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Hier, demain, jamais

Couverture du livre « Hier, demain, jamais » de Gerard Georges aux éditions L'echappee Belle
Résumé:

Voilà, au grand livre d'or de la mélancolie où générations après générations, les poètes consignent leurs pensées sous les nuages, la contribution franche, grave d'une gravité que l'ironie allège, de Gérard Georges. On n'y lira pas de fameuses sentences ni l'exposé bien informé et haut du col,... Voir plus

Voilà, au grand livre d'or de la mélancolie où générations après générations, les poètes consignent leurs pensées sous les nuages, la contribution franche, grave d'une gravité que l'ironie allège, de Gérard Georges. On n'y lira pas de fameuses sentences ni l'exposé bien informé et haut du col, d'une philosophie racée sur le temps, la mort, l'oubli et leurs contraires : s'il parle bien en effet, le titre le dit, de ces apparitions/ disparitions qui font l'étrange existence toujours perdue et « recommencée » qui est la nôtre, notre poète le fait au plus près de son (de notre) expérience, au ras des choses si l'on veut - et cette simplicité est le gage d'une vérité. Un chemin, un arbre, une neige, un orage, l'épaule d'une montagne et la pluie « ressassante », voilà le paysage rugueux et ordinaire, mais si proche de nous, où s'éprouve, comme l'on traverse une brume ou l'on respire la couleur des fleurs dans un jardin, la commune sensation de l'éphémère et de la durée. Impressions mouvantes dit un poème : oui, c'est bien cela. Le temps qui passe, le temps passé, le temps perdu, le regret, la perte, l'oubli et le retour ne sont pas, dans ces poèmes, des concepts, on les saisit par la peau, par le regard, le pied sur eux butte et la saveur en vient aux lèvres. Les souvenirs, échos des gestes et des heures perdues, Gérard Georges prend bien garde de ne pas nous les servir en chromos au pathos jauni : ils sont ici comme des exuvies, ces peaux de serpent abandonnées sur la pierre, dont la fragilité même interdit qu'on y touche mais qui gardent miraculeusement la forme de ce qui fut. On comprendra que la mélancolie que j'évoquais au début, non plus que la solitude qui la porte, ne sont pas ici des postures mais bien concrètement un vêtement qui pèse à l'épaule, qui pèse d'autant plus qu'il est mouillé par la pluie des jours tombés...Donc dans ce recueil par bonheur, pas de dissertation sur la fuite du Temps-avec-un-grand-T, ses pompes et ses oeuvres , mais exactement le contraire, c'est-à-dire ce que seule la poésie peut faire : rendre immédiatement sensible, sans commentaire, d'un rythme ou d'une image, ce dont il s'agit : « rien toujours ne dure jamais ».Jean-Pierre Siméon

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