cas, l'absence d'un père, une relation complexe avec la mère. Dans les deux cas, un événement leur permet de découvrir que leur identité est floue, et que se révèle en eux un fort besoin de savoir, pour exister.
Pour la jeune femme, narratrice d'Hiver à Sokcho, le déclencheur est l'arrivée d'un dessinateur français, en quête d'inspiration nouvelle. « Il est arrivé perdu dans un manteau de laine. », nous dit l'incipit. Pour le reste, je n'en dirai rien de plus.
L'écriture d'Elisa possède quelque chose de magnétique et laisse de l'espace à l'imaginaire du lecteur. Elle suscite les émotions, mais surtout, elle les permet.
Dans le froid de l'hiver coréen, Yan Kerrand, dessinateur de BD normand, débarque à Sokcho, une ville portuaire proche de la frontière nord-coréenne. Il échoue dans une petite pension où travaille une jeune franco-coréenne qui n'a pas connu son père, n'est jamais allée en France, parle la langue mais préfère s'exprimer en anglais. Elle est immédiatement attirée par cet homme qui apporte avec lui un coin de ce pays qu'elle porte en elle sans le connaître. Leurs deux solitudes vont se jauger, se confronter, s'apprivoiser. Pudeur pour elle, choc culturel pour lui, un homme, une femme, une ville engourdie par l'hiver...
Un livre court où il ne se passe pas grand chose et pourtant...Beaucoup de poésie, de délicatesse, de pudeur s'en dégagent, et tellement plus que l'histoire d'un homme et d'une femme séparés par des cultures différentes. En peu de mots, avec pour cadre une petite ville, l'auteure réussit à nous faire voir la Corée dans son ensemble avec ses sourires, son sens du service, sa savoureuse cuisine, sa douceur de vivre, sa quiétude mais aussi la tentaculaire Séoul qui attire les jeunes de province pour les perdre, la pression sociale qui s'exerce sur les filles en âge de se marier, le culte de la beauté qui a fait de la chirurgie esthétique un acte banal, un cadeau que l'on offre pour un anniversaire et, bien sûr, la guerre civile de 1953 qui a coupé le pays en deux et la voisine du Nord qui reste une menace permanente.
Un huis-clos subtil et délicat où les sentiments sont tus pour laisser parler les sensations, la suggestion, les non-dits. Une moment hors du temps à savourer au cœur de l'été pour se rafraîchir un peu.
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Dernière réaction par fadila chaabane il y a 2 jours
Dernière réaction par passionlectrice il y a 5 jours
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