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Gordana

Couverture du livre « Gordana » de Marie-Helene Lafon et Nihal Martli aux éditions Chemin De Fer
Résumé:

Marie-Hélène Lafon s'offre une incursion dans un supermarché parisien. De son écriture puissante et tendue, elle transforme ce lieu le moins propice à la littérature en théâtre même de la fiction, pour inventer à Gordana une vie, des souvenirs, un destin.

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Marie-Hélène Lafon s'offre une incursion dans un supermarché parisien. De son écriture puissante et tendue, elle transforme ce lieu le moins propice à la littérature en théâtre même de la fiction, pour inventer à Gordana une vie, des souvenirs, un destin.

Nihâl Martli fait sienne cette réalité fantasmée, saisit un rêve, s'empare d'un détail, ponctue l'histoire de Gordana de ses peintures tour à tour poétiques ou déroutantes.

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Avis (3)

  • Les éditions du chemin de fer publient régulièrement des pépites; ici un texte court ou une nouvelle de Marie-Hélène Lafon et illustré par Nihâl Marth.
    Le regard est porté sur Gordana, caissière d'un super marché. La narratrice imagine l'histoire de Gordana, aidée en cela par des photos tombées...
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    Les éditions du chemin de fer publient régulièrement des pépites; ici un texte court ou une nouvelle de Marie-Hélène Lafon et illustré par Nihâl Marth.
    Le regard est porté sur Gordana, caissière d'un super marché. La narratrice imagine l'histoire de Gordana, aidée en cela par des photos tombées de son porte-feuille. Elle va aussi inventer l'histoire d'un client qui fait ses courses aux mêmes heures qu'elle. Quelle imagination!
    Agréable à lire; l'écriture est forte et sobre.

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  • L’inconditionnelle que je suis des textes de Marie-Hélène Lafon (Les derniers indiens, L’annonce, Les pays, Joseph,) a été ravie par ce petit livre très soigné illustré grâce aux reproductions des peintures délicates de Nihâl Marth.
    J’ai retrouvé l’écriture travaillée, ouvragée de Marie-Hélène...
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    L’inconditionnelle que je suis des textes de Marie-Hélène Lafon (Les derniers indiens, L’annonce, Les pays, Joseph,) a été ravie par ce petit livre très soigné illustré grâce aux reproductions des peintures délicates de Nihâl Marth.
    J’ai retrouvé l’écriture travaillée, ouvragée de Marie-Hélène Lafon, une écriture ciselée qui tente d’aller au cœur des gens, de pénétrer leurs silences et leurs non-dits.
    La narratrice, Jeanne, retraitée, observe une hôtesse à la caisse 4 du Franprix, 93 rue du Rendez-Vous, douzième arrondissement. Elle scrute cette femme, Gordana, que les gens ne voient pas, pressés qu’ils sont de récupérer leur monnaie et de ranger leurs courses.
    Elle dit ce qu’elle voit : la couleur des cheveux, la forme du cou et des seins. « Et que dire des seins. La blouse fermée n’y suffirait pas. Ils abondent. Ils échappent à l’entendement ; ni chastes, ni turgescents ; on ne saurait ni les qualifier, ni les contenir, ni les résumer. Les seins de Gordana ne pardonnent pas, ils dépassent la mesure, franchissent les limites, ne nous épargnent pas, ne nous épargnent rien, ne ménagent personne, heurtent les sensibilités des spectateurs, sèment la zizanie, n’ont aucun respect ni aucune éducation. Ils ne souffrent ni dissidence ni résistance. Ils vous ôtent toute contenance… » Véritable morceau d’anthologie que cette évocation des seins de Gordana !
    Ce corps qui souffre dans une position inconfortable des heures durant est celui d’une fille de l’Est, certainement. La narratrice tente d’aller au-delà pour voir et comprendre ce qui se passe derrière l’épaisse carapace des corps.
    Et puis, quand elle ne sait pas, elle imagine, brode, fabule et se fait romancière : « J’ai l’œil, je n’oublie à peu près rien ; ce que j’ai oublié, je l’invente. »
    Lorsqu’un homme se présente à la caisse, la narratrice lui donne un nom, une fonction, le met en scène. Grâce au conditionnel qui autorise tout, elle se laisse aller : « L’homme habiterait seul, après un divorce, il aurait quarante-deux ans et pas d’enfants. » Elle précise : « J’invente presque tout de cet homme, je sais son roman par cœur, je le déroule. »
    Elle avoue que chaque jour, elle « brode », « mine de rien, entre Bel-Air et Pasteur ; ligne six, aller et retour cinq fois par semaine, comme d’autres eussent crayonné, penchés sur un carnet à spirales. » Et plus elle parle des autres, plus elle se découvre elle-même.
    Un texte magnifique sur une femme anonyme, mutique, mystérieuse, de celles que l’on croise chaque jour sans lever la tête, un texte sur les possibilités d’un récit, sur le travail d’un romancier…
    Marie-Hélène Lafon nous apprend à voir le monde en le nommant : ses mots, sa phrase ont quelque chose d’organique. D’ailleurs, elle a un rapport « physique » aux mots. L’écriture est un « corps à corps ». Sa langue est sensuelle, charnelle. Celle qui se dit « une travailleuse du verbe » traduit le monde en mots. Elle les utilise comme des bêches, des pioches, des pelles et elle défriche, creuse, retourne, déterre, passe au tamis. Elle se sert des mots pour explorer le monde mais aussi pour le « contenir ». (C’est certainement son livre Chantiers, éditions des Busclats, 2015, qui m’a le plus éclairée sur son écriture). Sa phrase est physique, rythmée, cadencée. Le mot se goûte, il est juste, précis. Un autre ne conviendrait pas. Parfois, elle a recours à l’étymologie, la racine, qui dit plus de choses, ou bien elle décortique l’expression toute faite, en tire tout son jus, la met en perspective.
    Comme je l’ai dit au début, j’aime le travail de Marie-Hélène Lafon et… je prends tout !
    Vivement son prochain livre…

    lireaulit: http://lireaulit.blogspot.fr/

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  • Gordona, c’est une caissière de supermarché. Une cliente retraitée lui invente une vie, comme elle le fait pour un fidèle client du vendredi.
    Le livre en lui-même, d’abord, est petit, très joli, fort bien illustré par Nihâl Marth, une peintre turque. Tout petit bémol, les pages qui suivent...
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    Gordona, c’est une caissière de supermarché. Une cliente retraitée lui invente une vie, comme elle le fait pour un fidèle client du vendredi.
    Le livre en lui-même, d’abord, est petit, très joli, fort bien illustré par Nihâl Marth, une peintre turque. Tout petit bémol, les pages qui suivent le texte, bibliographie et renseignements sur l’auteur et l’illustrateur, sont sur un fond gris sombre, difficiles à lire.
    Une maison d’édition que je ne connaissais pas, Les éditions du chemin de fer. Ils semblent spécialisés dans les nouvelles ou très courts romans, tous illustrés. et en consultant leur site (très bien fait de surcroit) je sens que je vais passer une commande.
    Mais revenons au contenu. Marie-Hélène Lafon, encore une fois, nous offre de beaux portraits de personnages, auxquels on s’attache, et qu’on croit voir et connaitre.
    Le vocabulaire est toujours très bien choisi. J’aime bien sa manière d’utiliser des mots peu usités comme « matutinal, ludion, salmigondis, adamantin…. »
    Quant à son style, il me ravit toujours autant. S’y mêlent rigueur, sensibilité, humour, authenticité.
    Comme quoi, un tout petit livre peut faire passer un bon moment de bonheur littéraire.

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