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Grabataire ; misterman

Couverture du livre « Grabataire ; misterman » de Enda Walsh aux éditions Espaces 34
  • Date de parution :
  • Editeur : Espaces 34
  • EAN : 9782847050431
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Un père et sa fille poliomyélitique occupent chacun l'extrémité d'un petit lit, pris entre quatre parois de placoplâtre, dans une pièce exiguë. Le père raconte son ascension du statut de simple manutentionnaire à celui de marchand de meuble, mais aussi sa chute, tandis que la fille tente de... Voir plus

Un père et sa fille poliomyélitique occupent chacun l'extrémité d'un petit lit, pris entre quatre parois de placoplâtre, dans une pièce exiguë. Le père raconte son ascension du statut de simple manutentionnaire à celui de marchand de meuble, mais aussi sa chute, tandis que la fille tente de combler les silences.

Les monologues du père et de la fille alternent, se télescopent, dévoilant graduellement l'enchaînement de faits qui les a conduits dans cette pièce, ce lit. Ils s'efforcent de tenir à distance le silence qui pèse sur eux et alimente leur claustrophobie jusqu'à ce que, finalement s'établisse, à défaut d'une véritable communication, une certaine forme de compréhension, préalable au pardon des fautes passées.

Grabataire est une pièce haletante, oppressée et oppressante. La respiration du texte se fait par phrases hachées, comme si les personnages hyperventilaient sous le coup de la panique, sans cesse au bord de la suffocation. Loin de parler d'un même souffle, le père et la fille donnent plutôt l'impression de partager un même système respiratoire, ce qui empêche l'autre de s'exprimer dès lors que l'un parle, mais rend son intervention nécessaire sitôt que le silence se fait comme pour éviter l'asphyxie.

Misterman, traduit de l'anglais (Irlande) par Jean-Marc Lanteri Un homme, Thomas, vit dans une ville, Inisfree, ou une ville, Inisfree, vit dans un homme, Thomas. Le héros entretient avec sa mère une relation d'osmose malsaine, endossant à l'occasion l'identité d'un père prestigieux et autoritaire. Il vit par ailleurs avec une jeune fille, Edel, une relation sans espoir.

Au gré d'une dérive à la fois ludique et psychotique, Thomas tente de prêcher la doctrine du Christ à ses concitoyens. Mais, moqué d'eux, il met le feu à toute cette bourgade rétive. Le prophète en herbe, ou plutôt apprenti-sorcier, en arrive alors à commettre tous les actes du démon, en une trajectoire hélas fort courante...

Et l'on s'interroge. Tout cela n'est-il qu'un jeu infantile et macabre, meurtres compris, orchestré par une sorte d'enfant attardé ?
Trimbalant un magnétophone qui l'apparente un peu au Krapp de Beckett, suscitant une myriade de personnages pittoresques, Thomas fait surgir d'un délire de vieil adolescent frustré ou arriéré, toute une ville imaginaire, de sorte que ce qui se joue, sur la scène irlandaise d'Inishfree, comme dans toutes les pièces de cet auteur original et visionnaire, c'est la puissance et la démesure de la fiction...

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